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Table des matières :

INTRODUCTION --------------------------------------------------------------------------------------------- page 3

PARTIE I : Les inspirateurs d’Avicenne -------------------------------------------------------------- page 5

PARTIE II : L’apport d’Avicenne en médecine -------------------------------------------------------page 7 I. Le Canon de la médecine II. La psychologie III. L’hygiène corporelle IV. Diagnostics et traitements de deux pathologies

PARTIE III : L’héritage d’Avicenne dans le monde occidental -----------------------------------page 13

CONCLUSION ----------------------------------------------------------------------------------------------- page 15

BIBLIOGRAPHIE -------------------------------------------------------------------------------------------- page 16

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Abu Ali al-Husayn ibn-Abdullah Ibn-Sina, Avicenne pour les Occidentaux, surnommé « le prince des savants » ou encore « Cheikh el-Raïs » naît en 980 près de Boukhara (aujourd’hui en Ouzbékistan) d’un père fonctionnaire de l’administration samanide (une dynastie perse). Sa langue maternelle est le persan. À 14 ans, il étudie seul les sciences naturelles et la médecine. Il rencontre des difficultés avec la Métaphysique d’Aristote, mais parvient à la comprendre grâce à un traité d’Al-Farabi . À 16 ans, il a déjà sous sa direction des médecins célèbres. Ayant guéri un prince samanide d’une grave maladie, il est autorisé à fréquenter la très riche bibliothèque du palais. À 18 ans, il possède toutes les sciences connues. À 21 ans, il écrit son premier livre de philosophie. À 22 ans, il entre dans l’administration, contraint par la mort de son père de gagner sa vie.

Ibn sîna dit Avicenne Il travaille la nuit à ses grands ouvrages, le jour aux affaires de l’État, où il acquiert une solide réputation. Plusieurs fois ministre, il jouit d’une telle influence qu’il devient l’objet de pressions, sollicitations, jalousies, tantôt poursuivi par ses ennemis, tantôt convoité par des princes adversaires de ceux auxquels il veut rester fidèle. Il est obligé de se cacher à maintes reprises, vivant alors de ses seules consultations médicales. Il mène une vie itinérante et mouvementée, parsemée de fuites, d’emprisonnements et d’évasions. En 1023, il se réfugie auprès de l’émir d’Ispahan et trouve là une certaine paix durant quatorze ans. En 1037, il meurt brutalement d’une affection intestinale, alors qu’il accompagne son prince dans une expédition contre Hamadhan. Médecin réputé, fonction qui lui vaut tout d’abord sa célébrité, puis l’aide à vivre. Homme politique proche des princes (persécuté par les uns, protégé par les autres), philosophe, il commente l’œuvre d’Aristote. Esprit scientifique, il s’intéresse aux sciences de la nature et aux mathématiques. Poète par souci pédagogique lorsqu’il met en vers des abrégés de logique et de médecine, il sait être un poète véritable lorsqu’il revêt d’images sa doctrine philosophique. C’est un grand médecin qui affronte constamment des difficultés. La Logique d’Aristote lui paraît insuffisante parce qu’elle n’entre pas assez dans une application proche de la vie. C’est un scientifique qui s’efforce d’amener les théories grecques au niveau de ce que son étude du concret lui a apporté. L’influence philosophique d’Avicenne en occident a été dépassée par celle d’Averroès, qui a remis en cause ses commentaires d’Aristote, mais constante dans le monde iranien. Du XIIe au XVIIe siècle, l’enseignement et la pratique de la médecine musulmane et occidentale sont fondés sur son monumental Canon de la médecine, traduit par Gérard de Crémone. Ainsi, au moment où les chrétiens d’Europe traversent la Méditerranée pour partir en croisade contre les Infidèles et brûlent les hérétiques sur la place publique, les médecins chrétiens tirent quotidiennement parti, pour soigner les maux du corps, de la sagesse des médecins musulmans dont Avicenne. Une première contestation du Canon apparaît à la Renaissance : Léonard de Vinci rejette l’anatomie selon Avicenne et Paracelse brûle le Canon à Bâle. Mais c’est surtout à partir de la découverte de la circulation sanguine (Harvey, 1628) que le Canon apparaîtra dépassé.

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Ce mémoire comprend une première partie qui aborde les théories, les connaissances, les savoirs des différents savants, médecins ou philosophes qui ont influencé Avicenne dans ses travaux et dans ses écrits. Une deuxième partie est consacrée à son ouvre monumentale le Canon de la Médecine et à quelques exemples de ses pratiques et remèdes. Une troisième et dernière partie discutera de son influence dans le monde oriental et occidental au même moment et après sa mort et ceci jusqu’au rejet de ses théories par des savants occidentaux.

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Avicenne, fin lettré, est le traducteur des œuvres d’Hippocrate et de Galien, et porte un soin particulier à l'étude d'Aristote. Il s'inscrit dans un mouvement général qui voit les philosophes et médecins de culture arabe s'exposer à la culture grecque et la faire redécouvrir ultérieurement à l'occident. Le premier savant qui a influencé Avicenne en tant qu’homme de science et philosophe est Aristote. D’après Aristote, le plus haut degré de réalité n’est pas ce qui apparaît par le raisonnement mais ce qui est perçu par les sens. Il affirme que la raison est vide avant que les sens n’entrent en action. Il pose les lois du raisonnement et fonde la logique (rejetée et critiquée par Ibn sîna) comme instrument de précision du discours philosophique. Il construit une somme de connaissances dans toutes les disciplines (biologie, astronomie, physique), basée sur l’observation et l'expérimentation. Avicenne, en tant que grand philosophe est un excellent commentateur d'Aristote. L'une de ses grandes œuvres philosophiques al-Chifa (La Guérison ) est inspirée en grande partie des travaux, écrits et idéologie d’Aristote. C’est par l’intermédiaire des traductions et des commentaires des philosophes orientaux comme Avicenne que l’œuvre d’Aristote est parvenue en Occident et a nourri la pensée médiévale. Le second et sans doute le plus influent n’est autre que Galien. Galien est sans conteste le plus grand médecin de l’Antiquité après Hippocrate. Né en 131 après J.-C. à Pergame, Claude Galien est le fils du riche et érudit architecte grec Nicon. A 15 ans, il commence des études de logique et de philosophie dans sa ville natale. Mais 2 ans plus tard, son père fait un étrange rêve dans lequel il voit Galien devenir un grand médecin. Il décide alors d’orienter les études de son fils dans cette voie pour laquelle, pense-t-il, Galien semble prédestiné. Après quelques années, Galien démontre des dons remarquables pour le diagnostic. On admire ses connaissances en anatomie et l’emploi qu’il fait de la thériaque guérissant les intoxications que ses confrères n’avaient pas su utiliser. En tant que praticien, Galien suit la tradition d’Hippocrate, mais quand il s’agit d’anatomie ou de physiologie, il s’inspire plus d’Aristote. Il étudie beaucoup les domaines de l’hygiène et de la pharmacologie (son étude des plantes médicinales garde le nom de " pharmacie galénique "). Mais c’est l’anatomie qui reste pour lui la base de la médecine. Il fait d’importantes découvertes en myologie et sur le système nerveux. Certains enseignements de Galien tendent à faire régresser le progrès médical. Sa théorie selon laquelle le sang transportait le pneuma, ou esprit de vie, qui lui donnait sa couleur rouge, associée à la notion erronée selon laquelle le sang passait au travers d’une paroi poreuse entre les ventricules cardiaques ont retardé la compréhension de la circulation et ont beaucoup découragé la recherche en physiologie. Ses travaux les plus importants sont effectués sur la forme et la fonction des muscles et sur le rôle de la moelle épinière. L’importance des travaux de Galien n’est pas surestimée car, à travers ses écrits, les connaissances de la médecine grecque ont pu être transmises par les Arabes au monde occidental. Dans plusieurs de ses ouvrages, Avicenne fait appel aux expériences et aux savoirs de Galien, notamment en ce qui concerne l’anatomie, l’hygiène (tome I du Canon de la Médecine) et la circulation sanguine (rejeté beaucoup plus tard par Harvey), en faisant les mêmes erreurs que Galien. Parmi les médecins et les philosophes qui ont eu une influence sur l’idéologie d’Avicenne, on peut citer Hippocrate (mais à travers Galien), Al-Farabi (surnommé « le second maître » faisant référence à Aristote qui ,quant à lui, avait le surnom de « premier maître »), Al-Rhazi, Abulcassis, et aussi étonnant que cela puisse paraître, le prophète Mahomet par l’intermédiaire du Coran. En effet, étant musulman, Avicenne connaît déjà par cœur le coran à 12 ans mais cela ne l’empêche pas de désobéire à quelques principes religieux. Il ne se prive pas de boire du bon vin, de fumer de l’opium ou de s’adonner aux plaisirs de la chair, qu’il considère comme une source d’inspiration pour mettre à profit le don que Dieu lui à donner.

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Avicenne s’est inspiré d’illustres médecins et philosophes pour enrichir ses propres connaissances. S’appuyant sur ces modèles, il a su développer une nouvelle médecine qui lui est propre et ses découvertes ont fait de lui un médecin de référence.

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Nous sommes autour de l'an 1000, Avicenne a 20 ans. Plutôt surdoué ce fils d'un haut fonctionnaire de l'Administration a déjà assimilé tout le savoir scientifique de son temps : physique, astronomie, mathématiques, logique, géologie, musique, théologie, philosophie et bien sûr médecine. Son but est très clair : rendre les hommes meilleurs et plus heureux. Que se passe-t-il à cette époque en occident ? Nous sommes en plein Moyen-Age, une très longue période qui suit l'effondrement de l'empire romain (476) et qui précède la Renaissance (1453). C’est un millénaire d'assoupissement intellectuel d'obscurantisme et d'immobilisme pendant lequel rien de sérieux ne se passe sur le plan médical et scientifique. La médecine s'est réfugiée dans les monastères mais sous une forme très particulière puisqu'il est interdit aux moines, qui dispensent les soins, d'étudier la médecine : seules les prières et la miséricorde divine sont censées assurer la guérison. Exit donc la Pharmacopée et les pratiques chirurgicales courantes des siècles précédents. Fort heureusement entre le Xème et le XIIème siècle, les médecins arabo-islamiques reprennent le flambeau et savent recueillir et développer les acquis de l'antiquité gréco-latine. Au premier rang d'entre eux, nous trouvons Avicenne. Il est un grand compilateur et commentateur des écrits des écoles chrétiennes (Aristote, Galien) et nestoriennes qui ont eu la bonne idée de conserver de nombreux textes perdus au cours de la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie. Bien qu'il ait écrit 456 ouvrages en arabe et 23 en persan le Canon de la médecine, Canon medicinae ou Quanun Fit'Tibb (Lois de la médecine), est incontestablement l'une de ses œuvres maîtresses (avec Le livre de la guérison des âmes et Le traité de l'Amour). Il constitue la première somme claire et ordonnée de tout le savoir médical de son temps, enrichi de ses propres observations. Il s'agit d'une encyclopédie médicale en 5 volumes (soit 1 million de mots) rédigée de façon très didactique en courts paragraphes qui est une magnifique tentative visant à coordonner la doctrine d'Hippocrate et de Galien avec les concepts biologiques d'Aristote. Ce projet encyclopédique n’a pas été neuf mais sa mise en œuvre sous sa plume (d’après la littérature le canon a été dicté par Avicenne et écrit par son disciple, el-Jozjani) , abouti à un ouvrage dont l’apport le plus riche réside moins dans l’observation clinique et les recommandations thérapeutiques que dans son effort pour penser de manière systématique la médecine dans un cadre rationnel. En recourrant constamment aux règles de la logique et en l’appliquant à la médecine qu’il a par ailleurs posé, le philosophe fait de la médecine une véritable « science ». «La médecine est l’art de conserver la santé et éventuellement de guérir la maladie survenue dans le corps. » Poème de la médecine «Le souci des médecins est de limiter au maximum la prescription médicale et traiter si possible avec les aliments ou un médicament simple. » Canon volume II

extrait du Canon de la médecine Les cinq volumes du Canon sont décrits ici à titre anecdotique afin qu’on puisse se rendre compte de l’immensité du savoir et de la compétence d’Ibn sîna.

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Volume I - Description des principes généraux et des théories de la médecine, la physiologie, l'étiologie, la symptomatologie, la diététique, la médecine préventive, la psychothérapie, la thérapeutique. On y trouve aussi un panorama de l'anatomie, et de la pathologie des différents organes Volume II - Classification des médicaments simples par ordre alphabétique, avec description des propriétés thérapeutiques de chacun. Ce volume traite de l'élaboration des médicaments, ainsi que de la pharmacologie Volume III - Description détaillée des maladies localisées du corps, de la tête aux pieds accompagnée d'une proposition thérapeutique pour chaque maladie organique. Volume IV - Concerne plutôt les maladies générales, fièvres, blessures, empoisonnements et soins cosmétiques. Volume V - Se propose comme un formulaire rapportant les prescriptions médicales et les préparations médicinales : énumération de 760 médicaments . Le succès que rencontre son Canon est tel que les travaux faits avant lui par Rhazès (850 926), Haly-Abbas (930 - 994) et Abulcassis (936 - 1013) ou même après, par Ibn-Al-Nafis (1210 1288), ont été éclipsés. Les croisés, d'ailleurs, ne s'y sont pas trompés : du XIIème au XVIIème siècle, Le Canon de la Médecine, qu'ils ont ramené du Moyen-Orient, a servi de fondement à la médecine pour les praticiens et à l'enseignement ce celle-ci. Avicenne se révèle être une référence en séméiologie, tout particulièrement dans le domaine de la gynéco-obstétrique, urologie, gastrologie et de la psychologie. Il décrit toutes les maladies répertoriées à l'époque, y compris la psychiatrie. Il décrit les deux formes de paralysies faciales: centrale et périphérique, les symptômes de la cataracte, de la méningite, différentes variétés d'ictères. Il donne la symptomatologie du diabète. Il sait faire le diagnostic différentiel entre la sténose du pylore et l'ulcère d'estomac. Il distingue la pleurésie de la médiastinite et de l'abcès sous phrénique. Il pressent le rôle des rats dans la propagation de la peste. Il indique que certaines infections sont transmises par voie placentaire. Il préconise l'utilisation de vessie de glace et les lavements rectaux. Il découvre entre autres que le sang part du cœur pour aller aux poumons puis en revenir. Il prête une grande attention aux questions d'hygiène sexuelle, dont il voit également la dimension psychologique. Selon lui, le renoncement aux relations sexuelles avec l'être aimé peut aller jusqu'à provoquer de profonds troubles mentaux. Parmi les effets bienfaisants qu'Avicenne attribue aux relations sexuelles, il y a la relaxation de l'esprit, un regain de courage dans la vie, l'arrêt de la rumination en cas de colère excessive, l'équilibre de l'esprit et la pleine maîtrise de soimême. Les relations sexuelles ont un effet salutaire en cas de mélancolie et dans beaucoup de maladies dépressives (Canon III, titre 20). Il obtient la certitude de l'importance des aspects psychosomatiques dans la guérison du patient. C'est ainsi qu'il conseille : « Nous devons considérer que l’un des meilleurs traitements, l’un des plus efficaces, consiste à accroître les forces mentales et psychiques du patient, à l'encourager à la lutte, à créer autour de lui une ambiance agréable, à le mettre en contact avec des personnes qui lui plaisent. » De nombreuses anecdotes nous décrivent Avicenne utilisant des procédés psychothérapiques avant l'heure. Un jour, chez un jeune homme (neveu d’un shah) qui se morfondait d'une mystérieuse maladie qu’aucun médecin de la cour royale n’avait su guérir, avec des symptômes apparents tels que la pâleur et le mutisme, Avicenne a commencé à étudier les traits de la pathologie. Ce qui l’a frappé dès le premier abord, c’est l’expression de grande mélancolie et d’infinie tristesse qui dormait dans ses yeux cernés. Il a palpé l’élasticité de ses joues, a examiné le globe oculaire, la couleur de l’angle interne, a vérifié la tension de la paroi abdominale, la température des extrémités, la réaction des réflexes et, n’ayant rien découvert, il a entrepris l’écoute du pouls. Mais là aussi, il n’a aperçu aucun signe particulier. Découragé mais cependant obsédé par les traits, il a continué à prendre longuement le pouls en lui posant de nombreuses questions de plus en plus intimes sur sa

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vie. Il a abordé le chapitre de sa vie amoureuse et a remarqué une accélération du pouls au fur et à mesure que les questions se précisaient : il a commencé à lui parler d’une ville, des différentes rues, des habitants de la rue, et enfin du nom d’une jeune fille. Avicenne lui a murmuré alors dans les oreilles des mots que personne n’a entendu. Il s’est produit une réaction tout à fait curieuse : les yeux du jeune homme se sont embués de larmes. Le prince des savants s’est redressé et a annoncé avec un sourire : « Tu souffres d’une maladie aussi sacrée que la science que je pratique, elle frappe sans discrimination princes, mendiants, adolescents et vieillards. Ce qui la rend unique, c’est que de la souffrance qu’elle peut engendrer peut naître aussi le bonheur. Cette « maladie » est l’Amour. » Au début, le patient a nié fortement mais devant l’insistance du médecin, il lui a avoué alors un amour secret. Ibn sîna a répliqué avec sourire : «Tu ne peut mentir à ton corps car il a répondu oui». Avicenne lui a conseillé de rejoindre sa bien-aimée et de se marier. Dans son Canon, Avicenne traite et surnomme cette maladie, la « maladie de l’amour passion ». Il est fréquemment énoncé que la médecine d’Avicenne a une composante psychosomatique. Cette qualification n’est guère adaptée, en raison de son anarchisme. Il n’en demeure pas moins que ce que nous appelons « psychologie » est intégrée selon lui, de deux manières, à la représentation des mécanismes de la physiologie humaine. L’une est formée par énumération d’états ou « accidents » de l’âme tels, la joie, la tristesse, la peur, l’anxiété, la timidité, le souci… L’intermédiaire entre les états du corps et de l’âme se manifeste par une pâleur, rougeur, accélération du rythme du pouls et parfois un tremblement. Il se constitue ce que Descartes, dans le traité qu’il leur consacrait, appelait « la passion de l’âme ». Les modifications physiques résultant de ces états mentaux, de ces émotions, sont expliqués par l’altération de l’esprit vital mû dans le cœur, organe considéré comme le siège de la passion. La seconde manière dont le médecin aborde la psychologie, toujours selon Avicenne, est de décrire ce qui se passe dans le cerveau. Avicenne adopte l’idée, qui n’était pas clairement exposé par Galien, d’une localisation cérébrale de certaines facultés mentales. En effet Galien représente le cerveau en division, d’avant en arrière, en trois ventricules dans lesquels est censée siéger la puissance de l’âme. La raison occuperait le ventricule central, tandis que l’imagination, c’est-à-dire la réception et le stockage des sensations perçues, serait dévolue dans le ventricule antérieur et la mémoire dans le ventricule postérieur. Ibn sîna apporte quelques nuances : ce n’est pas la raison qui siège dans le ventricule central mais une faculté de jugement qui relève de la sensation. La raison n’a pas de support corporel. Quelques soient les nuances, la théorie médicale permet d’établir un lien direct entre les états mentaux et le processus physiologique par le jeu des esprits, altéré par les émotions ou la passion, les humeurs ou les complications auxquelles les ventricules cérébraux ne peuvent être insensibles en tant qu’élément anatomique majeur. En résumé, de même que les aliments et les médicaments ont une influence sur les états mentaux (connu aujourd’hui sous le nom d’effet placebo), la musique, la vue de la beauté, les parfums et l’amour exerceraient une action sur le corps. Néanmoins est-ce que le corps serait capable de produire, lui même, les molécules actives, se trouvant dans les médicaments et les aliments, et de ce fait guérir certaines maladies sous l’influence de la force de l’esprit ?? Dans le domaine médical proprement dit, il semble qu'Avicenne contribue à faire évoluer la pensée d'Hippocrate par des idées originales. Il est le gardien de la tradition à une époque troublée et transmet à son tour le savoir ancien, complété par ses propres observations, à l'Occident par l’intermédiai, à l'Occident par l’intermédiainne est le meilleur représentant du génie humain par l'universalité de ses connaissances, l'élévation de sa pensée et la qualité de ses écrits. Avicenne recommande, en médecine préventive et curative, l'hydrothérapie, la pratique d'exercices physiques réguliers dont celle du sport. Il s’attarde beaucoup, dans ses écrits, sur l’hygiène de vie et de corps et la façon dont l’être humain devrait les préserver. J’ai pris consciemment l’exemple de l’obésité, sujet qui a été traité depuis Hippocrate, en passant par Avicenne, et qui est toujours d’actualité. Ce qui est intéressant de remarquer, c’est la divergence des opinions selon les époques et l’évolution de celles-ci au cours du temps.

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Ainsi, au Vème siècle avant J.-C., Hippocrate, père de tous les médecins, conseille aux obèses de rester nus aussi souvent que possible, de ne pas prendre de bain, de dormir sur un lit dur, de faire de l’exercice ou des travaux de force avant de manger. Il conseille également de ne manger que lorsqu’on halète de fatigue, de consommer des plats riches en graisses avec des assaisonnements gras, de telle sorte qu’on est rassasié avec peu de nourriture, de ne pas boire avant les repas, sauf un peu de vin, dilué et pas trop froid, d’absorber des aliments secs une grande partie de l’année (en raison de leur constitution humide) et de ne manger qu’une seule fois par jour. Pour Soranus d’Ephèse, médecin du IIème siècle après J.C., les individus gros sont paresseux et inactifs. Il leur prescrit de dormir le moins possible, de faire des concours de chant ou de poésie, ou encore de voyager. Faire le plus d’exercice possible, prendre des bains de soleil, des bains chauds, se faire masser et s’exposer à de la chaleur vive. Ne manger qu’une seule fois pas jour et un seul plat froid, à base de légumes, avec un peu de poisson, de lapin ou de chevreuil sec ou encore de porc desséché, le tout accompagné de pain rassis. Eviter les aliments trop bons et trop bien cuisinés, à base de lait, de cervelle, d’œufs, de poisson à la chair tendre, ainsi que les nourritures grasses. Prendre des laxatifs (séné, bourdaine), des vomitifs et se mettre des cataplasmes irritants sur la poitrine, au cas où tous les conseils précédents seraient inefficaces. Avicenne, quant à lui, recommande la consommation de grands volumes d’aliments peu nourrissants pour tromper la faim. Il conseille également de prendre des bains avant les repas, de pratiquer beaucoup d’exercice et d’absorber des purgatifs pour empêcher la digestion. Il est l’un des premiers à faire le rapport entre l’obésité et le diabète. En Occident, à cette époque, plus que la corpulence, c’est le péché de gourmandise qui est condamné d’un point de vue moral et religieux. La gloutonnerie est censée conduire à l’Enfer. Gargantua est ainsi puni par 18 mentons, Falstaff a une tombe trois fois plus large que les autres... Mais heureusement, dès la fin du Moyen-Age, la médecine commence à se distinguer du religieux et du moral en occident. Les médecins abordent les liens entre poids et alimentation selon une approche "scientifique". Aussi on cherche à évaluer la consommation alimentaire, les pertes et les dépenses. A partir de 1700, les thèses de médecine sur l’obésité se multiplient, sans doute face à l’accroissement du nombre d’obèses. On soupçonne alors la paresse, la gloutonnerie mais aussi la luxure d’être la cause d’obésité. Le docteur anglais Thomas Short donne, en 1727, donne les conseils suivants : lorsqu’on a tendance à l’embonpoint, choisir un lieu de vie où l’air n’est pas trop moite, éviter les pays plats et pluvieux, les régions boisées ainsi que les villes. Faire de l’exercice afin d’augmenter la transpiration, dormir peu, évacuer beaucoup en prenant éventuellement des laxatifs. Eviter les trop grands élans passionnels. Opter pour une nourriture dégraissée et la consommer dans des proportions modérées. Viandes et poissons sont à choisir parmi les moins nourrissants. Au siècle dernier, apparaissent de nouveaux critères de beauté. La demande féminine de minceur va alors déclencher l’explosion des régimes ainsi que le développement du commerce et des activités liées. On voit apparaître à cette époque des régimes qui sont les "ancêtres" de nos contemporains, basés sur des restrictions drastiques ou sur une alimentation sélective. Avicenne donne une grande importance au diagnostic clinique des maladies. Il interroge sans cesse le malade afin d’en savoir plus sur les symptômes de la pathologie. Il prescrit, en cas de maladie grave, conseil devenu célèbre « de soigner en urgence les symptômes avant de s'attaquer aux causes. » Ainsi lors d’une ses multiples voyages, il se fait conduire au chevet de Shams el-Dawla, le roi de Hamadhan (ville situé à 200 Km de Téhéran). Il voit là, le roi nu jusqu’ à la taille et couché sur le ventre. Du haut de ses omoplates au bas des reins, son dos est couvert de sangsues. Il demande alors aux médecins de la cour, ayant fait leurs études dans la grande université de Bagdad, de lui exposer l’historique de la maladie : le prince se plaint de violentes douleurs dont le point de départ

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se situe à la base de l’os de la poitrine. Elle touche toute la région thoracique, traverse le corps et irradie jusque dans le dos. Les pouls ne sont que très peu accélérés lors des crises, les selles sont noirâtres quelques fois et les urines claires et sans dépôt. Les médecins de la cour avaient diagnostiqué, sans conviction, un écoulement des humeurs situées dans les muscles et les articulations ; d’ou l’emploi des sangsues qui étaient censées éliminer l’excès (pratique très courante de l’époque pas toujours appréciée par le Cheikh). La saignée était appliquée deux fois par semaine selon le protocole suivant : pose du garrot, quantité à retirer fondée sur la vitesse et la force du jet, la couleur du sang et l’état du pouls. Après quelques secondes de réflexion, il ordonne d’enlever les sangsues avec du sel ou de la cendre ce qui provoque un phénomène de rétraction et permet ainsi de les retirer. Puis il continue à poser des questions au malade : A quel moment précis se produisent les douleurs ? Le patient répond : la nuit et très rarement la journée. De quelles sortes sont-elles ? De type brûlures, comme si des piments rouges enflammaient mon estomac. Eprouves-tu une grande soif ? Oui, dit le patient. A quelle heure dînes-tu habituellement ? Deux heures avant le coucher du soleil, murmure le roi. Il diagnostique alors un ulcère de l’estomac en s’appuyant sur trois détails : le moment des douleurs, les selles noires, la sensation de la brûlure transphyxiante aiguë. Il propose alors un traitement à base de céruse (carbonate basique de plomb, appelé aussi blanc de céruse ou blanc d’argent, et qu’on a longtemps utilisé en peinture. Son usage est interdit maintenant en raison de son toxicité) diluée dans le lait de brebis, ce qui créera un pansement intestinal. Manger plusieurs fois par jour est souhaitable en évitant fortement les aliments qui contiennent de l’acidité, tels que les fruits. Il conseille au souverain une décoction de racines de mandragore ou de belladone qui sont des antalgiques moins puissants que le pavot certes, mais qui permettent d’éviter l’accoutumance et l’intoxication. Il faut aussi éviter toutes sortes de stress, angoisse et de nervosité car il y a un risque de récidive. Le prince survit à plusieurs crises récidivantes, grâce aux conseils thérapeutiques et hygiénodiététique. Mais comme tout roi qui se respecte, à cette période, il ne peut s’empêcher, dans le but d’agrandir son territoire et sa dynastie, de livrer des batailles et ainsi il succombe à sa maladie lors d’une énième rechute. Comme on peut le constater, le traitement proposé par Avicenne a pour but de soigner les symptômes, de soulager la douleur et d’éviter la rechute. Il ne s’occupe en aucun cas de la cause de la maladie, qui de toute façon n’était pas connue à l’époque et qui ne le sera qu’au XXème siècle avec la découverte de la bactérie (Hélicobacter pilori) responsable de 80% des ulcères de l’estomac. Le savoir d’Avicenne est si étendu qu’il en arrive à traiter des sujets jusqu’alors peu ou pas abordés voire tabous, tel que l’impuissance masculine. Un jour, lors de ses interminables périples, Avicenne se fait capturer en compagnie de son épouse et de son disciple par des ayyaroun, brigands des vastes déserts de Perse. Il se fait dérober de tout y compris de ses écrits et ouvrages et ses jours sont comptés vu la cruauté de ces bandits. Fort heureusement, le chef des ayyaroun est un adepte de livres et entame alors la lecture des ouvrages volés. Il se rend alors compte qu’il a en face de lui un médecin renommé. Il convoque Avicenne et lui soumet ses problèmes intimes : « Ma virilité m’a quitté, mon membre de m’obéit plus, il rechigne à la besogne et se dérobe tel un coursier devant l’obstacle » lui avoue le bandit. Avicenne lui répond que la virilité de l’homme n’est pas toujours constante et qu’elle varie selon les humeurs, les saisons et la nourriture. Il ajoute : « Contre tout mal, il existe un remède comme lorsque la tige défaille, il lui faut un tuteur. Il existe en effet une substance poudreuse que l’on tire de l’écorce d’un arbre et qui a la faculté de faire retrouver à celui qui l’absorbe la virilité de ses vingt ans. Deux heures avant de retrouver ta bien-aimée, il te suffit d’en boire une décoction pour connaître l’ardeur du lion. » Cette substance est en effet un alcaloïde tiré de l’écorce du Pausinystalia Yohimba. On l’emploie en Afrique Equatoriale comme stimulant nerveux capable de retarder le sommeil et surtout comme aphrodisiaque. Ce produit naturel connue sous le nom de Yohimbine (yohimbine houdé®) est toujours en vente dans les Pharmacies de nos jours, dépassée depuis peu par le fameux Viagra®. Grâce au génie d’Avicenne, lui et ses compagnons ont eu la vie sauve et sont repartis vers de nouvelles aventures.

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La diversité des connaissances d’Avicenne ont fait de lui un grand médecin renommé de son temps et on comprend ainsi l’impact qu’il a pu avoir sur les générations suivantes. Pendant des siècles, ses écrits, recensant son savoir immense, ont été étudiés et approfondis par de nombreux médecins.

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Pendant la période du Moyen-Âge, sur l’autre rive de la méditerranée, l’Occident se montre plus préoccupé par l’architecture et la conquête militaire que par les abstractions de l’esprit et tolère, sans vraiment les accepter, les médecins grecs. La maladie prend une nouvelle signification avec le christianisme : elle devient une épreuve divine, qui rapproche le malade du Christ au calvaire et s’accompagne d’une politique de compassion et de charité « curieux mélange de remèdes, de magie et de rites. » Les Hôtels Dieu de l’époque sont des endroits où l’on soigne la souffrance humaine, les pauvres, les affamés et les malades, tandis que l’Hôpital arabe est déjà le précurseur de l’hôpital occidental actuel, avec ses services de médecine et de chirurgie, un quartier pour les femmes, un pour les aliénés, sa bibliothèque et un enseignement clinique qui se fait au lit du malade. Les soins aux patients alternent avec l'enseignement aux étudiants. À la fin du XIIème siècle, la renaissance de la médecine laïque et les restrictions apportées aux activités des cloîtres conduisent au déclin de la médecine monastique, et progressivement, la censure exercée par l’Église sur le développement des sciences et de la médecine est levée. Roger Bacon est le premier à suggérer que la médecine peut utiliser des remèdes produits par la chimie. Ce philosophe, considéré comme un penseur original et un pionnier de la science expérimentale, est pourtant dominé par l’autorité des auteurs grecs et arabes dont Galien et Avicenne. Du XIIème au XVIIème siècle, l’enseignement et la pratique de la médecine musulmane et occidentale sont fondés sur le monumental Canon de la médecine, entièrement traduit par Gérard de Crémone entre 1150 et 1187, imprimé en hébreu à Milan en 1473, puis à Venise en 1527 et à Rome en 1593. Les meilleures écoles, Montpellier, Toulouse et Louvain en font pendant des siècles leur principal outil pédagogique. Il est sans cesse étudié, commenté, édité, notamment à Venise, et parfois illustré de miniatures. Jusqu’en 1909 un cours de la médecine d'Avicenne est donné à Bruxelles. Ce mouvement de traduction en Occident s’accompagne de la fondation des premières universités, institutions destinées à propager le savoir universel : Bologne (1123), Valence (1209), Oxford (1214), Paris (fondé en 1215 par Philippe Auguste), mais la médecine n’y est enseigné que plus tard, Montpellier (1220), Padoue (1228), qui représentent le prélude à la Renaissance du savoir médical. Padoue devient au XVIème siècle, le haut lieu de la médecine en Europe et le centre international des recherches anatomiques Il faut attendre, en Occident le XVIème siècle, 260 ans après le médecin arabe Ibn al-Nafis (1210-1296) ayant déjà critiqué l’anatomie selon Avicenne dont l’œuvre reste méconnue au public, pour que deux médecins osent s’opposer à Avicenne et donc à Galien : l’Espagnol Miguel Serveto qui doit y laisser la vie et l’italien Realdo Colombo, qui ne sauve la sienne que par une publication post mortem de son œuvre. Les critiques directes de Galien et d’Avicenne se développent et les doctrines d’Hippocrate sont revivifiées. Les artistes de la Renaissance entreprennent l’étude de l’anatomie humaine, celle des muscles en particulier, dans le but de mieux dessiner le corps humain. Léonard de Vinci réalise des dessins anatomiques remarquablement précis en se fondant sur la dissection de corps humains. Malheureusement, son travail, dont la plus grande partie a été perdue, n’a qu’une influence mineure sur ses contemporains. En 1526, à l’université de Bâle, Philippe Auréole Théophraste de Hoheinheim, plus connu sous le nom du Docteur Paracelse, surnommé « le Christ de la médecine », porte un nouveau coup à la pensée d’Ibn Sîna . Défenseur d’une médecine dite « hermétique », alchimiste et inventeur de l’élixir de jouvence, personnage cynique, mégalomane, paranoïaque, Paracelse dresse un bûcher dans la cour de l’université et après s’être lancé dans une diatribe violente contre le médecin persan, il brûle un exemplaire du Canon. « Mes écrits dureront et subsisteront jusqu'au dernier jour du monde comme véritables et incontradicibles » Paracelse

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La publication en 1543 du traité d’anatomie, De Humani Corporis Fabrica ( De la structure du corps humain ) par l’anatomiste belge André Vésale, est un événement déterminant de l’histoire médicale. Les très nombreuses erreurs anatomiques de Galien (à travers Avicenne) sont clairement montrées par ce remarquable observateur. Mais le Canon ne devient dépassé qu’après l’événement qui domine la médecine du XVIIe siècle et qui marque le début d’une nouvelle époque pour la science médicale : la découverte de la circulation du sang par le médecin et anatomiste anglais William Harvey. Harvey, dans son ouvrage Essay on the motion of the Heart and the Blood (1628), établi le fait que le cœur pompe le sang dans une circulation fermée. « Je commençai à soupçonner qu'il existait une sorte de mouvement, comme dans un cercle. Ceci m'apparut plus tard véridique, le sang était propulsé par le battement du ventricule gauche et était distribué à travers les artères de l'ensemble du corps… » Harvey

la circulation sanguine selon Harvey Pendant des siècles, la médecine d’Avicenne a été enseignée à tous les étudiants de médecine mais ses œuvres deviennent dépassées par les progrès phénoménaux en Occident. Son nom restera malgré tout une référence en sciences médicales.

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Avicenne, immense médecin, philosophe, mathématicien… du XIème siècle, est un grand adepte de la culture grecque dont il en fait un support majeur dans la quête du savoir et de l’enrichissement de ses connaissances. Il fait partie de ces médecins arabo-islamiques qui ont su reprendre le flambeau et ont su développer las acquis de l’Antiquité Gréco-Latine. En effet pendant cette période, en Occident, la médecine et d’une façon générale les sciences sont gelées et sont dictées par la religion et les maladies sont censées être guéries par la simple prière, les rites et la foi en Dieu et son fils Jésus-Christ. Ses écrits et ses ouvrages traduits, arrivant en Occident après la période médiévale, sont décortiqués par des médecins et philosophes du vieux continent et sont enseignés dans certaines universités jusqu’au début du XXème siècle. Mais on comprend très bien l’abandon progressif de son art dès la Renaissance, car les progrès en médecine occidentale sont indéniables à partir de cette époque et peu à peu, tendent à effacer en partie la médecine de Galien et d’Avicenne dans certains domaines. La médecine a été, est et sera une science discutée et discutable. Ses partisans ont toujours tenté de la perfectionner et de l’améliorer dans un but unique : garder l’être humain en bonne santé. Mais jusqu’où la médecine ira-t-elle ? Seul l’avenir nous le dira.

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Bibliographie :

Livres : -

Avicenne ou la route d’Ispahan par G.Sinoué Avicenne, sa vie et sa doctrine par Dr A.Soubiran

Sites Internet : -

www.cardiologie-francophone.com classes.bnf.fr/dossitsm/b-avicen.htm http://www.encyclopedie-enlign e.com/a/av/avicenne.html

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