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MôViiilï
tiémy De CSbunnont
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tatin lljyftiqup les \>oHt5 De l'antipbonairr et la i);mbolk|ue
au moyenage
ï\éface inédite ôe lauteur
Prontifpicc HJaurlcf lOcniii OmcmentB Oe ï^ogcr Owerin t>t
Paris
tes £clition9 ffl
CQXX
(Si.
M
Crée
et
0/
PRÉFACE
C'EST de
la Langue et
de la poésie latines que
je vais
parler, d'une certaine langue latine, de celle qui va
du cinquième au treizième siècle et au delà, de saint Augustin à Thomas A Kempis, des Confessions à /'Imitation. Elle remonte même jusqu'à la fin du troisième siècle et ne se clôt que par Erasme, au total un millier d'années de poésie
et
de rhétorique. Elle
est méprisée.
est
inconnue
et
surtout elle
Tandis que Calpurnius, pénible imitateur
de Virgile, bénéficie de sa date, encore pas très éloignée
du premier
siècle.,
un authentique grand poète,
Adam
de Saint-Victor, demeure totalement ignoré parce qu'il écrivit le latin
du temps de Louis
VII. C'est
un point de
vue que je n' ai jamais pu admettre, mais je puis
prendre
et
le
com-
je V explique. Les latinistes sont convaincus,
LE LATIN MYSTIQUE
II
du dogmatisme
héritage
religieux^ qu'il
y a une ortho-
quelle est représentée dans
doxie de la langue latine
et
lapoésie par Virgile^
la prose par Cicéron^ qu'après
ces
deux auteurs,
latin,
on n'eut plus les
n'est pas virgilien
on eut encore
si
chent
périodes
dans
le
et le
le
droit d'écrire en
droit d'y bien écrire, et
ils
éplu-
vocabulaire, blâmant tout ce qui
ou cicéronien, alors que, pour
dans la logique de leurs conceptions critiques
à
,
rester
telles qu'ils
les
appliquent à la langue
ils
devraient prouver que, dans la suite des époques,
et
la littérature françaises,
un
auteur latin écrit d'autant mieux, montre plus d'origi nalité de pensée et de style qu'il emprunte
moins à ses
communion avec y a pour la latinité un
devanciers, qu'il se tient davantage en l'esprit
de son temps. Mais
il
préjugé. Cela s'explique. Dès qu'elle fut devenue scolaire, il fallut lui trouver les baser,
du
des règles strictes,
et
sur quoi
du plus grand génie et romain ? Si par malheur
sinon sur la période
style le
plus strictement
nous avions entouré
la langue française d'une aussi
natve sollicitude,
comme
érigé en
si,
cela fui tenté,
modèle impératif telle époque
de Louis XIV, très belle à la vérité
et
littéraire,
serait
celle
admirable, sans
aucun doute, un écrivain de notre temps, qui non plus sans valeur, ne
on avait
n'est
pas
estimé que dans la
mesure où son style se rapprocherait, jusqu'au centon, Jusqu'à la parodie, de la manière de Bossuet ou de celle
de Racine. Les résultats de
cette
méthode critique
comme des excentriques Hugo à peu près tous les écrivains du dix-
auraient été de faire considérer
sans goût, et
comme
Michelet en
des barbares, en un mot, Victor
tête,
neuvième siècle. Cependant que Viennet, Augier, Ponsard
ni
PRÉFACE et
M. Pessonneaux, traducteur de
Virgile, échapperaient
quasi seuls à la réprobation. Mais, dira-t-on, ce n'est pas du tout la même chose. A partir de la constitution des royaumes barbares
pouvoir impérial langue qu'il
onzième
et
de la disparition en Gaule du
latin se transforme lentement en la
devenu,
est
siècle
le
et
français, lequel est formé
le
même
au
avant. Il est donc impossible
qu'un écrivain latin se produise à ce moment-là, qui ne soit factice,
puisque sa langue
n'est pas celle
du peuple.
Cette objection, dont on complétera facilement les argu-
ments, eût convaincu
les esprits, il
années. Elle n'est plus très solide, qu'il n'y
et qu'il n'y eut
a
y a encore quelques depuis que Von sait
peut-être jamais identité entre
la langue populaire et la langue littéraire.
qui fait en partie
et c'est ce
du moyen
française les
deux langues
se
âge, à ce
l'intérêt
Cependant,
de la littérature
moment unique, peut-être,
confondirent jusqu'à un certain
point, mais pas assez pour ne pouvoir admettre, à côté de cette expression populaire, une expression savante, et
parfaitement légitime,
littérature écrite et la
moderne,
il
le latin.
Dans presque aucune
n'y a coïncidence entre la langue
langue parlée.
On admet
cela
pour
l'italien
qui n'existait pas encore au temps de
littéraire actuel,
mais observons la divergence dans notre propre langage. Oà parle-t-on la langue des discours académiques ? On la parle peu. On l'emploie, c'est une Stendhal,
langue oratoire quent
et
;
on
l'écrit
également dans
genre élo-
banal, car elle est facile à manier, se répan-
dant surtout en idées générales,
communs, c'est
le
où,
c'est-à-dire en
lieux
les Français excellent. Q.uand on la parle
en de rares occasions, dans les visites solennelles.
LE LA.TIN MYSTIQUE
IV
dans
Au
qui ont des témoins.
les relations officielles et
Parlement, je ne pense pas qu^il vienne à personne Vidée de converser familièrement avec un collègue sur
commun
ton
langue
A
littéraire,
pression individuelle d'un
côté de cela,
tempérament,
même
ou
trois mille
entièrement comprise
il
dans
et
dernier cas elle touche quasi à V hermétisme
goûtée ni
le
y a la infiniment variée, jusqu'à devenir V ex-
des discours.
et n^est
ce
pas
par plus de deux
personnes parmi lesquelles Ion nombre ,
d'étrangers, que leur éducation rend moins sensibles aux
nuances du discours. langage
A
côté
[dont
littéraire
exemple général),
dans
A
il
les journaux,
au
y a
du langage
la le
oratoire et
donner un
poésie peut
langage rapidement
dans
théâtre,
les
du
romans
écrit
cursifs.
première vue, cela semble la langue générale des
Français
et
y
en
effet c'est
celle
classes bourgeoises, et de plus,
que Von parle dans
même dans
où on ne V emploie pas, on la comprend.
pas
les
les
milieux
ne faudrait
Il
la confondre avec la langue d'expression littéraire.
Par sa
vulgarité, elle en
même dont
elle est
de plusieurs tons,
est
le
contraire, et celui-là
V instrument ordinaire la fait monter s'il
la veut adapter
à quelque travail
plus relevé que ses occupations courantes. Enfin, à côté
de ces diverses langues qui sont surtout a, en bien
jamais,
et
plus grand nombre, qui ne qui ne servent
deux grandes peuple
le
qu'à la
écrites, le
il
sont presque
conversation.
classes de langues qui,
même les
D'où
chez
plus unifié en apparence, sont presque
ment irréductibles Vune à Vautre. Dans
y en
totale-
cas où elles
se rapprochent le plus, la prononciation les sépare. Il
a un abîme
entre la manière de lire,
même
le
le
y
plus fami-
PRÉFACE lièrement possible,
et la manière de parler, même le plus pompeusement. Outre la prononciation des mots communs aux deux dialectes, presque tout diffère : la
syntaxe,
vocabulaire,
le
le
Et à mesure qu'on
ton.
s'éloigne des classes distinguées,
soit vers les basses classes, soit vers les classes excentriques, ces différences
s'accentuent jusqu'à Vargot. Écoutez ces
l'antinomie,
c'est-à-dire jusqu'à
deux commis qui viennent
toute la
fournée d'entretenir en langage conventionnel, en langage moyen, des élégantes à qui ils vendirent des chiffons, écoutez-les parler entre eux de leurs amours et
de leurs plaisirs
élégantes,
si
:
elles
c'est
un tout autre langage,
l'avaient
compris,
s'en
et les
seraient
montrées scandalisées, car la pudeur s'exerce surtout le domaine du langage, qui est celui de la convenance. Il faudrait de longs développements pour seule-
dans
ment indiquer toutes
les nuances du langage tel qu'il pratiqué à Paris, tel qu'il délimite presque autant de castes que l'Inde en reconnaît. Mais sans entrer
est
dans on peut affirmer tout au moins la différence profonde qu'il y a actuellement en France entre la langue parlée et la langue écrite. Des deux, quelle est le détail,
la langue première ?
Comme
jamais soumises qu'à des répondre que
c'est la
d'autre digne
du nom de
langue primordiale
écrite,
en
jouvence
est ;
est
questions ils
et qu'il
français.
ne
n'hésitent
sont
pas à
n'y en a pas
Du
point de vue de des préjugés littéraires, la
au contraire
la langue parlée, une dégénérescence de la langue
au contraire
et s'il
lettrés,
langue écrite
la philologie débarrassée
laquelle, loin d'être
ces
est vrai
le réservoir et la
fontaine de de dire qu'il n'y a pas de
LE LATIN MYSTIQUE
VI
langue littéraire là où sation,
il
n'y a pas de langue de conver-
suffira de montrer que V existence du latin
il
comme langue parlée s^est prolongée très avant dans le moyen âge pour montrer aussi la légitimité et V origina,
lité
possible d'une littérature latine contemporaine de
V ancienne
Que
littérature française.
le latin ait été
écoles.
les
parlé en France dans
Jusqu'au quinzième siècle
delà, personne ne le conteste
au
et peut-être
quHl ait encore bien plus
jusqu'au milieu du dix-neuvième siècle même,
tard, et
internationale d'une grande partie de
été la langue
VEurope
par
;
les cloîtres.,
centrale, c'est
un
fait assez connu.
En Autriche,
exemple, c'est en latin que se faisait encore,
temps de Marie-Thérèse, la politique intérieure,
au
et les
premiers débats de son Parlement, miroir de tant de races, eurent lieu en latin. Jusque vers notre époque,
domestiques y parlèrent le latin, seul moyen pour eux de passer d'une famille à Vautre dans ce pays linles
guistiquement divisé presque à V infini. Mais tile
de descendre
avait en Europe, le
si
il est
bas. Il est hors de doute
du temps d'Erasme, un public
succès des Colloques, dont
il
surabondamment. Non seulement tout mais tout
élève, tout étudiant, tout ce
basoche, à l'Université lisait
que
le prouvent
qu'à
prouve
ecclésiastique,
qui tenait à la
le latin et le
Quand on
parlait, ainsi
voulait être compris
dans
ce qu'on appelle encore l'élite,
latin
;
Descartes les
;
encore ces facéties, ces chansons qui nous
ont transmis leur esprit.
répandre
le
y
latin
se vendit, rien
Paris, 25.000 exemplaires en quelques mois,
inu-
qu'il
le
fit
encore,
et
on choisissait
Spinoza
;
et
le
pour
Provinciales a l'étranger, on les mit en
PREFACE latin
s' adressait
français
; le
peut dire en ce sens
énorme sur
aux femmes, une
eurent
qu'elles
influence
de toute la
et
siècle
,
qui nous offre
témoignage
le
plus populaire de l'emploi du latin dans
de la
domestique. C'est en
vie
nous en a
verait ainsi,
de
les détails
qu'amoureuse,
latin
épouse ou religieuse, Héloïse aima Abélard, latin qu'elle
on
et
D'Erasme, remontons brusque-
française.
ment au douzième le
surtout
développement de la poésie
le
littérature
VII
laissé le témoignage.
siècle en siècle,
en
et c'est
On
arri-
jusqu'aux temps où
le
français n'était qu'une déformation incertaine du latin, et
on trouverait toujours, ne
dans
fût-ce que
tères,
une population pour qui
été la
langue de l'éducation
et
les
monas-
latin respecté avait
le
pour qui
la langue
du
peuple n'était qu'un obscur patois. Ce monde, qui fut tantôt plus restreint, tantôt plus nombreux, selon le ha-
sard des temps, soit qu'il fût
l'héritier direct
du parler
latin, soit qu'il provint des petites renaissances irlan^
daise d'être
du moins
carlovingienne, avait
et
international.
Pour
pas de
lui,
latinisant, c'est presque toujours s'il
un moine,
pérégrine, parti d'un pays latin,
à un pays
latin.
S'il
l'avantage
frontières.
est poète, et
il
s'il
Le
voyage,
aboutit toujours
ils
furent innom-
brables, célèbre à l'abbaye de Jumièges,
il retrouve sa réputation à Saint-Gall ou au mont Cassin.Loin d'être
emmuré dans les petites
onzième
nécessités
gressif
Il n'écrit
vaste
monde,
de
dialectales,
siècle se trouve
rope entière.
pour un
les petits intérêts
ville et
de famille,
l'écrivain
latin
du
mêlé à la psychologie de l'Eu-
pas pour un et
en
de sa littérature sera
petit groupe, mais
somme le
l'effacement pro-
triomphe du particula-
LE LATIM MYSTIQUE
VIII
risme.
que son grand
certain
est
Il
manque d'accent
Etendue dans
tiques.
temps
et
mais je time
porte avec
tout, elle est
un
dans
le
de sa décadence,
son existence temporaire fut
même
fut
elle
;
le
dogma-
vérités
l'espace, elle est bornée
elle la certitude
répète^
le
est
que son manque de patrie la tourne
et
uniformément vers Vexposé des
trop
défaut
légi-
inéluctable. Puis, et cela
domine
Le paganisme mort, la
littéra-
fait.
ture latine, si elle devient une littérature presque exclu-
sivement ecclésiastique, demeure une littérature variée
dans sa forme,
vivifiée
par V apport constant des oritemps en temps, par V in-
ginalités, assez renouvelée, de
vention verbale, pour exciter encore V intérêt des lettrés.
V invention le
verbale est peut-être ce qu'on lui dénie
plus, et cependant celui qui
Va
étudiée,
mairement, en différencie parfaitement les
hommes
même som-
les styles, selon
selon les époques. Partie de V influence
et
biblique et horatienne,
la poésie de saint
Ambroise
évolue lentement vers la forme syllabique et rimée à laquelle
Adam
de Saint-Victor
comme
Thomas d'Aquin
et
donnent leur perfection presque
absolue,
mais qui,
toutes les perfections, est le signe de la mort
prochaine. La poésie classique latine mourut de la perfection virgilienne
;
la poésie classique française, de la
perfection racinienne. C'est presque la seule loi certaine
de l'évolution
littéraire.
La poésie
classique ecclésias-
tique n'y échappe pas, nouvelle preuve de ses rapports essentiels avec la poésie vulgaire
mot)
;
elle
[au
sens italien
ni son langage, et ses soupirs derniers seront et le
du
mourra de ne pouvoir renouveler ni ses idées le
Dies
irae
Stabat Mater , environ un siècle après Adam de Saint-
PRÉFACE
IX
Et un peu plus tard, la prose latine ecclésiastique aura son efflorescence suprême avec /'Imitation. Victor.
De quelque point de vue que je térature
inconnue,
la regarde, cette
lit-
avec
laquelle je ne sympathise qu'historiquement, je ne puis admettre la légitimité du mépris dont on V accable. Est-ce parce qu'elle contient
beaucoup de fatras
?
Mais que Von songe que presque
tout nous en a été conservé, et que son volume,
pour
une période pas beaucoup plus longue, est de vingtcinq ou trente fois ce qui nous reste de la littérature classique. Personne ne Va lue tout entière, il xj faudrait une vie et plus de patience qu'il ne m'en a été départi ; mais f en ai feuilleté presque tous les poètes et j'ai vu que la proportion de la médiocrité n'y était pas plus grande que dans la littérature française correspondante, si les génies éclatants
y sont beaucoup plus rares. Mais cependant cinq ou six poètes qui feraient Vétonnement au moins des latinistes. Je suis beaucoup plus réservé sur les prosateurs, que je connais moins, et qui furent d'ailleurs surtout des sermonnaires ou des théologiens, ou des philosophes dont la philosophie on en
tirerait
regarde M. Picavet. Désiré Nisard disait d'Érasme
:
« Il
admirables dans un langage mort.
à
être vrai assurément,
au temps ou
«
a écrit des choses Cela commençait
florissaient
Érasme
Luther, mais nous avons vu que ce langage mort avait encore un public vivant, comme en ont peu d'écrivains in vulgari eloquio. Ne jugeons pas de ces temps, qui nous seront toujours obscurs, avec le sentiment du et
nôtre. Le latin a été très longtemps, après qu'on le croyait défunt, une plante toujours vigoureuse dont les
X
LE LATIN MYSTIQUE
racines s'étendaient partout^ et si ses
branches per-
dirent peu à
peu de leur hauteur, quelques-unes encore furent assez belles pour attirer l'attention des hommes. Arnaud de Villeneuve disait en style d'alchimiste, à la
du treizième siècle, ce qui vivum ex ovo de Harvey et
fin
«
revient les
à devancer /'Omne
théories
de Pasteur
Les éléments ne peuvent être engendrés que
La du moyen
propre semence. poésie latine
Bible, qui est le
»
par
:
leur
fondement de la
âge, ne pouvait engendrer une
expression littéraire très variée, d'autant plus que les petits
romans
que comme
qu'elle renferme n'étaient lus
; mais on y distingue pourtant une veine satirique à tendances presque popu-
exemples de la morale divine
laires, et presque et
autant que dans la littérature profane
parallèle, les défauts, travers et vices des
des femmes, surtout des femmes, thème.
La femme
est
y
hommes
et
sont un inépuisable
en apparence la béte noire
des
moines, cependant que les séculiers accusent les moines d'en user indiscrètement. Il
dans
cette littérature,
le
y a
toujours deux courants
courant ecclésiastique
et
le
courant monacal, d'où des satires réciproques quelquefois divertissantes.
Par
ce côté,
par
la politique aussi,
dont l'Eglise ne se désintéressa jamais,
moyen âge prend contact avec
et
là,
on trouverait
vite les
et
du
En poussant
Goliards, ces clercs libres
errants, irrévérencieux et licencieux,
sons
latin
la vie extérieure et s'y
attache plus étroitement qu'on ne croit.
par
le
dont
les
chan-
complaintes latines sont toutes païennes ou
sacrilèges, et
on verrait que
le latin
tout, aussi bien
à amuser
narrer la vie de
Mahomet qu'à
les
d'Eglise a servi à
compagnies joyeuses ou à célébrer les louanges
du
PRÉFACE
XI
un couplet d'une chanson à boire du quatorzième siècle dans le pur style d'Adam de Saint-
Seigmeur. Voici
Victor
:
Vinum bouum
et suave,
Bonis bonuiTL, pravis prave, Cunctis dulcis sapor, ave
Mundana
Isetitia
I
J'avais eu le projet d'esquisser la figure de cette libre
poésie, en suite
posé autrement,
faime
au Latin mystique, mais et c'est
les contrastes
d'autres,
mais
il
a
dis-
encore un de mes regrets, car
logiques.
M. Langlois, qui
vrai, étudiée,
la vie en
est
Edelestand du Méril, professeur, l'ont,
n'est rien
de
tel
il
est
que déjuger
les
choses par soi-même.
Remy de Gourmont.
AVERTISSEMENT
Celle réimpression esl quasi textuelle
.
Cependant
l'auteur a voulu corriger les traductions en quelques
passages douteux
el
modifier quelques appréciations
inconsidérées. Voilà tout. Ces changements ne portent
pas au
cite
de s'être rendu compte
total
sur une page entière.
Il se féli-
que de plus
amples
retouches l'eussent conduit à la refonte générale
d'un travail immense qui aurait demandé encore plusieurs années de recherches
Mais
il
15
et il s'en est
tenu
s'en excuse aussi.
novembre
1912.
R. G.
là.
INTRODUCTION Le
latin d'église et la superstition classique.
Les décadents.
Le
— L'esprit de chasteté.
catholicisme en littérature.
ordinaires
LES
historiques de la littérature latine
quatrième
le
dance,
peu
le
siècle.
Claudien, mentionné par condescen-
compilateur orthodoxe, craint d'avoir
loin et conseille, en épilogue,
aux Pisons. Pour de universitaires ou
telles
gens, pour tous les professeurs, franchir cette approxi-
mative date, c'est blasphémer, c'est attenter à une gion, c'est introduire dans le :
du
un
été
une relecture de YÉpître
ecclésiastiques,
pas d'herbes fraîches
se
main des cuistres scandalisés, vers
clôturent sous la
Canon
les
Apocrj'phes
reli:
—
foin.
Pendant que ceux-là broutent au ques indépendants, libérés de
râtelier classique, quel-
l'étable et reprenant,
comme
l'Ane d'Apulée, la forme humaine, se mirent à botaniser
parmi
les
cheurs
le
s'arrête tres
vastes prés de la poésie latine plus
mémorable
fut
:
de ces cher-
Ebert, dont l'œuvre sûre
malheureusement à l'époque carlovingienne
recueillirent des
;
d'an-
documents, prouvèrent une bonne
volonté.
L'ouvrage d'Ebert est un monument d'érudition
et
de
cri-
LE LATIN MYSTIQUE
4 tique directe
études que nous entreprenons à sa suite
les
;
sont un travail, non d'érudition, mais de littérature, où l'exactitude a été priée, elles
non
développeront
se
les traductions.
;
le
plan selon lequel
modeste
assez
est
établir une anthologie de
quatorzième siècle
la science
on voudrait
:
poésie latine du troisième au
la
entremêler de notes les citations
et
Aucun des
textes qui seront mis en fran-
méthode
çais n'avaient encore été interprétés selon la raire-littérale et la plupart
et
litté-
n'avaient jamais été traduits
:
à ce point de vue, et aussi par son ensemble et sa logique,
un
ce travail aura donc
intérêt certain
pour tous ceux qui
ne sont pas atteints de misonéisme. qui ont échappé à l'incuriosité de ce siècle, à sa stupidité, à
son incapacité
spirituelle.
C'est à l'époque précise où on la délaisse que latine
commence
jargon de rhéteur, mais selon
le
— jusqu'à ce que
populaires la relègue au
dans
les
:
le
:
et la
Libéra qui
est
vécurent côte à côte
fille,
et l'autre
du onzième
en une langue aussi vivante que et
oratoires.
mais combien tardive longtemps
pays romans, parlées l'une
rents clients
des idiomes
musée des instruments
mère
la
à la discipline ro-
la victoire définitive
Définitive, cette victoire,
deux langues,
un immuable
tempérament personnel
d'orientaux ou de barbares étrangers
les
langue
à offrir çà et là les séductions de la décom-
position stylistique, à s'exprimer non plus en
maine,
la
la
par de
diffé-
siècle est écrit
Chanson de Boland,
encore au quatorzième siècle, après l'expansion prodi-
gieuse du français,
le
latin
avait gardé des
n'auraient su formuler selon la
bre ni leurs pensées,
Ce
latin,
mode du
fidèles, qui
plus grand
nom-
nom
latin
ni leurs prières.
méprisamment connu sous
le
de
INTRODUCTION d'église,
nous
est,
senible-t-il,
.•>
un peu plus
attirant
que
celui d'Horace, et l'àme de ces ascètes plus riche d'idéalité
que
celle
du vieux podagre égoïste
Ton
Seule, que
soit
croyant ou non, seule
mvsti({ue convient à notre (jui
et sournois.
immense
fatigue,
la littérature
et
pour nous
ne prévoyons qu'un au-delà de misères de plus en plus
sûrement, do plus en plus rapidement réalisé, nous voulons
nous borner à
connaissance de nous-mêmes
la
curs rêves contradictoires, qui
se
et
des obs-
donnent rendez- vous en
nos âmes éprises de jadis. Horace, pour ce dessein, ni Térence, ne nous sera d'au-
cun secours
et
de préférence nous nous adresserons à la
Séquences
Psychomachie de Prudence, aux Hildegarde, aux
sans nier
Rhyihmes de
saint Bernard,
de sainte
— mais cela
valeur, dite par les sièr\^s, de spontanés tels
la
que Catulle, ce Verlaine; de tendrement tragiques Virgile; de roués,
Lucrèce.
Il
s'agit
comme Ovide;
moins de détruire
de philosophes, les vieilles
tels
que
comme
admirations
que d'en créer d'autres. Mystiques, barbares, ou décadents cet ermite (auquel ne convient
de saint Eucher),
—
et cela
,
il
les a bien jugés,
que peu
le
De Laude Eremi
serait
une surprise pour qui
ne connaîtrait pas l'absolue conscience littéraire de M. Huys-
mans, qu'en dix-huit pages sur ces ténébreux auteurs, l'épluchage thète
plus minutieux ne puisse trouver une épi-
ou une glose, qui ne
Ébert
lui
pour
soit
d'une merveilleuse précision.
a été un bon guide.
Ni pour ni
le
la
la
première période de cette littérature oubliée,
seconde, plus inconnue encore, nous n'avons
cru nécessaires de bien particuliers détails biographiques.
Moines, prêtres, évêques, ces poètes, à part quelques-uns.
,
b
LE LATIN MYSTIQUE
comme Théodulphe, comme
menèrent
saint Bernard,
les
vies les plus obscurs et les plus monotones, des vies qui,
écourtées, rapidement résumées, apparaîtraient toutes les
mêmes, sans aventures, sans événements, sans presque de relations avec l'extérieur. partir des environs
Un fait général surprend, c'est qu'à
du onzième
siècle,
presque tous
les écrivains sont
des évêques
une poésie très
:
presque tous les poètes
des ab])és de monastère ou
difl'érente
de
la
poésie
mona
cale allemande, très différente aussi des inspirations mysti-
ques des surgit,
La
Franciscains
et-
des Dominicains, une
parénétique et sermonnaire, lyrique
surprise, c'est de voir qu'en des
poésie
et pastorale.
temps mal réputés,
évêques étaient choisis parmi
les
talent et d'indépendance d'esprit,
parmi les dignes,
doctes,
les
doués de
les
— tandis
qu'à cette heure ces fonctions très hautes sont uniquement conférées aux plus adroits quémandeurs, que les évêques
ne sont plus que des préfets en robe violette, aussi peu
mystiques que
les autres.
c'est l'époque,
avec les évêques, les abbés
Les dixième
de la séquence, de l'allitération c'est,
depuis Godeschalk
et
et
de
et
la
onzième et
les
siècles,
moines,
rime intérieure;
les séquentiaires
anonymes,
une langue nouvelle, d'une simplicité magnifiquement compliquée par des musiciens barbares, que l'amour désor-
donné du verbe induit parfois aux trouvailles harmoniques les plus inattendues.
L'objection éternelle et professorale contre de tels poètes,
contre tous les poètes de ces temps, c'est ce qu'on
dénomme,
en termes de maître répétiteur ou d'académicien,
l'incor-
rection de leur latin, c'est-à-dire la non-conformité de leur
lexique et de leur
grammaire avec
les
règles verbales et
syntaxiques d'usage aux temps augustes, aux siècles n°0
INTRODUCTION et n° 1,
suivent
aux deux le
pas mentir type
:
règne du premier imperator romain. ;
que
l'on
latin littéraire tel
en livre
difficile
de
:
geignant que
les
du moins
mérite et leur intérêt.
naïvement
classique
servile,
vers de Théodulphe offrent « beaucoup de
locutions inconnues au siècle d'Auguste ». C'est
navré qu'Abbon (Abbo
le
émanée de Dieu même,
C'est
demeure
Il
M, Hauréau,
C'est le bon
admettre.
le
modifié de
incessamment
s'était
qu'il
là leur
le faire
D'autres écri-
et centonistes.
parlait de leur temps,
irréprochable savant, mais
loi
ne faut
Il
quelques-unes s'efforcent vers cette écriture
humbles abréviateurs
le latin
livre
précèdent ou
qui contiennent,
siècles
ce sont les médiocres, les anti-poètes, les versifica
teurs,
vent
/
un autre,
—
Courbé) néglige la césure, loi
règle incréée.
primordiale,
un autre reconnaissant en udj thèse doctorale à
Marins Victor, une louable verbalité classique. C'est encore M. Hauréau félicitant un carlovingien, le grammairien
Smaragde d'une langue
«
sobre d'images, plus sobre en-
core de subtilités ou de trivialités mystiques
même
encore qui nous affirme
« L'art
:
gant, subtil, ingénieux, mais
il
».
Et
c'est le
gothique est
manque de
élé-
—
style »,
que devait rééditer Renan. Pas plus que le respect du vocabulaire, ne nous séduit
sottise
culte de la prosodie.
Le
poète,
s'il
importe peu, créateur de règles,
son temps, ou bien
n'est lui-même, ce qui
admet
que sa fantaisie
celles
les récuse et n'en reçoit
querelles, sont, à ce sujet, bien vaines tel
l'a
le
;
il
que
lui dicte
aucunes
faut le
:
des
prendre
façonné. Plus urgente encore cette
nécessaire bonne volonté,
quand
il
s'agit
cation aussi factice que la latine, factice
d'une versifi-
même aux
années
de sa gloire, toute grecque, importée violemment, insen-
8
LE LATIN MYSTIQUE
sible à des oreilles latines faites
seulement pour
la
numé-
ration, l'allitération, la rime, l'assonance.
Selon
la plus stricte littéralité,
nisme dans un nouvel univers les
mots.
« C'est, dit
le christia-
les idées sont baptisées, et
en son étude très savante sur Gré-
M. A. Grenier, un des rares dévots de
goire de Nazianze, l'art
:
on entre avec
rénové, c'est une langue neuve, indépendante, carac-
térisée, faite
pour des sentiments nouveaux, ne relevant
d'aucune grammaire
imprégnée
classique, d'aucun modèle,
d'hébraïsmes, abondante en locutions et en images populaires,
dure
et
barbare, mais grande dans sa dureté, et souvent
comme
d'une grâce divine dans sa barbarie. Elle se forma
métal de Corinthe, merveilleux alliage dont on ignore
le
dans
proportions,
les
la fusion
l'incendie et
du vieux
monde. Se souvient-on de Virgile, d'Horace, d'Ovide, en écoutant le
en lisant
Pange
le
lingiia ? Pense-t-on
Salve Regina
àDidonou
? »
Cette langue rigoureusement neuve,
Vulgate
la contient toute et c'est là
le texte latin
les
langue est au
classique ce
le
—
et cette
et
de larmes est à
Calvaire est aux jeux Py-
thiques, ce que Marie est à Diane. Hello, en son
V Homme,
dit cela
avec
la
l'incontestable et le définitif
créé
le
livre,
simplicité de celai qui profère :
«
Quant à
magnifique idiome dans lequel
iî
saint Jérôme,
Jérôme a parlée divinement.
la
du christianisme
a
langue que
»
Plus d'un trait de la figure caractéristique des poètes tins
il
a parlé. Tacite et
Juvénal sont les balbutiements humains de saint
la
que Notre-Dame est au
Parthénon, ce qu'un poème de pierres
une ode de Pindare, ce que
de
que vinrent, l'un après
écrivains mystiques,
l'autre, puiser tous
latin
à Ariane,
la-
se retrouve en la présente poésie fran-
INTRODUCTION
—
çaise,
et
doux sont frappants
:
y quêtu d'un idéal diffé-
la
rent des postulats officiels de la nation résumés en une vocifération vers (déification
de
un paganisme nature,
la
de
scientifique et confortable
la
du
l'argent, de l'hygiène, culte de l'enfant,
de
gymnastique,
la
etc.)
;
pour ce qui
et,
A cause,
prosodiques, un grand dédain.
semblances vaguement perçues, décadents
;
il
le
la
force, de
petit soldat et
est des
normes
sans doute, de ces
nom nous
fut
donné de
ne peut convenir. La décadence d'une langue
mort lente
c'est sa
de
science,
elle
;
ne peut être perçue qu'après son
extinction totale. Décadents furent relativement les poètes
qui
un
sculptèrent en
fatalité; le
mot
est
bois
vermineux
de convention
core, par exemple, au
:
;
décadents par
pour en référer en-
Stabat Maler, quels signes de
dé-
cadence reconnaître en ce poème œuvré par une main douloureuse mais sûre, selon des lignes très nobles, des voiles
raidis
comme
par des larmes de sang, en
robe de deuil mais frangée d'or vert, mais thystes
Ne
stellée
cette
d'amé-
?
furent-ils
pas bien plutôt
les décadents, les
Italiens
qui alors, ou plus tard un peu, ovidifiaient de m}'thologi-
ques lamentations
?
Et en ces récentes années, quel dent,
fut
l'authenticjue déca-
du poète chercheur de formes, d'images, du poète
forgeur de son verbe
homme
de ce
;
;
fol ivre
d'un Laforgue ou d'un Sully-Prudd'impossible ou de ce rédacteur de
vers, à l'âme polytechnique et morale « Je
vous en supplie, écrivait Commodien
apprenez à discerner lacres »
?
:
le
bon,
—
et
de
Gaza,
méfiez-vous des simu-
LE LATIN MYSTIQUE
10
Discite quaeso
bonum,
Mais nous savons
en mourant
nous allons communier à des
et
— bien
moins prostituées,
bles
cives, simulacra cavete.
ailleurs
!
disait
ta-
Laforgue,
:
Oui, sous ces airs supérieurs,
Le cœur me
En
piaffe
de génie
labyrinthes d'insomnies
!
Et puis, et puis, c'est bien ailleurs
Que Maintenant,
je
communie...
au cours de
si,
cette étude, j'ai été
des citations particulièrement afférentes au chair
c'est
»,
que
ecclésiastiques
poètes
les
«
amené à
péché de
la
s'adonnent
sans relâche à faucher cette herbe sans cesse renaissante.
Entre toutes les attaques du démon,
«
tin
dans son livre
De Honestate mulierum,
lentes sont celles de la chasteté
;
les
Augus-
dit saint
les plus vio-
combats en sont
très
fréquents et les victoires très rares. »
Leurs gémissements sur bélier de leurs homélies,
le
siècle
aboutissent
là.
Du
battent en vain les remparts
ils
de l'éternelle chair, et les pierres des frondes sacrées glissent sur les seins et sur les ventres, plus caressantes peutêtre
que blessantes. Ne pouvant vaincre ce péché,
les théo-
logiens, plus tard, le codifièrent, créèrent la mœchialogie ; cela
devint une science,
Marins Victor Liguori,
la
science de la luxure
(et, si
comme
poète,
est assez supérieur à Stace,
comme
moraliste,
peut faire oublier Sénèque)
nos poètes n'en profèrent que les premiers vagissements
comme
théologues, n'en posent que les premières notions
cela suffit
pour qu'à
temporains d'Horace,
la ils
voyance psj'cho logique.
prééminence verbale sur
les con-
joignent encore celle de la clair-
INTRODUCTION
Le passage
entre l'esprit païen, qui est de jouissance, et
chrétien, qui
l'esprit
11
est de
renoncement, n'avait été ni
soudain, ni inattendu. Les Alexandrins d'avant l'ÉVangile vantaient, souvent pratiquaient la chasteté le
que
et après
;
christianisme fut devenu quasi universel, sous les pre-
mières années du règne de Constantin, on voyait des pla-
comme
toniciens attardés,
Proclos,
le
dernier des grands
rhéteurs de l'école d'Athènes, refuser de se marier, moins
par amour de
la
clos qui combattait
pour
la
que par dégoût charnel,
liberté
—
Pro
doctrines chrétiennes, qui suivait
les
science et pour les
mœurs
des devanciers pure-
ment philosophes. Sans doute,
le
mépris de
mais
il
ne fut pas imposé par
chrétien,
qui ne
fit
que l'adopter,
le
la
chair est essentiellement le
christianisme,
prôner, l'exagérer jusqu'à la
plus dure et la plus absolue haine. Saint Paul n'a pour la
chair nulle mansuétude, ni Tertullien, ni aucun des pre-
miers Pères
:
c'est à peine s'ils tolèrent
admettent en cette matière
le
mariage,
les vertus sacramentelles,
s'ils
mais
ce ne fut qu'en la plénitude de son autorité, après l'apai-
sement du paganisme
et
l'apaisement des invasions, que
l'Eglise osa entrer dans la charnalité,
boratoire d'anatomie, et
là,
comme dans un
dépecer vivant
la-
le futur
cada-
en ce
rôle,
vre hun^ain.
Odon de Cluny, triste et
jusqu'à les
le
plus violent,
apparaît,
grand, d'une hardiesse de langue qui
fait pâlir
l'évanouissement, rapetisse jusqu'à la puérilité,
plus osées des analyses modernes, les autopsies les
plus brutales. Voici de ce moine une assez cruelle analyse
de la beauté corporelle {Collationes,
liv.
II)
:
LE LATIN MYSTIQUE
12
in pelle solummodo constat. Nam quod subtus pellem est, sicut lynces in
Corporea pulchritudo
...
si
vidèrent homines hoc
Boeotia cerncre interiore dicuntur, mulieres videre nausearent. Iste
décor in flegmate et sanguine
et
et
humore ac
enim considérât quae intra nares
Si quis
quae intra ventrem
et
felle constitit.
quae intra fauces
lateant, sordes utique reperiet... Et si
ipsum stercoris saccum amplecti desideramus
nec
quomodo
extremis digitis flegma vel stercus tangere patimur, !
La beauté du corps est tout entière dans la peau. En effet, si les hommes voyaient ce qui est sous la peau, doués comme les lynx de Béotie d'intérieure pénétration visuelle, «
vue seule des femmes leur serait nauséabonde
la
féminine grâce n'est que saburre, sang, humeur,
:
cette
fiel.
Con-
sidérez ce qui se cache dans les narines, dans la gorge,
dans
le
ventre: saletés, partout... Et nous qui répugnons
à toucher
fumier,
même du
bout du doigt de
comment donc pouVons-nous
vomissure ou du
désirer de serrer dans
nos bras un simple sac d'excréments C'est ce (jue répète
la
!
»
Anselme de Gantorbéry, avec non
moins de précision [De Contempla mundi)
:
...
Clara facie satis est et forma venusta
Et
tibi
non minimum
Viscera
si
lactea tota placet.
pateant occulta et caeteras carnis
Carnes quas sordes contegat alba cutis « Elle est, la et elle
Ah de
!
ne te
si les
femme, de face
plaît
claire et de
!...
forme venuste,
pas médiocrement, la créature toute lactée
!
viscères s'ouvraient et tous les autres coffrets
la chair, quelles sales chairs
blanche peau
! . . .
ne verrais -tu pas, sous
la
»
Et saint Bernard, en son style toujours vêtu de mysti-
INTRODUCTION
donne de pareils arguments contre le culte charnel;
cisrae,
au
ainsi,
traité
Considéra
De
mis «
in
pallorem
tt cibu.s
interiori
quomodo
ciles singultus, inter
corpus
13
Domo
:
morieris... inter longa suspiria et diffi-
diverses dolores et timorés... Tune veniet
horrorem,
et
in
saniem
et
fetorem;
Considère comment tu mourras, parmi
pirs et les rudes hoquets, les terreurs...
Ton corps
parmi toutes
Ainsi, dans son
du corps
et
les
les
longs sou-
douleurs et toutes
s'en ira en pâleur et en horreur,
en sanie et en fétidité, ver
cœur
erit ver-
vermium...
et
nourriture des vers...
»
sermon sur Y Impureté Immundilia
:
La
fornication est
du
un appétit d'obscène
commixtion. «
Elle
est
quadriforme... Première espèce, quand,
esprit seulement, le
obscènes voluptés de
en
concupiscent désire entrer dans les la chair...
Deuxième, lorsque l'homme,
entré dans la copulation charnelle, conduit à l'apogée cette
même œuvre
de voluptueuse concupiscence... Troisième,
lorsque, échauffé de désirs terrestres,
plus que
le
les simulacres
démons.
il
aime
la créature
Créateur... Quatrième enfin, lorsque, vénérant
en place de Dieu,
il
se livre en servitude
aux
»
Sciendum quod
fornicatio quadriformis intelligitur...
Prima
itaque hujus quadripartitae fornicationîs species est quae quis-
que mente tantum obscoeni's camis voluptatibus misceri concupiscit...
Altéra autem qua ipsius voluplatis opus concupitum
copula carnali admistus ad effectum perducit... Tertia vero, qua terrenis desideriis aestuans plus creaturam
creaturarum rans,
diligit...
quam Creatorem
yuarta vero. qua simulacra pro Deo vene-
daemonibus servitutem impendil...
LE LATIN MYSTIQUE
14
Allusion, cette dernière phrase, à la parole de Jérémie
disant de la nation juive
:
Moechata
pide. C'est la fornication avec
le
est
cum
ligno et la^
bois et avec la pierre, le
culte de la matière riche ou enrichie, l'adoration minérale et végétale, le
veau d'or ou
le
panneau,
les délices d'une
copulation spirituelle, indue et vaine. Tels, avec du lyrisme d'amour et de gloire, de larmes et
de peur, les fondements de la littérature catholique. Toujours
elle
proclama
la vie intolérable
mieux nous en dégoûter,
elle s'ingénie
et sordide
et
fille,
travaille
:
Ah! Seigneur Donnez-moi la force et le courage De contempler mon cœur et mon corps sans dégoût. !
pour
à réduire à l'ordure
le plaisir pour lequel l'humanité, qui en est
jusqu'au désespoir
;
.
1
Commodicn de Gaza de
la
poésie chrétienne.
et la naissance
—
Les acrostiches.
Le Carmen Apologeticum La légende de Néron.
—
La
fin
du monde.
La langue de Commodien.
concile tenu à
Auon
dressa une
Rome,
liste
l'an 496, par le
pape Gélase,
des livres autorisés et des livres
défendus. C'est la première édition de cet Index
rum
libro-
prohibitorum que la patience de la sainte congréga-
tion afférente ne suffit plus à tenir au courant des foudres
excommunicatoires. Parmi
comme apocryphes
les
ouvrages chrétiens prohibés
(non orthodoxes), les évêques inscri-
virent les opuscules
d'un certain
Commodien de Gaza,
syriaque.
Vers ticle
le
même
temps, Gennadius insère cette note à
Commodianus
de son Catalogue des
hommes
l'ar-
illus-
tres: « C'était un païen converti qui, voulant faire quelque
chose pour
le
Christ, auteur de son salut, écrivit, en
style médiocre, des
manières de vers contre
un
les gentils. »
Commodien avant
le
P. Sirmond, qui cita quelques-uns de ses acrostiches à
la
Nul ne prononça plus
suite de son édition
le
nom
de
d'Ennodius, en 1611,
complètes ne furent publiées qu'en ce
siècle,
et ses
œuvres
parle cardinal
Pitra, d'abord, puis à diverses reprises, sous
une critique
sûre, par les Allemands.
LaUn
mystique.
*
LE LATIN MYSTigUL
18
Avec stupeur, ayant si
lu les acrostiches
de ce poète d'une
ingénieuse barbarie, on apprend qu'il rédigeait en plein
troisième siècle, parmi les exemples encore récents de la
plus correcte latinité, au temps de Justin et avant Quinte-
Curce.
que l'on date de cette époque
est vrai
Il
tive rédaction
évangiles et
dt!s
chrétiens à inaugurer une littérature nouvelle.
de
le prcjo-gue
signe
la
la défini-
premiers efforts des
les
Commodien
lente défaite d'une mythologie qui
ne contient plus que de symboliques gaudrioles fait
antiques démons, et
hexamètres.
semble que déjà
Il
âmes
dans
les
dans
la nuit (ou
:
une
;
l'on
comme
entende
conscience nouvelle
monde est délivré Le sensualisme
le
!
se confectionne
il
;
rible
celui-là est
les
sance de la
mort qui ne
tristesse.
vit
de
crie
rentre
en secret d'hypocrites
gens ont appris une vérité merveilleuse
robes)
les
Christ, en spondée, clôt les lourds
psalmodieraients
lointains
:
le
s'en
il
:
anathèmes chasse
l'eau bénite de ses
l'exorciste,
et ter-
pas en Dieu. C'est la nais-
L'homme regarde autour
de
lui,
ne voit plus rien de visible et se réfugie en lui-même, où vient
l'invisible
visiter
le
:
c'est
aussi
la
naissance de
l'idéalisme.
Commodien
de Gaza, l'esprit chrétien
l'incite à
fond mépris de la traditionnelle métrique. doute, un évéque qui arrangeait pour
sommaire
versifié
une énergique bizarre.
Il
M. Gaston
foi
les
Ce
un pro-
fut,
sans
catéchumènes un
du Credo. Mais l'indignation
jointe à
impriment à son style une originalité
n'imite pas Virgile
Boissier
le lui
même
(le
trouvant sur son chemin,
reprocha amèrement),
il
se ]>ermet
des rimes, remplace par un IVacas
des assonances
et
de sonorités
traditionnelle et enl'antini' harmonie iniita-
la
tive, s'élève ainsi à
une sorte d'éloquence toute verbale.
COMMODIEN DE GAZA Voici, par exemple,
un acrostiche où
19
l'on sent dé}à frémir
quelques-uns des grondements du Dies irae
;
je le cite en-
tièrement, car un acrostiche ne se peut couper
et, d'ailleurs
(que cela soit dit une fois pour toutes), je prétends mettre
inconnus,
les citations multipliées de ces poètes
dans
térêt premier de cette étude
l'in-
:
DE SAECULI ISTIUS FINE
D
ai tuba coelo
E
t
S
ubmittit oculos Dominus, ut terra tremescat,
signum sublata leone,
de subito tenebrae
fiant
cum
cœli fragore.
A
dclamat
E
cce diu tacui sulTerens tante tempore vestra!
et jain ut
C onclamant
audiant omnes in orbem:
pariter plagentes sero gementes.
U
lulatur, ploratur,
L
actanti quid faciet mater,
née spatium datur iniquis.
cum
ipsa crematur?
I
n flamma ignis Dominus judicabit iniquos
I
ustos autem non tanget ignis, sed
S ub uno morantur,
T
antus
I
n fulmine cogunt
U
t,
immo
sed pars in sententia
:
delinget.
Jflebit.
erit ardor, ut lapides ipsi liquescant,
quacumque
venti, furit ira coelestis
fugit,
S uppetium nullum
impius occupetur ab
tune
erit,
:
i'gne
;
nec nauticae puppes.
F iamma tamen gen tes média parti taque servans, I
n annis mille ut ferant corpora sanctis.
N am E «
t
De
donné
inde post annos mille gehennae traduntur,
fabrica cujus erant
la fin le
du
signal,
siècle. le
la terre afin
que
la
ipsa cremantur.
— Dans
Lion
ténèbres avec un grand
cum
les cieux, la
s'abolit,
et
trompette a
soudain
voici
les
fracas d'en haut. Dieu regarde
terre tremble,
il
vocifère afin que tous
20
LE LATIN MYSTIQUE
entendent jusqu'au bout de «
temps,
si
longtemps
un
On
:
«
Je
me
suis tu long-
souffert vos crimes
!
Et vocifè-
»
qui pleurent trop tard et trop tard
rent avec lui ceux
gémissent.
j'ai
la terre
hurle,
on aboie, on implore; en vain
instant n'est accordé
les
chants.
ne
les
flammes du feu que
Quant aux léchera
Seigneur jugera
le
feu
justes, le
même
pas
aux méchants. Que peut- elle pour
son nourrisson la mère plongée dans les flammes
dans
:
ce
?
C'est
les
mé-
touchera pas,
les
pas. Les voilà tous assemblés, les
hommes,
et la moitié d'entre
tence. Si
grande est
eux va pleurer sous
la chaleur
que les pierres se
la sen-
liquéfient,
les vents sont pareils à la foudre, la colère céleste s'enrage,
l'impie a
nul
beau
fuir, le feu
recours, nul navire
saura
le
pour
flamme cependant épargnera
rejoindre; nul secours,
franchir
la moitié
les
mers. Et la
de ces damnés, afin
qu'au bout de mille ans leurs corps soient portés devant les bienheureux.
livrés
partie,
Car
c'est après ces mille
à la géhenne et avec
consumés.
Est-ce que
ans qu'ils seront
monde dont
le
ils
faisaient
»
l'effroi
de la damnation, les inutiles gémisse-
ments, les aboiements sinistres des maudits ne sont pas
exprimés avec quelque force en ces vers pénibles des fardeaux, écrasants
comme
des chaînes
comme
?
Conclamant pariter plangentes sero gemenles, Ululalur, ploralur, nec spatiura d'aiur iniquis...
Avec son effroyable
férocité
de nouveau converti, de
chrétien sûr de passer à droite, convaincu d'un inéluctable salut, le
barbare multiplie, sur
acrostiches
et
les
solécismes.
évoque, de la divine rage
le
A
qu'il
jour l'abri
attise
de des
terreur,
peurs
les qu'il
furieusement, des
21
COMMODIEN DE GAZA torsions infernales où
se voudrait tortionnaire (rêve bien
qui aurait moins de dégoût que de
àme
légitime pour une
catéchiste, croquemitaine plus encoi-e
bon
colère), le
il
bourreau, s'ingénie à faire treml)ler, enfants, son prochain «
A
triser le
:
Pour
monde
:
la
petits
:
cause des incrédules, j'ajoute ceci sur
Jugement
seconde
fois le feu
Jour du
le
du Seigneur va maî-
choses poussent leurs su-
la terre et les
prêmes gémissements, dules
que des
tels
la terre, les gentils et
tous les incré-
seules sont épargnées les demeures des saints.
:
que
nature entière n'est plus qu'une flamme unique
La
la terre
:
brûle dans ses profondeurs et les montagnes se liquéfient.
De
mer
la
il
sance du feu
ne reste rien
:
elle
le ciel périt, la terre
;
gissent une autre nouveauté de
Alors ceux qui
que
ftndis
le
vaincue par la puis-
est
se transforme et sur-
ciel,
une terre
éternelle.
méritent seront envoyés à une seconde mort,
les justes
entreront dans leurs habitacles. »
DE DIE JUDICII
D
e die judicii propter incredulos
E
missus iterum Deo dominabitur ignis
D
at
gemitum
terra
rerum tune
in
addo
:
;
ultima
fine,
E
n terra gentes ut tune incredulae cuncLae t tainen évitai sanctorum castra suorum.
I
n una flamma convertitur tota nalura
I
U D
rilur
e
ab imis terra monlesque liquescunt,
mare
I nterit
;
nil
remanet, vincetur ab ignc potente,
hoc coelum
et ista terra
mutatur.
G
oniponitur alia novitas coeli tcrraque perennis.
I
nde qui mereunt mitluntur
I nteriuo
autem habitaculis
in
morte secunda,
justi locantur.
LE LATIN MYSTIQUE
22
Le Carmen apologeticumn'estipa.s rédigé selon une plus respectueuse prosodie, mais, bien que les dactyles de
modien soient
très hérétiques [ge
spondées {dat tu
et ses
élisions, ses vers
choquée
et rien
|
et là
il
duntur)
\
ne fasse pas les
ba), bien qu'il
marchent quand même,
pas
l'oreille n'est
ne démontre mieux tout ce que
la versifi-
Gommodien
n'est pas
cation virgiliennc avait d'artificiel.
cependant
hennae ira
|
Com-
illettré
:
il
a lu les poètes classiques dont
(;à
reproduit les tours et les expressions favorites
connaît très bien les Ecritures et les apologistes de sa
il
;
reli-
gion, Hermas, Cyprien, Tertullien, Minucius Félix. Donc, s'il
commet
même
inconcevables fautes de métrique et
les plus
de langage, c'est par mépris peut-être plus que par
ignorance
;
une grande part de ces incorrections doit éga-
lement être dévolue à de très ignorants copistes. Les plus savants éditeurs allemands n'ont pas triomphé d'une obscurité
(jui
rend souvent très douteuse
tions que l'on essaie
ici
pour
les partielles traduc-
première
la
fois.
Carmen apologeticum adversus Judaeos cela
commence par un
démonstration
bonne voie
:
que
les
Rectum
base sa créance sur
exposé de disciples
lier vobis.
la parole
Il
la
el
génies
doctrine, par
une
de Jésus sont dans affirme
de Dieu
la
et la
:
la
résurrection,
vraisemblance
de la parole de Dieu sur la renaissance du phénix
:
Sicut avis Phoenix metlitatur a morte renasci.
Dat
iiobis
exempliun post fanera surgere
pos^e...
C'est ensuite une revue des prophètes, des considérations sur la vie, simples
et justes, telles
grand tourment que de vivre en un Torineritum est
lof uni qiiotl
que
tel siècle
vivimus
isto
!
«
:
C'est un
»
sub aevo...
-3
COMMODIEN DE GAZA Après de nouvelles morales l'histoire de la fin du monde. barbares viendront roi
Apollyon
;
il
les
il
joint enfin son vrai sujet,
Il
en donne les signes. Des
nomme
les
Goths
;
ils
ont pour
:
Rex Apollyon
erit
cum
ipsis
nomine dirus
Oui persecutionem dissipet sanctorum in armis. Pergit ad Romam cum multa millia gentis
Decretoque Dei captivât ex parte subactos. Multi senatorum tune enim captivi deflebunt Et Deum coelorum blasphémant a barbare victi... Luxuriosos et idola vana colentes Persecuntur enim et senatura sub juge mittunt... Exurgit interea sub ipso tempore Cyrus
...
Qui terrcat hostes
senatnm.
et Uberet inde
Ex infero redit, qui fuerat regno praeceptus Et diu servatus cum pristino corpore notus. Dicimus hune autem Neronem esse vetustum Qui Petrum et Paulum prius punivit in urbc. Ipse redit iterum sub ipso saeculi fine
«
par
Ex
locis apocryphis, qui fuit reservatus in ista...
Qui
cum
apparuerit, quasi
deum
esse putabunt.
ont pour roi Apollyon, au renom de cruauté, qui,
Ils
la force
des armes, abolira la persécution des saints.
11
marche vers Rome avec beaucoup de milliers de Gentils et. vaincus. sur le décret de Dieu, capture une partie des Beaucoup de sénateurs prisonniers pleureront et, vaincus par un barbare, blasphémeront le Dieu des cieux... «
On
idoles,
poursuit les luxurieux et les adorateurs des vaines
on courbe sous
même temps
surgit le roi
le
joug
les
Cyrus qui
Dans
le
ennemis
et
sénateurs... terrifie les
arraché libère le Sénat. Ilevientde l'enfer celui qui avait été à
son trône
et
il
a repris l'ancien corps sous lequel
il
était
,
LE LATIN MYSTIQUE
24 connu. Disons-le,
du
fond
réservé
Rome.
abîmes apocryphes,
des
on
qu'il apparaît,
le
Très- Haut a induré
avait
le
comme un
dur
le
et
cœur méchant,
inique roi, dont
«
on veut déchristianiser
le
monde
sont lan-
»
Ut genus hoc hominum faciant sine nomine «
Alors,
il
un
n'y a plus
seul jour de paix,
une seule oblation au Christ. c'est indescriptible les
:
les
il
lies et
les
vengeance;
NuUa
le
martyrs
les
mers, sur les terres,
des tanières, on les poursuit sans
faut pour victimes les ennemis
Gela dure
versé...
n'y a plus
il
larmes coulent, les mains tombent,
subissant de telles angoisses. Sur
trêve,
Christi.
Le sang partout stagne,
cœurs tremblent à ce spectacle, devant
jusqu'au fond des
chré-
deux lieutenants
s'excite à de plus âpres persécutions. t)es édits ;
été
Dieu... »
fait jeter les
la ville, et s'étant adjoint
de
tiens hors
cés
fit
du monde,
qui
celui
regarde
Maître à nouveau du monde, le
celui qui
revient à la fin
Il
là...
Dès
«
du vieux Néron, de
s'agit
il
périr Pierre et Paul à
trois
mêmes du sang
ans, puis vient
tyran tombe...
de la
l'heure
»
dies pacis lune erit nec oblatio Cbristo,
Sed cruor ubique manat, quem describere vincor; Vincunt enim lacrimae,
Quamquam
sit
Per mare, per
déficit
manus, corda tremescunt,
martyribus aptum tôt fanera ferre terras, per insulas
;
atque latebras
Scrulantiuque diu, exécrâtes victimam ducunt.
Haec Nero tune Pro
faciet trienni
tempère
tête...
cujiis facinore véniel vindicta letalis...
Tollatur imperium... L'n autre roi se lève plit la
que suivent quatre nations
mer de beaucoup de
milliers de navires,
il
;
il
em-
s'empare
COMMODIEN DE GAZA
-•>
I
Tyr
(l'abord Je
mis
do Sidou
et
ot
quiconque
est
lui résiste
a moi't.
Soudain
a
le
fracas de la trompette retentit ai tous les
Un quadrige
profondément troublés.
ca-urs sont
apparaît dans les airs et un flambeau
du feu qui va dévorer
les nations... »
le
de
fi-ii
précède, symb(.l«'
Néron, toujours au
marche avec ses lieutenants contre le nouveau roi, mais ils sont occis et leur corps est donné en pâture aux
pouvoii', «
oiseaux. .
>,
écrit-il
à saint Paulin, au-
que le non sans remords, des pages telles D'un charme très chapitre du Cento Naplialis.
inflige,
latine, son spécial et tout neuf dans la poésie
poème de
la
comme d'aquarelles; Moselle demeure une suite exquise qui en a l'air, sans quoi il c'est de la littérature connue ou 3
Latin mystique.
LE LATIN MYSTIQUE
^i
exemple à traduire
serait agréable de s'amuser, par
trente
vers qui suivent celui-ci (ou d'autres, car tout
poème
est
lumineux
et transparent)
les le
:
Spectaris vitreo per levia terga profundo, Secreti nihil amnis habens...
Sa correspondance avec Paulin nous
fait
revenir à la
controverse religieuse, aux formes nouvelles de
la
poésie
chrétienne. Croyant, mais d'âme païenne et de culture clas sique,
Ausone
lettres
profanes
a
incite et
son disciple à ne point mépriser
Paulin répond
les
:
Les cœurs voués au Christ se refusent aux Muses, sont
fermés à Apollon... Le Christ est
la
lumière de vérité,
la
voie de notre vie, la force, l'esprit, la main, la vertu du Père,
—
soleil d'équité, fontaine
de Dieu, auteur du monde, '..îotre
mort...
de joie, fleur de Dieu,
vie de notre mortalité,
fils
mort de
»
Negant camoenis, nec patent Apollini Dicata Chrislo pectora... Hicveritatis est, vitae via, Vis, ruens,
manus, virtus
Patris,
Soi aequitatis. Ions bonorum, flos Dei,
Natus Deo, mundi sator, MortaUtalis vita nostrae, et mors necis...
Ausone mourut pénitent virgilien. l'ermite de Noie
et
Paulin eut
Une
le
dernier
mot
:
Omnipotens, solo mentis mihi cognite
Mais,
contr(! l'im-
assez belle prière est attribuée à
cullu...
la vraie poésie liturgique s'incarne alors enliilaire
de Poitiers, qui sans briser encore la métrique horatienne,
sans rejeter l'asclépiade, l'iambe, ni
le
choriambe, évite
le
DAMASE
HILAIRE, AMBROISE,
35
remplacement permis d'une longue par deux brèves, donne à ses vers
sur
une certitude syllabique
solide appui des rim(;s
le
Jésus rcfulsit
et
balance ses strophes
:
omnium
Plus redemplor gentium
Totum genus
:
fîdelium
Laudes célébrât dramatum.
Quem
Stella
natum fulgida
Monsirat micans per sethera,
Magosque duxit
praîvia
Ipsius ad cunabula. Illi
cadentes parvulum
Pannis adorant obsitum,
Verum fatentur ut Deum Munus fruendo niyslicum... «
Jésus a resplendi, rédempteur pieux de toutes
tions
:
drame
que
le
divin.
chœur
—
les na-
entier des fidèles chante le glorieux
Le nouveau-né, une éclatante
signale, qui brille dans les airs et conduit les
qu'au pied du berceau.
— Et
Mages
Mages tombent
les
étoile
le
jus-
à genoux,
adoi-ent le petit dans ses langes, reconnaissant sa divinité
par l'offrande des dons mystiques. Cette hymne, qui est peut-être se chante encore,
au
lieu de
le
»
plus ancien noël latin,
VHostis Herodes impie de
Sedulius, en quelques églises provinciales.
Ambroise, l'autour d'indigestes homélies, Gicéron chrétien cependant, selon
langue
» la
conmie
le
même forme,
de charmantes hymnes. Sa
les plus neuves, et l'entrecroisemenL :
l'ennuyeux
juge des Esseintes, écrivit
])oétique, orig'nale et hardie,
séduisant
«
aborde
les
métaphores
de ses rimes est assez
LE LATIN MYSTIQUE
36
Veni redemptor gentium,
Ostende partum virginis Miretur omne seculum, Talis decet partus
Non
ex
virili
:
Deum.
semine,
Sed mystico spiramine,
Verbum
Dei factum est caro
Fructusque ventris
floruit.
Alvus tumescit Virginis, Claustrum pudoris permane Vexilla virtutum micant,
Versatur in templo Deus. Procedit e thalamo suo,
Pudoris aula regia,
Geminae gigas subtantiae, Alacris ut currat viam...
«
Viens, Rédempteur des n a lions, montre l'accouchement
d'une vierge, et que tous les ainsi
:
ècles disent étonnés
— Sans
que devait naître un Diou.
humaine, mais créé par un souffle mystique, Dieu
s'est fait chair, et le fruit
du ventre a
ventre de la Vierge s'est gonflé,
demeure tient Il
;
le cloître
—
Il
sort de la
C'est
Verbe de
le
fleuri.
de la
l'étendard de la puissance resplendit
dans son temple.
:
semence
nulle
—
Le
pudeur
Dieu se
:
chambre nuptiale,
sort de la royale cour de la pudeur, géant de la double
substance tout prêt pour les activités de la vie ,
Plusieurs fois, avec d'analogues images,
merveilleuse
parturition; ainsi
il
Vergente mundi vespere Uti sponsus de thalamo
.
»
évoque cette
dans l'hymne,
aime siderum :
.
Condilor
37
AMBROISE, DAMASE
HILAIRE
Egressus honestissima Virginis matris clausula. «
Vers
de son mère. Il
le déclin
du
est sorti
lit, il
du monde, comme l'époux sort des très honnêtes issues de la Vierge soir
»
trouve, pour fleurir
floraisons de mots
le
chœur des vierges, de
délicieuses
:
Jesu corona virginum...
Qui pascis inter
lilia
Septus choreis virginum...
Quocumque
pergis, virgines
Sequuntur, atque laudibus Post
canentes cursitant
te
Hymnosque dulces personant.
O
Jésus,
parmi
les lis,
«
couronne des vierges... tu vas entouré d'une ronde de vierges...
les vierges te suivent et de
suivent, et les douces
paissant
— Partout
louanges, en chantant, te pour-
hymnes résonnent.
Saint Ambroise rédigea de courtes
»
hymnes pour chacune
d'usage, obligades heures canoniales; elles sont toujours aux toirement récitées par la lecture du bréviaire chantées le dimanche de offices des chanoines, moines et nonnes, et ;
tous
:
A
Matines:
Aeterne rerum conditor
Noctem diemque qui •
A
Prime:
Jam
régis...
lucis orto sidère
Deum precemur
supplices...
A
Tierce:
Nunc sancte nobis
A
Sexte
Reclor potens, verax Deus...
A None
:
:
Spiritus...
Rerum Deus lenax vigor, Immotus in le permanens...
LE LATIN MYSTIQUE
38
A
Vêpres
Lucis creator optime
.
Lucem dierum
proferens,
Priraordiis lucis novae
Mundi parans
A
Compiles
:
Te
lucis ante
Rerum
originem...
terminum
creator poscimus
Ut pro tua clementia Sis praesul ad custodiam.
Procul recédant somnia Et noctium phantasmata
Hostemque nostrum comprime
Ne polluanlur (Avant
kl
chute du jour,
supplions qu'au
nom
toi,
créateur des choses, nous te
de ta clémence, tu veilles sur nous
qu'un chef de garde. — Mets
phantasmes de
corpora.
tel
en fuite les vains songes, les
la nuit, et détiens notre
ennemi
afin
que nos
corps échappent à la souillure.)
Respectées en toutes les révolutions de l'antiphonaire, les
odes de saint Ambroise sont demeurées parmi les plus
exquises fleurs du symbolique jardin de la liturgie et l'on
comprend suédois
:
cette salutation «
Salut, vase
de rosée céleste.
que
lui
adresse un vieux moine
du saint Amour, vase tout rempli
»
Salve sancti vas Amoris,
Vas Il
coelestis
plénum
roris.
y a peu de vers plus purs que ce fragment de VAurutilât, qur fait partie du Commun des Apôtres
rora lucis
:
Tristes cranl Apostoli
De nece
sni
Domini
Quem poena Servi
mortis crudeli
danmârant
impii.
DAMASE
HILAIRE, AMBROISE,
•*-'
Sermone blando Angélus Praedixit mulieribus:
In Galilea
Dominus
Videndus
est quantocius.
lUae
dum
pergunt concitae
Apostolis hoc dicere,
Vidantes
eum
vivere
Osculanlur pedes Doinini...
mort de leur Seigneur,
(Tristes étaient les Apôtres de la
impies au tourment d'une cruelle agonie par des esclaves Avec de très douces paroles, un ange dit aux condamne.
—
femmes
:
Prochainement en Galilée
le
— Et pendant qu'elles vont vite dire tres, elles le voient
pieds du Seigneur.
A
saint
.
devant
elles
Seigneur apparaîtra. la
nouvelle aux A])ô-
vivant et elles baisent les
.)
Ambroise (non moins qu'à
Te
d'autres) on attribue le
Deum
ce
:
Augustin
saint
psaume de
pI à
gloire est
de la pure poésie biblique.
Le
«
Damase, pape
lapidaire »
et
saint,
un peu
hymnes, comme en ses épitaphes,
net, clair,
semble pressé d'accumuler, en
nombre de mots
restreint,
une quantité de
le
sens divers, les
eu ses
e.st,
sec le
II
plus
uns aux autres
enchevêtrés. Ainsi, à propos
du martyre de sainte Agathe
:
Fortior haec trucibusque viris
suamembra flagris, quam fueril valido
Exposait Pectore
Torta mamilla docel patulô. «
Mais
hommes,
celle-ci,
livra
ses
plus forte que ses tourmenteurs, des
membres aux
flagellations
;
combien
LE LATIN MYSTIQUE
40
son cœur est valeureux, clairement
mamelle suppliciée.
montre à tous sa
le
»
antienne du Bréviaire rapporte une curieuse apos-
Une
trophe de la sainte aux bourreaux, qui, au rougies, lui arrachaient les seins.
nailles «
moyen de
te-
Elle leur dit
:
Comment, vous n'avez pas honte d'amputer une femme
de cette mamelle que vous avez sucée dans lés bras de votre mère
!
»
(quatorzième
Et selon
siècle)
la
paraphrase d'Albert de Prague
:
Non confusus
est, dixisti,
Amputare quod
suxisti
Solus tu in femina
Me
?
habere manimas gratas,
Intégras, scias, sacratas
Domino
Ah crées
mamelles des vierges,
les
!
in anima.
« favorites, intègres, sa-
»
!...
A-t-on remarqué cet étonnant sadisme des tortionnaires qui,
dans
la
femme, cherchent à
faire souffrir les
organes
spécialement féminins, soit qu'ils torturent les seins avec d'horribles outils, soit qu'ils agrippent avec les ongles de fer d'une
cieuses vierges «
On
Acta Sincera, de martyrs
pour déchirer
les
c'étaient des
tenailles
(ju'on
:
dom
Ruinart, dans
trois sortes d'instruments
Ungulae^ des ongles de
fer;
dont les pinces étaient pleines de
imprimait en
martyrs; Unci, des crocs le
des auda-
!
se servait principalement, dit
ses notes aux
dents
les secrètes virginités
monstrueuse bête
;
les
serrant dans la chair des
c'étaient de longs bâtons dont
bout était armé d'un fer recourbé; on arrachait avec cela
HILAIRE, AMBROISE, DAMASE
^l
que
les fouets fai-
les entrailles par les larges ouvertures
saient
près
aux côtés
;
comme ceux
peu Pectines, des peignes de fer, faits à dont on peigne la laine, avec cette
diffé-
» rence que les manches en étaient plus longs. questionquelle tentation pour d'obscènes crocs
Les
:
indubitablement naires que d'aller ravager la gaine sacrée close à leur lascivité
Ainsi se vengea un juge
!
Maximin sur Valentine de Césarée, qui ment perforée saignante
le
«
;
peignes
et les
:
peigner
fut
«
nommé
profondé-
comme une bourre
ventre déchiqueté de Théa de
Gaza
;
les
de la enserrer d'une féroce griffe les jeunes seins
ongles
:
Tyrienne
grenades pitoyables, Théodosia, les écraser, les pressurer, grappes douloureuses
!
Virginei tumuere sinus...
dit
quelque part
de
lait
;
ils
Damase
romaine.
gonflés les seins vierges se sont
se sont aussi gonflés de sang.
pas moins nécessaire
Mais tout
.
:
il
Le sang
n'était
est baptismal et symbolique.
médiévale que cela est d'une imagination plus
m — Le Cafhemerinon. — Le phanon. — \S Apothéose, — La Tsycbo-
Periste-
Prudence.
machie
:
Combat de
la Pudicité,
de
la
Sobriété.
de
—
la
la
Sodomie
et
de
Sensualité et
VTiamartigeneia
La légende des vipères
et les
parturitions mentales.
:
:^ g5> rsn g^r^iggj^ng^r^
AURELius et
triote
Prudentius Clemens,le prudent
maître en la métrique,
comme
et fertile poète
l'appelle
son compa-
Théodulphe, promere plura Diversoque potens prudenter parens. Métro, o Prudenti, nosteret ipse
fécond cinquième siècle par polémiques ou panég^'riques par des poèmes didactiques Ambroise, le premier et le des hymnes imitées de saint de Saragosse a recouvré
Prudence, qui inaugure
le
,
,
crand
fabricateur.
Prudence
ecclésiastique. On ne quelque faveur près de l'érudition néanmoms, si de l'exhumer peut plus avoir la prétention fut hymnes, nulle de ses œuvres ne ce n'est jadis quelques le sont les plus connues jamais traduite. Entre toutes, fragment charmant, Calhemerinon où se trouve un court ;
qui ren-
Perislephanon Salvele flores marlyram, et le sur sainte Eulahe, protoferme une curieuse complainte
le
type, peut-être, du plus ancien la
poème en langue
Canlilène de sainte Ealalie
:
française,
46
LE LATIN MYSTIQUE
Buona pulcella
fut Eulalia,
Bel avret corps, bellezour anima.
Voldrent
veintre
la
li
deo inimi,
Voldrentla faire diavle servir. Elle
non
eskoltet les mais conseillers...
Le SalveiCy qui
de
se chante le jour
la fête des Saints
Innocents renferme une image ingénieuse
chante
et
presque tou-
que peuvent-ils faire de leurs palmes et de leurs
:
couronnes, les petits enfants martyrs
mourant,
ils
Us jouent avec
?
:
en
ont conquis la possession de jouets éternels
qui toute l'éternité
les
amuseront, La première strophe
symbolise leur occision en une moisson de roses Salvete, flores
Quos
:
martyrum
lucis ipso in limine
Christi insccutor substulit
Ceu turbo nascentes
:
rosas.
Vos prima Christi victima, Grex immolatorum tener,
Aram sub ipsam Palma
simplices
et coronis luditis.
Et l'antiphone du bréviaire ajoute naïvement ceux qui ne se sont pas souillés avec la
L'hymne sur le martyre
femme.
«
:
d'Eulalie est une véritable com-
en quarante-quatre strophes de cinq vers, où
plainte,
n'est ni cherchée ni évitée,
ratives et est d'un
poème
fut
rime
allité-
de consonances intérieures. Quant au style, et
çà et
des .supplices, d'une poignante élégance la
la
mais pleine d'intentions
mauvais goût délicieux
phrase
Voici
»
traduction française des lecueilli
par
dom
:
là, «.
dans
le détail
Le sang, para-
Acia Sincera, où
Ruinart,
le
il
sang pur
ce
et ver-
meil qui coule de ses blessures ne sert qu'à relever sa blan-
-*'
PRUDENCE cheur naturelle duii nouveau coloris
belle cent qui la rend plus vive et plus
Membraque
picta cruore
un fard inno-
c'est
:
»
:
novo
Fonte cutem recalente lavant.
On lène
dirait
que
c'est
Prudence qui paraphrase
la Ganti-
:
In figure de colorab volai a ciel.
A
l'exubérance du grand poète
pour la
même image
il
faut une strophe entière
:
Emicat Inde columba repens Martyris os nive candidior Visa relinquere, et astra sequi
:
Spiritus hic erat Eulaliae
Lacteolus, celer, innocuus.
Ce passage
est ainsi
rendu en une ancienne traduction
Sortoit de la
bouche
:
d'elle
Une blanche colombclle, Qui vola tout droit aux cieux
:
C'estoit l'esprit glorieux
De
la
sacrée pucelle.
on après le Perislephanon ou Livre des Couronnes, plus d'un pasentr'ouvre les grands poèmes de Prudence, roulent soge encore révèle un réel poète ses hexamètres Si,
;
comme
limoneuses vagues d'un large fleuve, tout pleins dans grouillante des vieux mots régénérés. Telle,
les
de la vie
Y Apothéose, sa grande résurrection de Lazare «
La
revomit
et
éloquente
prosopopée de
la
:
horreur pierre tombale se soulève et la funéraire les vivantes funérailles d'un
cadavre qui marche.
LE LATIN MYSTIQUE
48
Déroulez, sœurs joyeuses, les douloureuses bandelettes c'est l'odeur des
aromates dont
•.
soupirail laisse passer
le
l'effluence, le souffle des caveaux sordides n'exhale aucune
purulente puanteur. Voilà que la sanie qui fermait les yeux
dégoutte et les prunelles ont recouvré leur éclat premier
:
joues putréfiées reprennent leurs anciennes pourpres.
les
Qui donc a rendu leur âme à ces membres fluides? Qui donc, sinon celui qui forma d'abord ses membres ? Qui donc, sinon celui qui insuffla
premier limon
boueuse de
la vie
dans
les veines
humides du
changea en sang rouge
et qui
la
lymphe
la putrescente argile ? »
Nec niera, funereus revolutis rupibus horror Evomit exsequias gradiente cadavere vivas. Solvite jam laetae redoleatia vincla sorores :
Solus odor sparsi spiramen aromalis
efflat,
Nec de corporeo nidorem sordida tabo Aura refert, oculos sanie stillante solutos Pristinus in spéculum décor excitât, et putrefactas Tincta rubore gênas paulatim purpura vestit. fluidis animam suffundere membris? Nimirum qui membra dédit, qui fîctilis ulvae Perflavit venam madidam, oui tabida gleba Traxit sauguineos infecto humore colores.
Quis potuit
h'Hamartigeneia, est
la
genèse ou
la
naissance du péché,
une assez violente satire où s'accumulent
plus
inattendues, les
apostrophes
les
les
images
les
plus audacieuses
contre l'abus des sens. Il
nous montre l'homme imbécile, à genoux devant
force, lui qui
méprise
la
Force suprême, adorateur de sa
propre méchanceté, adorant l'épieu qu'on la
gueule
:
la
lui
enfonce dans
49
PRUDENCE Ipse suam, pudet heu
Perniciem veneratur
!
contempto Principe vitae
homo
:
colit ipse
cruentum
Carnificem, gladiique aciem ingulandus adorât...
Le sens du toucher, qui ties
répandu en toutes les par-
est
de notre corps, nous nous en servons pour jouir aux
tendres attouchements, aux caressantes fomentations: Ipse etiam toto poUet qui corpore tactus
Palpamen tenerum blandis e fotibusambit. Partout, la perversion règne
pour considérer
les
:
nos yeux sont-ils
membres honteusement nus d'hommes-
femmes emportés au vertige des danses scéniques ...
^
Ut turpia semivirorum
Membra
Nos
faits
theatrali spectet vertigine ferri ?
narines, pour renifler, en une mauvaise volupté, la
teinture où
une improbe catin
s'est
trempé
les
cheveux
?
Ut bibat illecebras malè conciliata voluptas Quas pigmente meretrix jacit improba crine ? Il
y a dans
ce
poème une bien étrange
vices, dit Prudence, sont nos
leur donnons la vie,
ils
allégorie
:
nos
enfants; mais quand nous
nous donnent
la
mort,
comme
à la
vipère la parturition de ses petits.
ne les met pas au monde par
« Elle elle
les voies naturelles et
ne les a pas conçus par l'ordinaire coït qui distend
l'utérus
;
mais dès qu'elle ressent l'excitation sexuelle,
l'obscène femelle provoque le mâle, qu'elle veut boire de
sa bouche grande ouverte
:
le
mâle introduit dans
de sa compagne sa tête à la triple langue
la
et tout
gorge en feu
lui darde ses baisers, éjaculant par ce coït buccal, le venin
de la génération. Blessée par la violence de Latin mystique.
la volupté, la 4
LE LATIN MYSTIQUE
50
femelle fécondée rompt le pacte d'amour, coupe de ses dents la
gorge du mâle
pendant
et
qu'il
meurt avale
les
spermes
infusés dans la salive. Les semences ainsi emprisonnées
coûteront la vie à la mère
quand
elles
quand
:
elles seront adultes,
commenceront, minces corpuscules, à ramper
dans leur tiède caverne, à secouer de leurs vibrations rus..,,
comme
il
l'uté-
n'y a aucune issue pour la parturition, le
ventre de la mère se déchire sous les efforts des fœtus vers
ouvrent la porte...
la lumière, et les intestins déchirés leur
Les
rampent autour du cadavre
petits reptiles
natal, le
lèchent, génération en naissant orpheline, n'ayant jamais
connu leur mère vivante, n'ayant qu'une mère misérable-
ment posthume.
Telles, nos parturitions mentales... »
Mater morte sua, non sexu Concubitu distenia uterum Percita femineo,
Ore
siti
patulo
:
fertilis, ;
sed
aut de
cum
calet igni
moriturum obscena maritum caput inserit
ille
trilingue
Conjugis in fauces, atque oscula fervidus intrat, Insinuans cris coitu génitale venenum.
Nupta voluptatis
vi saucia,
mordicus haustum
Frangit amatoris blanda inter fœdera guttur
Infusasque bibit caro pereunte salivas. His pater illecebris consumitur ac genitricem
Clausa necat soboles
.
nam postquam semine
adulte
Incipiunt calidis corpuscula parva latebris
Serpere,
Nam
motatumque uternm
vibrata ferire...
quia nascendi nuilus patet exitus, alvus
Fetibus in lucem nitentibus excruciata Carpitur, atque viam lacerata per ...
Lambunt
Replantes
ilia
pandit...
natale cadaver
catuli, proies
dum
nascitur orba,
Haud experta diem, miseraenisipostuma Non dispar nostrae conceptus mentis...
matris.
^^
PRUDENCE
Ce même
fait
par Jacques est narré de la panthère
Vitry dans ses Exémpla. Psgchomachie, tableau Feuilletons maintenant la gorique du combat des vices
de
allé-
des vertus. C'est le plus
et
et les symboles y acquièanimé des poèmes de Prudence des vers, une très singulière rent, grâce au galop emporté
Foi, qui vient, vêtue de simvie factice. D'abord c'est la et ne tarde pas épaules nues, les cheveux longs, plicité, les
Pudicité Culte des dieux. Ensuite la vierge claire armure, et à sa rens'avance, resplendissante en sa qui cherche à l'aveugler avec
à exterminer
le
contre, voici
la
Sodomie
jets de soufre, à l'étouffer d'ardentes torches de poix, des vierge lance vers acre fumée. Mais l'imperturbable
sous une
enfonce la louve ses traits ignés,
de la mérétrice réduite à merci
son glaive dans la gorge
:
armis Virgo Pudicitia speciosis fulgei in Libido patrias succincta faces Sodomita :
Quam
sulphure pinum Adgreditur, piceamque ardenli Ingerit in iaciem
Adpetit, et tetro
pudibundaque lumina Hammis tentât suffundere fumo.
Sed dextram furiae
flagrantis et ignae dirae
virgo, Tela lupae saxo ferit imperlerrita ore. Excussasque sacre taedas depellit ab adacto meretricis jugulum exarmatae
Tune
Transfigit gladio...
qu'après «
monde «
Te
le
un long discours, lui apprend a mis au qu'une femme ignorante du mâle elle
lui
Christ
«,
Ensuite,
tient
son règne est clos,
luxure voilà vaincue, limoneuse ...
Viola jaces lutulenta Libido
!
finit
par
lui crier
:
»
l
sœurs contraires, Successivement, combattent leurs
la
LE LATIN MYSTIQUE
52
Patience, l'Humilité, l'Espérance, la Sobriété, etc. Celle-ci a pour adversaire la Sensualité (Luxaria),
pugnandi species
!
s'écrie
o nova
qui,
Prudence, combat, la lascive! en
en répandant
jetant des violettes, des feuilles de roses,
des parfums, en ouvrant les bras, en faisant valoir
beauté
:
Sed
violas lasciva jacit foliisque
Diraicat et calathos inimica per «
sa'
Les cheveux parfumés,
guide, toute ef fusée
yeux vagues,
les
dans
rosarum agmina fundit.
la jouissance,
la
voix lan-
ne rêvant
que
volupté, occupée à l'amollissement des reins et des âmes,
à la cueillaison des énervantes caresses, à la dissolution
des caractères
:
pour
le
moment, assez
fanée, elle venait
roter en plein jour son souper de la nuit interrompu parle
br^iitde la première bataille, et, laissant l'orgie, elle s'avançait titubante, ivre
de vin et d'odeurs, écrasant sur son pas-
nonpps à pied, mais
sage des fleurs tombées. Elle venait,
et
dans un
s'occupait à capter les
cœurs
fort joli carrosse d'où elle
et les
regards des hommes.
sont empoisonnées d'amour)
un doux venin dans
la
;
. .
(Les fleurs qu'elle a jetées
leurs
parfums illicites soufflent
chair ébranlée et
mauvaisement
la
tendre odeur dompte les bouches, les cœurs, les bras... Les
combattantes courbent la tête
,
comme des
vaincues mettent
bas les armes honteusement, les mains défaillantes, stupéfiées devant lô chariot qui resplendit de l'éclat divers des
gemmes, les
les cuirs jjlaqués d'éclatants
yeux grands ouverts devant
ors,
bouche bée
et
l'essieu dont la solidité
précieuse est faite d'or massif, la série des rais d'argent
que
la
courbure des jantes retient dans une orbe de pâle
électrum. Et voilà que toute, dans un don d'amour, l'armée trahissante incline, sans sommation, les enseignes, pressée
^^
PRUDENCE
la Sensualité, de subir le de s'agenouiller aux pieds de d'obéir à la règle lâche des joug de l'ondoyante maîtresse,
maisons de
plaisir. »
voce, Delibuta comas, oculis vaga, languida voluptas, Perdita deliciis vitae cui caussa ;
Elumbem
mollire
animum, petulanter amoenas
solvere sensus-, Haurire iUecebras et fractos cenam marcida ructabat Al tune pervigilem raucos fercula ad jacens forte quia
Sub lucem
:
linquens Audierat lituos atque inde tepentia gressu balsama Poçula, lapsanti per vina et ibat. Ebria calcatis ad bellum floribus venusto Non tamen illa pedes sed curru invecta virorum.. Saucia mirantum capiebat corda ...
Halitus illex
ossa Inspirât teaerum labefacta per
odor domat ora
Et maie dulcis Dejiciunt animos, ceu
victi, et
venenum
et pectora et arma...
spiculo ponunt
obstupefacti, Turpiter, heu, dextris languentibus currum varia gcmmarum luce micanlem
Dum
Mirantur,
dum
bracteolis crepitantia lora
ponderis a\em Et solido ex auro preliosi etradiorum obtulibus, Defixis inhiant
Argento albentem
sériera,
quam summa rotarum
Fiexura electri pallentio continet orbe. amorem Et jam cuncta acies in dedilionis
Sponte sua versis transibat perfida signis, liuenlis Luxuriae servira volens dominae(]ue Jura pati et laxa ganearum lege leneri.
En
cette
néfaste aventure,
Sobriété, désolée,
de
la
s(îs
Croix...
«
très
courageuse vertu de
déploie soudain
», réconforte
belligérantes et la lutte
La Sensualité
la
le
sublime étendard
par une virulente exhortation
commence.
écrasée est vaincue, occise, git la tête
sous
LE LATIN MYSTIQUE
54
une lourde pierre. Ses dents brisées
lui
entrent dans la
gorge, sa bouche est obstruée de sang, de lambeaux de chair, d'ossements en pâte,
«
insolites
Vierge triomphante, qui est sobre, mais «
festins
!
sang!
vin, bois ton
Tu
t'es
la
féroce, lui crie:
Voilà les tristes nourritures qui t'étaient réservées
bu assez de
et
»
;
tu as
saoulée des las-
cives blandices de la vie, goûte maintenant à l'amertume de la
mort.
«
Ebibe jum proprium post pocala multa cruorem,
Virgo
ait increpitans. Sint
haec
tibi
fercula
tandem
Tristia praeteriti nimii sub luvibus aevi.
Lascivas vitae illecebras gusr.atus amarae. Mortis, el horrifîco sapor uUiraus asperat haustu.
Et tout
le
poème
s'en
va en une étonnante richesse
d'images, entre lesquelles bien d'autres encore pourraient être cueillies.
Ce Prudence
poètes chrétiens,
personnel:
—
le
c'est
est le plus attirant
de tous les
plus ingénieux, le pbis audacieusement
un grand
poète.
lY Sidoine Apollinaire Scdulius.
et les invasions barbares.
— Paulin de
Pella, le Pénitent.
Les Commonitoires d'Orientius. Les Gallo-Romaines Claudius Marius Victor :
du V^
siècle.
Avitus de Vienne.
— Dracontius.
NON
moins que
éloges funèbres.
pape Damase, Sidoine Apollinaire se
le
complut dans Il
les
épitaphes, les
inscriptions et les
emploie un étrange
latin, tout bariolé,
bien fait pour délecter des Esseintes. Tel passage resplendit
comme un
vitrail. x\insi cette
brève notation des
effets de
lumière qui lont charmé dans l'église que l'évéque Patiens venait de faire bâtir à
Lyon
:
Intus lux niicat, atque bracleatum
Sol sic sollicitatur ad lucunar,
Fulvo ut concolor erret
in métallo.
Distinctum vario nitore marmor,
Percunil camerara, solum, fenestras
Ac sub
:
versicoloribus figuris
Vernans herbida crusta sapphiratos Flectit par
prasinum vitrum
Traduire, ce serait décolorer, et
le
lapillos.
vitrum prasinum est
plus séduisant que son équivalent exact, bouteille ou vert poireau »
;
et quel joli
lances, fauves et saphiri*^nnes.
ici
«
vert cul de
assemblage de
ruti-
58
LE LATIN MYSTIQUE Sidoine avait
cée; dans
le
don
très rare de la vision précise et nuan-
une courte épître à un Lampridius,
caractérise
il
par des distinctions de couleur, de forme et de mouvement, les différentes races
de Barbares qui voyagaient alors, en
insolentes hordes, par l'empire romain
yeux bleus,
qui, habitué
au
roulis, a
:
c'est le
peur de
Saxon aux
la solidité
du
Hérule aux joues glauques qui habite les rivages les
sol; le
plus lointains de l'Océan et a fini par prendre quelque chose
de la couleur d'une
gnon géant, qui rasée
mer
toute chargée d'algues
fléchit les
genoux;
le
;
le
Bourgui-
Sicambre à
la tête
:
Saxona caerulum videmus Assuetum ante salo, solum timcre... Istic
Hic tonso occipiti senex Sicamber...
Hic glaucis Herulus genis vagatur,
Imos Oceani colens recessus Algoso prope concolor profondo. Hic Burgondio septipes fréquenter Flexo poplite supphcat quietem...
Dans ses panégyriques d'Anthemius, d'Avitus, de Majorien,
il
redessine avec les plus typiques notations, la phy-
sionomie des Barbares. Ces invasions, qui semblent, à cette heure, pres(|ue mythiques, à force d'être devenues des contes
que
l'on récite
moins.
Ils
aux
petits écoliers, des poètes étaient là, té-
virent les
Huns {Chuni)
«
aux
têtes étroites en
forme d'œuf au-dessous du front, deux trous dont ;
semblent absents...,
et
pas sur les joues, ne gênent pas aplatit
vigoureusement ...
les
yeux
pour que leurs narines n'empiètent
le
le
casque et
nez des enfants...
le
masque, on
».
Consurgit in arctum
Massa rotunda caput. Geminis sub fronte cavernis Visus adest oculis absentibus...
SIDOINE APOLLINAIRE
Tum
ne per raalas excrescat
fistula
59
duplex
Obtundit teneras circumdata fascia nares
Ut galeis cédant...
Les Francs,
fières des
Germains, ancêtres de pas mal de
Français et leurs patrons, apparaissent tels
que de purs
monstres, avec certaines manies de chevelure tout à enfantines ou peau-rouge
sur
le
Le devant de
leur tête jusque
front est couvert d'une chevelure rougeoyante
le reste
leurs
«
:
jusqu'au cou reluit
comme un cuir rasé de
yeux humides ont des
reflets
fait
tout
;
ses soies;
d'un blanc verdâtre
;
sur
leurs joues grattées de près se dressent en guise de barbe
de minces crêtes de poils frisottés au peigne... » ...
Ad
Rutili
quibus arce cerebri
frontem coma tracta jacet, nudataque cervix
Setarum par damna
nitet,
tum lumine glauco
Albet aquosa acies, ac vultibus undique rasis
Pro barbâ tenues perarantur pectine
Très
civilisé,
cristae...
bon citoyen romain, ancien consul, favori
des empereurs, évêque, Sidoine Apollinaire méprise encore plus qu'il ne les exècre les Barbares auxquels tête, et
au milieu desquels
épiscopale de Glermont,
11
il
lui fallait
il
avait tenu
vivre en sa ville
l'avoue à son ami Gatullinus
:
ces gens à crinière, ces Burgondes ivres et gorgés, la tête
plaquée de beurre rance, ces Germains qui empuantissent dès
le
matin
l'ail et
l'oignon, ces géants, ces
hommes
sept pieds de haut, moins insolents qu'indiscrets, tent profondément
pide et inflexible
;
:
il
il
poète moderne parmi
est obligé d'ânonner
s'ennuie, les
ah
!
cet évêque
de
dégoû-
une langue stu-
presque autant qu'un
Vandales plus damnables que
gras compagnons de l'énorme Sersaon
La correspondance de
le
les
!
est exquise; encloué
60
LE LATIN MYSTIQUE
parmi
brutes,
les
intelligence
comme
tôt
cherciie
il
ses épitres
;
celles d'un
au loin une sympathie, une
comme
celles d'un
Voiture ou plu-
Antoine Godeau, dont
il
a
le dilet-
tantisme épiscopal, sont des entrelacs de vers et de prose. Il
s'excite à tous les
sujets
;
il
chante la gloire de saint
Martin à qui Perpetuus a élevé dans
Salomonesque
espaces un temple
les
:
In spatiis aedes...
Quae Salomoniaco potis est conlligere templo... Nam gemmis, auro, argento si splenduit illud, Istud transgreditur cuncta metalla fide.
s'amuse à des métaphores de
Il
la plus ingénieuse au-
dace, notant les multiples couleurs des mots dont drait fleurir ses églogues
Vernans per
Verborum
Gomme
varii
carminis eclogas
violis multicoloribus.
Ausone,
de Ruricius
n'est pas
que
;
il
et
pures
un
il
s'oublie à invoquer Apollon et Cal-
d'Ibérie, de
où
;
l'éclat
il
il
dit les
Polemius
distractions
triste
aime
conjugales gloires
et d'Aranéole.
à une vie
est gouailleur plutôt
des joies extérieures,
sa philosophie secrète en ces deux vers
Domino papae Lupo
Purs
pénible. Sidoine
que mélancoli-
même
s'il
souffrir de leur grossièreté, et pourtant, n'a-t-il pas
au pape Lupus,
vou-
:
liope en faveur d'épithalames
artifices,
il
jaillis
doit
résumé
en une épitre
:
nécessitas abjecla nascendi,
Vivendi miseria, dura moriendi
I
Le type des hymnes abécédaires où s'amusa Sedulius celle
où
il
chante
la vie
est
du Christ. Elle se compose de vingt-
trois strophes, qui toutes
commencent par une des
lettres
de
SIDOINE APOLLINAIRE
6l
l'alphabet, suivant l'ordre prescrit, depuis
l'exclusion des lettres J et
ri et
de ru. David
même
(les
et
A
jusqu'à Z, à
V, non encore différenciées de
Jérémie ont souvent procédé de
Leçons du jeudi
saint et du vendredi saint, au
premier Nocturne de Matines, en donnent des exemples turgiques) tiche et
il
c'est d'ailleurs la plus
;
ancienne forme de l'acros-
paraît que les jjrimitives sibylles rendaient leurs
oracles en tirades alphabétiques. Sedulius semble correct, rarement original.
A
mère ayant
« la
fécondation de la Vierge
été opérée par la grâce qui pénétra
dans ses viscères,
état physique, portait en
la pucelle
comme un
{paella) ignorait son
son ventre des secrets dont
n'avait pas eu la confidence
humaine
l'interprétation de cette courte
versification
un poète
peine peut-il nous arrêter un
instant par cette remarque, que
souffle
li-
;
telle,
elle
semble-t-il,
strophe, qui n'est que la
du passage du proto- évangile de Jacques
:
Castae parentis viscera Coelestis intrat gratia,
Ventre puella bajulat Sécréta quae non noverat.
Tronçonnée en deux fragments, lus cardine, est
cette
hymne,
A
solis or-
demeurée dans l'Antiphonaire.
Son Opus paschale, paraphrase du Nouveau Testament en hexamètres assez magistraux, jouit encore d'une grande réputation dans les maisons d'éducation religieuse.
Le le
« grelottant »
Pénitent, de
Eucharisticon
Pella, en
composé par Paulin
Macédoine, à l'âge de quatre-
vingt-dix ans. Petit-fils d'Ausone, nué('
fut
il
n'eut pas la vie dé-
de soucis du précepteur de l'empereur Gratien. Ses
mauvaises aventures, sa détresse persistante, ses deuils,
non nioins que
les
amusements, tout païens, de sa pre-
LE LATIN MYSTIQUE
62
mière jeunesse, sont narrés
mais plein de surprenants il
en ce poème lent et blafard,
détails de
mœurs, surtout quand
se reporte à la période déréglée de sa vie, per lubrica
iempora
vitae.
Il
montait
à
entretenait
cheval,
des
écuyers, élevait des phalères et des vautours, nourrissait
paume avec des
des chiens, jouait à la tait
balles dorées, revê-
des habits parfumés de tous les parfums de l'Arabie,
paradait sur un « char rapide »
,
enfin se ruinait
;
et
il
conte tout cela avec une froide mélancolie, dans une lan-
gue obscure
et travaillée,
dont les périodes indéfinies sem-
blent sortir d'un douloureux laminoir. Il
gémit d'avoir été
initié
aux passagères voluptés de
la
chair, se félicite néanmoins d'avoir été retenu au bord du
main de Dieu
suprême abîme par
la
non sans un peu de
naïf pharisianisme
bien cette faveur, car il
ne
s'est livré
il
;
semble
il
:
Dieu
lui
le dire,
devait
n'a péché que par imprévoyance,
que par légèreté à
l'illicite
:
Garnis ut illecebris breviter praesentibus expers
Aeternos caperem venturo in tempore fructus...
Namque
et incautus
quidquid culpabile gessi
Illicitumve, vagus per lubrica
tempora
vitae,
Te indulgente mihi totum scio posso remitti, Ex que me reprobans lapsum ad tua jura refugi, Et si uUa inquam poiui peccata cavere, Quae mihi majorera parèrent commissa reatum, Hoc quoque me indeptum divine munere novi...
Ah
!
c'est bien Paulin le pénitent, et qui a séché l'écri-
ture de ses nuits avec la cendre froide de sa couche d'anachorète.
Tout autre apparaît Orientius en ses virulents Commonitoires.
Que
l'on écoute ses imprécations
contra lasciviam
et
venerea
péchés du
SIDOINE APOLLINAIRE
^3
comme dans
tous les temps les
(c'étaient, alors siècle, et
ceux qui retiennent
comme
l'attention des poètes pieux,
le
celle
plus vivement
des casuistes)
:
Et fuge lascivis credere deliciis. Praôcipue semper famosos despice cultus, ;..
Judiciumque
tuis eripe luminibus,
Nemo feret rutilas intactis vestibus ignés, Nemo inter lituos non trahet auri sonurn, Nemo inter flores blandorum ambilus odorinu Naribus assiduam non mclet ungue rosam...
Non ego nunc repetam par
toi jara saeculn quaniO'
Feminei vuUus perdiderint populos...
Forma placens Régi letho te tradidit Aman Forma tuum rapuit dux Oloferne caput...
Non mihi
si
:
linguae contum sint oraque centuni
Expediam quantum forma placens noccat.
Ces anathèmes contre
la
beauté montrent bien les pro-
fondes modifications importées par l'âme humaine
:
le
le
christianisme dans
corps, désormais doit être, surtout
si
non plus le démon y a logé ses grâces, un objet de haine; un instrument de joie, mais un moyen de méritoires souffrances
:
et
en réalité, toute théologie dédaignée,
il
n'est-
pas souvent autre chose. Mais les docteurs de l'Église abu tristes sent un peu de leur droit de ramener à l'état de simulacres les triomphantes statues du plaisir ? Au milieu de l'incroyance du siècle qui le navre,
vendique pour l'homme
changements
:
le droit à l'éternité.
une chose s'en
tout n'est que renaissances
:
vient,
Tout
il
re-
n'est
que
une chose s'en va
;
64
LE LATIN MYSTIQUE «
fait
Car notre
fin
n'admet aucune
fin et la
mort, qui nous
mourir, meurt perpétuellement. Par l'éternel mouve-
ment, par réternel esprit, l'homme vivra perpétuellement. Perpétuité
Ah! mes paroles
!
car je le pense,
il
ici
s'entremêlent de sanglots,
aurait été meilleur pour
l'homme de
quit-
ter avec la conscience de la vie la conscience de ses peines, et né,
de devenir à l'instant pareil à ceux qui ne sont pas
nés, plutôt que de vivre en ce siècle où les péchés sont rois, plutôt
que de vivre au milieu de supplices qui ont pour
mort
fin la
!...
»
Nam
finis noster fînem non accipit, et mors Qua primo morimur perpétue moritur. Victuro semper motu sensuque manente, Omnis perpétue tempore vivet homo Vivet homo Fletus ast hic mea verba sequuntur, I
Nam puto, sic hominis sors melior fuerat Cum sensu vitae sensum deponere poenae Et natum innatis consimilem
Quam
fieri,
nunc, peccatis toto dominantibus aevo
Exstingui vitae, vivere suppHciis...
Là,
il
pense à la mort éternelle qui est
pas négative, mais péjorative de
la vie et s'il
avec une cordiale sincérité, en songeant,
au
« petit
nombre des
élus »
le lieu
commun
forme, non gémit, c'est
la
tendre âme,
trait le
banal d'une
!
Orientius sait relever par un malédiction,
la
joli
d'un mépris déjà maintes fois
proféré. Ainsi ce vers, qu'un vers français peut exacte-
ment traduire Quippe ut
La
:
flos feni.gloria carnis erit,
gloire de la chair, c'est de l'herbe fleurie.
Je relève encore ce mélancolique
conseil
de l'évéque
SIDOINE APOLLINAIRE
de Gollioure qui, peut-être, avait,
t)5
comme
d'autres de ses
contemporains ecclésiastiques, souffert de quelque chaîne brisée ou, au contraire, trop étroite
:
Da studium... Ut
nulla femina juncta nimis.
tibi sit
Les Commonzïo/res d'Orientius, qui tiennent en vingthuit pages de texte in-32, furent publiés pour la première fois
par le jésuite Delrio,
Avec Claudius Marins
Victor, qui n'était
prêtre, la langue ecclésiastique revêt rente. Celui-ci est nelles
les tradition-
Tertullien, cin-
hommes
qu'il
en impose
la
:
quidem, Salmon, sunt nostri crimina sexus.
Vivant dans
le
souvent tentateur
monde, que
il
la
sait
femme
que
l'homme
tentatrice,
se pare pour le capter, de la fleur
même
est aussi sait
il
par les vices que la femelle plaît au mâle,
c'est
diffé-
constate leur perversité, mais loin
il
de les en accabler, c'est aux
Ista
évêque, ni
une esthétique
injures dont les chrétiens, depuis
responsabilité
ni
un maître. Rompant avec
glaient les femmes,
sorcières.
sombre inquisiteur des
le
que
et qu'elle
de ses plus luxu-
rieux désirs.
Sed cur
Quum
infelix in
placeat stolido conjux vitiosa marito ?
C'est nous, les sir, qu'elles
pierreries, de
On
culpa est femina tantum,
se
hommes, vêtent
de
qui exigeons, pour notre plaisoies, de
pourpres nouvelles
et
broderies
d'or, de
de bijoux inconnus.
prétend que leur coquetterie s'acharne après nos sens,
mais
si
nous étions vraiment supérieurs eu
naïves tentatrices, nous prendraient-elles à de pièges?... Et, qu'elles soient toujours Lalin mystique.
à ces
ve'rtu
à courir, à
si
faciles
manger, '
LE LATIN MYSTIQUE
66
à muser, à bavarder, n'est-ce pas nous qui leur faisons ces
exigeons qu'elles n'aient qu'une occupation
loisirs, qui
faire belles, riantes, saines
pour nos
plaisirs
C'est nous
«
i*
se
:
qui honteusement donnons à ces flammes de perpétuelles
Et
ajoute, ce qui est d'un observateur
nourritures...
»
fort avisé
Les femmes ressem.blent à d'excellents mi-
«
:
il
roirs qui renvoient sûrement les images des objets qu'on
leur présente
Le
«
:
hommes,
tels
ténébreux
De
traité
»
femmes
telles
».
Perversité des
la
serait mal jugé par un commentaire écourté.
au moins, quelques-uns de ces vers phosphore
quand
»,
ne
cela
mœurs
Il
faut citer,
« luisants
comme du des
qu'à justifier
servirait
Esseintes. C'est
un dialogue entre l'auteur
Salmon, abbé. Le péchés,
nomme
et
inspecte
poète
l'amour désordonné des plaisirs
matériels, de luxe ou de gueule, et
Si
«
Le
levis est vestra
—
:
vitiorum morbus in urbe
femmes ne
le
mal n'excède pas
«
Ah
!
tourbe féminine tutelle
notre faute.
s'en
mêlent pas,
celle
des hommes.
reprend Marins Victor,
bres avant que
la
lui objecte
vice n'est encore chez vous qu'une assez légère
temps d'envelopper
sous
Salmon
non feminei magis exarsere furores.
peste, si les
dans
familière des
l'armée
en passant ceux des hommes, l'avarice,
l'orgueil, le libertinage,
Sed
son ami, un certain
Car
le
j'aie !
»
la nuit aurait
de l'homme
les
le
perversités de la
l'ordre divin, les et
quand
elles
femmes sont faillent, c'est
nous n'avions pas un goût
pour leurs péchés, à
eu
jour dans l'humidité de ses ténè-
pu dénombrer
Mais selon
si
leur fureur
si
elles,
nous ne
les laisserions
si
décidé
pas par-
67
SIDOINE APOLLINAIRE tager
si
étroitement nos vices, à nous... » Et
il
note les
la manie des rigides prodigalités de l'accoutrement féminin, pierreries exotiques, les brocarts, des tapis d'Orient, des un homme chaste et jalousies de toilette, déclare que pour d'attraits, non plus sensé le blanc de céruse n'a que peu n'a point dimique le rouge de minium. Observation qui temps de Marius nué de valeur. Les Galio-Romaines du
leurs lectures que nos Victor, sans descendre aussi bas en s'attardaient aux éternelles et seules his-
contemporaines, toires
d'amour rédigées en latm
suelle
et
:
psychologie
larmoyante
il
leur fallait la sen-
d'Ovide, les
chatouil-
minauderie fardée des leuses polissonneries d'Horace, la si et ce quatrième chant de V Enéide de Térence
—
filles
élégamment passionné, Voici
le texte
si
du poète
furieusement féminin
!
:
Ante diem, Salmon, tenebris nox humida cond Quam possim mores hujus percurrere turbae Quae quum lege Dei vivant sub lege virorum, ...
Haud unquam
Nam
sine nostro crimine peccant.
nisi delictis faciles
traheremur earum,
Haud illas viliis vellemus vivere noslris. Nec rigidas auro vestes, nec vellera Sérum, Nec lapides, toto quos fert mercator ab orbe,
Fundorum Jungimus
emerent, suspiria moesla. vanas, non est pudor addere, cura
pretiis at
Si gravis ignolis processit Lesbia
gemmis,
Et decies Passina novo radiavit in ostro, Confestim ornatum sibi quaeque exposcit
Ergo quod Atque viris
eumdem.
variis studeant occurere formis,
alios aliosque
Nonne haec culpa
viri est
opponere vultus, ?
Quid agunt
in
corpore caste
Cerussa et minium, centumque venena colorum ? Mentis honor morumque decus sunl vincula sancti
LE LATIN MYSTIQUE
'JS
Conjugii
:
forma placet, venientibus annis
si
Codol amor: sola
Nam
est.
seniuiu quae nescit, honestas.
qnod jjerpetuis discursibus oninia lustrant,
Quod pascunt, quod multa gerunt, quod multa loquuntur. Non vitiuin noslnim est? Paulo et Salomone relicto, Quod Maro cantal ur Phoenissae et Naso Corinnae, Quod plausum accipiunt lyra Flacci, aut scena Terenti, Nos horum, nos causa sumus nos turpiter istis Nutrimenta damus flauimis culpâne caremus ? ;
;
Nam
velut acceptas referunt spécula optima formas,
Sic exempla
virum uxores accepta sequuntur.
Saint Avit, Avitus de Vienne
n'est pas ignoré de
qui ont lu les commentateurs de
Milton, duquel
il
ceux fut le
poème De Origine mundi. Sa
lointain prototype, avec son
description du paradis terrestre s'orne de jolis vocables,
d'amusantes allitérations pei'lucent
Lilia
Nêc D'autiTS
:
nuUo
flaccentia sole,
tactils violât violas...
l'ois,
rv sont d'ori^-inales idées notées avec har-
Adam
semble à
diesse. Ainsi, après le péché,
il
dain la terre s'est rctrécie, en
même temps
site
du
ciel lui
découvre des abîmes
astres gémissants
d'infini
:
que sou-
que l'immen où roulent
les
f
Arigustalur humus.
.
.
Coelo suspensa remoto
Astra gemunt.
Comme
Avitus,
comme
tant
d'autres,
comme Marins
Victor lui-même, l'Espagnol Dracontius mit la Genèse en
y a moins d'imagination dans VHexameron, mais une grâce beaucoup plus retorse que dans le De Orihexamètres.
(jine
Il
mundi. La création de
cite à
la
des pointes dans ce goût
femme, où :
«
La
il
s'attarde, l'in-
ccte que Dieu prend
69
SIDOINE APOLLINAIRE à l'homme,
il
la
rend aumari.
» Il
chair, le Créateur ait
morceau de
instantanément nubile,
pour l'amour,
comme
« jolie,
admire que d'un
Fils
du
la crinière
de lumière
soleil,
il
mox
aime à
fille
années l'avaient amplifiée peu
si les
fil
mince
innocente cependant, et mûre
avoir à peu, passant, en un rien de temps, sans la puberté. » lait favorable, de l'état vagissant à Et sine lacté pio
si
pu former une jeune
bu aucun
infantia pubes.
faire rutiler les aurores, vibrer
enflammée de lastre, à déchaîner des tempêtes :
Ast ubi purpureum surgentem ex aequore cernunl
Luciferum vibrare jubar, tlammasque ciere, Et reducem super astra difem de sole rubentem...
Claudien
Le range
Mamcrt
et Fortunat.
lingua et le Vexilla régis.
Salve, festa dies.
Les
lettres
Énumération
de Fortunat :
à
Grégoire de Tours.
Tyro Prosper
;
Hilaire
d'Arles;
Prosper d'Aquitaine; Paulin de Périgueux; Arator; Saint Grégoire et sa
femme, Helpidie.
L'école africaine.
le
Grand; Boèce
— Ennodius.
— Rusticus
Elpidius.
.
D
E Sidoine Apollinaire, en une épître à Petreius
:
Orator, dialecticus, poeta,
Tractator, geometra musicusque.
Psalmorum Ante
hic
modulator
et
.
phonascus,
altaria, fratre gratulante,
Instructas docuit sonare classes...
sot et de
Délire
depsalterium...
et
et
préchantro.
Il
semble, avec Prudence,
cinquième
chorum,
philosophe, poète,
Orateur,
chantre
sot et de rote,
De vieles De harpe
siècle.
voyer à son
Ce
traité
commentateur,
s'agit de la
musicien,
Claudien Mamert, lequel
plus remarquable cervelle du
fut surtout
un prosateur
De Statu animae
où
il
:
de,
faut ren-
expose d'éton-
nantes théories idéalistes et assez subversives. tribue cependant un magnifique chant
il
On
De Thomas
triomphe,
Cruce Doniini ou Pange lingua auquel
saint
lui atle
LE LATIN MYSTIQUE
74 d'Aquin emprunta
les
premiers mots de sa quatrième
hymne
eucharistique. Qu'il soit do Glaudien
Pange
liiigiia
est
Mamert,
qu'il soit
de F'ortunat,
un chef-d'œuvre de poésie théologique
Pange, lingua, gloriosi praelium ccrlaminis Et super cruels trophaeo die triumphum nobilem Qualiter
Redemptor orbis immolatus
vicerit.
De parentis protoplasti fraude factor condolens Quando pomi noxialis morsu in mortera corruit Ipse lignum tune notavit, damna ligni ut solveret. Hoc opus noslrae
salutis
ordo depoposcerat
Multiformis proditoris ars ut arlem falleret
Et medelam ferret inde, hostis unde laeserat.
Quando
venit ergo sacri plénitude temporis,
Missus est ab arce Patris Natus orbis conditor
Atque ventre virginal! carne
factiis prodiit.
Vagit infans inter arcta conditus praesepia,
Membra pannis
involuta Virgo mater alligat
Et pedes manusque, crura, stricta cingit fascia.
Lustra sex qui jam peracta tempus iraplens corporis.
Se volente, natus ad hoc, Passioni deditus, Agnus in cruce levatur, immolandus stipite. Hic acetum,
le
fel,
arundo, sputa,
clavi,
lancea
:
Mite corpus perforatur, sanguis unda profiuit, Terra, pontus, astra,
mundusquo lavantur
Crux fidelis inter omnes, arbor una
fluraine.
nobilis,
Nulla talem silva profert fronde, flore, germine
:
Dulce lignum dulci clavo dulce pondus sustinet. Fleclc ronios, arbor alla, tensa laxa viscera
Et rigorlentescat
ille
quem
dédit nativitas,
Ut superni membra régis miti tendas
stipite.
:
75
CLAUDIEN MAMERT ET FORTUNAT Sola digna tu fuisti ferre pretium saeculi
Alque portum praeparare nauta mundo naufiago Qiiem sacer cruor perunxit fusus Agnicorpore. Chante, 6
Et
le
ma
langue,
combat glorieux de
la vie,
triomphe très noble Je la croix, trophée et sa victoire,
Du Rédempteur,
A
le
—l'immolation.
notre père, forme première, première victime de la fraude, le
créateur est condolent.
En mordant
à la
pomme
de nuisance, l'homme s'est jeté à
la mort.
Dieu dressa l'arbre
même
en signe de résurrection.
Ainsi l'ordre argumente le poème de notre salut,
Le proditeur multiforme est vaincu ruse à ruse. Un seul rameau porte les poisons et les antidotes.
Quand
vint donc la plénitude
Le
fut des
fils
du temps sacré.
sommets envoyé par
Et du ventre virginal
il
le
Père
sortit incarné.
L'Enfant vagit, caché dans
l'étroite
mangeoire,
Ses membres involués de langes, la Vierge mère les emmaillote
Et ses pieds, ses mains, ses cuisses, en un
strict faisceau
les ligote.
Trente ans
:
le cercle
corporel est accompli,
Celui qui naquit exprès, dédié à la Passion,
Agneau
se lève sur la Croix
Vinaigre,
fiel,
du
sacrifice.
roseau, crachats, clous et la lance
Le
corps débonnaire est perforé, le
La
terre, les
mers,
les astres, et le
:
sang ondoie
monde
est lavé.
LE LATIN MYSTIQUE
76 Croix
fidèle entre tous les arbres, arbre de noblesse unique,
Nulle forêt n'en produit de
ou
O
pour
tel,
les feuilles, les fleurs
le fruit,
bois très doux, ô clous très doux, fardeau très doux
!
arbre géant, relâche un peu la ten-
Fléchis tes branches, sion des viscères,
Et que
ta rigueur naturelle s'alentisse,
N'écartèle pas
durement
si
membres du Roi suprême.
les
Seul, tu fus digne de porter la rançon
O
fanal éternel
Secours
du
siècle,
du havre permanent.
définitif
du monde rénové par
sang sacré de
le
l'Agneau.
Le Vexilla régis, que nul ne conteste à Fortunat, apparaît,
malgré une certaine somptuosité douloureuse, bien
inférieur au
Pange
lingua dont
il
n'est qu'une imitation
la
première strophe seule plaît par
du
roi et
de la potence
la violente
;
antithèse
:
Vexilla régis prodeunt,
Fulget cruels mysterium
Que carne Suspensus «
Les étendards du
carnis conditor est patibulo...
roi se déploient, le
mystère de
la
croix resplendit, la chair du créateur de la chair pend à la
potence.
»
Fortunat, d'ailleurs, n'est pas l'homme d'une ode unique.
Poète divers et
fertile, il
demeure l'authentique auteur d'un
imposant rouleau de vers grands tendres, édifiants ou familiers
:
et petits, liturgiques
de
lui ce
ou
fragment exquis
CLALDIEN MAMERT ET FORTUNAT
77
inséré, avec quelques médiocres retouches, au Petit Office
de la Vierge
:
gloriosa
domina
Excelsa super sidéra
Qui
te creavit
providè
Lactasti sacro ubere,
Quod Eva trisUsabstulit Tu reddis almo germine
:
Intrent ut astra flebiles, Coeli fenestra facta es.
Tu
régis
alti
janua
Et porta lucis fulgida:
Vitam datam per Virginem Gentes redemptae plaudite.
dame
Glorieuse
«
donnas
ton créateur
h.
assise plus haut que les étoiles, le lait
de ta sainte mamelle.
la triste avait détruit la vie, le noble
restaure
sant par
:
fenêtre
toi,
que vous
toi,
rendit
reconnaissants.
«
germe issu de
Eve
toi la
ceux qui pleurent entrent dans les astres en pas-
d'en haut, par
De
—
tu
lui le
du
ciel.
—
Par
toi l'on
porte de fulgurante lumière la
Vierge,
va au :
de
Roi
la vie
soyez, ô peuples rachetés,
»
Salve, fesla dies,
chanté
Salut, jour de fête, jour d'éternelle
jadis
à Pâques:
vénération, dans
lequel Dieu a vaincu l'enfer et conquis les astres. Voici que la
grâce du monde renaissant annonce
gneur
et dt-s joies qui
sont son (ï'uvre.
le
retour du Sei-
La saison
resplendit,
les fleurs sont riantes et variées, et la porte du ciel s'ouvre
aux majeures lumières... les vais
Li>s
douces violettes font dans
des taches de pourpre, l'herbe des prés verdoie.
LE LATIN MYSTIQUE
78
chevelure éclatante
yeux
étoiles
de la terre, et l'on
voit surgir les
des fleurs, floraisons de sourires à chaque
brin de gazon...
Le triomphant Christ revenu des
tristes
enfers, les frondaisons et les épanouissements le saluent...
Le
sur toutes les choses règne en Dieu et toutes
crucifié
les créatures au créateur
mise,
La
disent leur prière... supplie, ô
rends-la moi, je t'en
voici le tierce jour, surgis, ô
mon
foi
pro-
noble puissance:
enseveli... Dépouille, je
t'en supplie, ton linceul, laisse dans le sépulcre ton suaire
avec
toi
nous avons tout
et
sans
:
toi rien n'est plus!,.. »
Salve, festa dies, toto venerabilis aevo
Qua Deus infernum
vieil et astra tenet.
Ecce renascentis testatur gratia mundi
Omnia cum Domino dona redisse suo. Tempera florigero rutilant distincto sereno Et majore poli lumine porta patet... Mollia
purpureum pingunt
campum
violaria
Prata virent herbis et micat herba comis.
Paulatim subeunt stellantia lumina florum, Floribus arrident gramina cuncta
Jamque Undique fronde nemus, gramina
suis...
triumphanti post tristia Tartara Christo flore fa vent...
Qui crucifixus erat Deus, ecce per omnia régnât
Dantque
creatori cuncta creata precem...
Pollicitam sed redde fidem, precor aima potestas^ Tertia lux rediit, surge, sepulte meus...
Lintea toile precor, sudaria linque sepulcro
Tu
satis es
nobis et sine
te nihil est
!...
Ce charmant Fortunat, d'imagination tout à et
:
fait illogique
dévergondée, incapable de suivre une métaphore, don-
nant fut
le
vol à une idée pour en arrêter une autre qui passe,
moins heureux dans son grand poème sur saint Martin
CLAUDIEN MAMERT ET FORTUNAT
79
qu'en de courtes odes ou des morceaux purement lyriques.
Très agréables, en leur pareille brièveté, ses son ami Grégoire de Tours,
lorsqu'il salue
Pro pomis
quelque présent, greffes quelles
un
;
Pro pellibus
il
fille
niveis, de blanches
enlevée à ses parents,
noms
comme furent le
remercie de
le
peaux avec
les-
lorsqu'il lui recommande Pro commendatione peregrini, ou une jeune
C'est presque
plusieurs
en vers,
et graffiolis, de fruits et de
se fera des chaussures
pèlerin,
lettres
le
;
Pro commendatione
seul poète
du sixième
siècle,
puellae.
encore que
pourraient, à sa suite, être cités; mais,
exprès oubliés
le
trop biblique Hilaire d'Arles
trop conjugal ;
le
Tyro Prosper
d'Aquitaine dont on réimprima sans relâche aux deux cles passés le
Carmen de Ingrat is,
siè-
vaine diatribe contre
ceux qui se refusent aux obscures bienveillances de grâce,
bélier écorné dont
on
;
quasi- janséniste Prosper
heurtait sournoisement
la le
solide huis des Jésuites, texte d'ailleurs interpolé par l'hypo-
Port-Royal et mis en vers plâtreux par le fils Racine Paulin de Périgueux, Paulinus Petricorii ou Petricordiae, qui rangea ses alexandrins sous le manteau pannonien de crite
;
Martin de Sabarie,
— laissons
le
pape Grégoire, dont
le
bréviaire romain a conservé pieusement les médiocres versifications:
pour
les
louanges matutinales,
VEcce Jam
noctis tenuatur ambra ; j)our la Quadragésime, l'Audi, bé-
nigne conditor
;
—
laissons,
avec d'autres. Arator,
le
modeste d'Athalaric, pour dire qu'Ennodius, détaché par le pape Hormisdas contre les Eutychéens, secrétaire
rédigea sur sainte Euphémie une ode digne de
la
précieuse
rhétorique de Prudence. Forte au milieu des supplices, infrangible presque et diamantine, les fers qui la travaillent
s'émoussent ou se tordent sur son corps.
-
80
LE LATIN MYSTIQUE
Tormenta
A
mesure que
gourdit, son
la
torsit fortia corpore.
douleur par son extrême acuité
amour augmente pour
Lassante poena crevit
Et
il
y a
là
la croix
amor
l'en-
:
crucis.
une juste notation qu'à un certain degré
d'excès la souffrance physique n'est plus perçue que
dans un ensommeillement, dans une clémente
comme
et naturelle
anesthésie.
Comme
saint Augustin,
on y apprend
qu'il
goût pour
tible
la
Ennodius
écrivit ses confessions
même
avait, de
versification,
;
qu'Ovide, un irrésis-
qu'il
maniait tous les
mètres avec une rare habileté, grâce à un moyen mécanique de composition, assez obscur
:
«
Poetarum me gregi
indideram, delectabam carmina quadratis fabricata parti culis et ordinata
pedum
varietate solidata. » Lorsque l'on
connaît trop bien les secrets de la fabrication du vers, la tentation,
même
à un poète chrétien, vient d'exhiber cette
science presque occulte, de
prouver que nul sujet ne
est fermé,
—
grammes,
se laissa entraîner,
les
et
Ennodius s'amusa à de licencieuses
lui
épi-
non moins qu'Ausone, vers
imaginations d'un paganisme, qui n'était pourtant guère
à la
mode.
De
telles aberrations sévirent
encore dans
poètes africains de l'ère '"^andale
sixième siècle, chez les Florentinus
Coronatus
et
les
Luxorius,
au et
— tandis
le
groupe des
commencement du les
Mavortius, les
qu'au contraire
le
inédecin de 'J'héodoric, Rusticus Elpidius, narrait en des
vers médico-mystiques les pures joies de la
communion en
Jésus-Christ, conviait ses frères à la cueillaison des simples, à la
moisson des drastiques sacrés, au respect de
la
CLAUDIEN MAMERT ET FORTUNAT
pharmacopée
corrompu par
vices,
nes distendues,
le
laesi sanguinis
!
le
dépure
céleste qui les
sang
le
péchés dont
il
81
infecté par
les
charrie, en les vei-
venin, et la boue, lues vitiorum, crimina
Quant au sénateur Boèce, méchamment mis à mort par bon Théodoric, et plus illustre que de raison, on n'en
peut parler tout le
ici
que pour noter son immense influence sur
moyen âge,
influence à la fois platonicienne et
aristotélienne, influence égale à celle d'un Père de'l'Église,
bien que son christianisme fût assez tiède pour qu'on ait pu-
en douter.
Il
rédigea divers traités
et,
dans sa prison, cette
fameuse Consolation de la philosophie, où des siècles puileur enseignement.
sèrent
copié
assez
servilement
intérêt est très
comme dans lisait
le
la
modéré Vita
beaucoup Boèce
;
Le plan de du Pasteur
cet
ouvrage
d'Hermas
et
est
son
des vers y sont intercalés, un peu
Nuova et
lui
de Dante, lequel d'ailleurs
emprunta quelques pensées,
Nessun maggior dolore, "pRr exemple.
A
femme de Boèce, Helpidie, on attribue traditionnellement quelques hymnes et le bréviaire romain en a conservé deux, VAurea luce et le Petrus 6ea/u.^^Ê?g^nii
frappe à la porte incrustée de perles
HiLDEBERT, d'abord, de
la
mystérieuse
cité érigée
en les au delà par
l'ar-
àt chitecte de toutes les gloires, par l'auteur de la lumière,
la porte
sanglante faite du bois de la croix, à la porte dont à la porte derrière laquelle
la
langue de Pierre est
le
Roi des joies dernières agence, en leurs alvéoles, amé-
la clef,
thystes et chrysoprases, bérils et hyacinthes, les
Mereceptet Sion
âmes
élues
:
illa,
Sion David, urbs tranquilla,
Cujus faber auctor
lucis,
Cujus portae lignum crucis, Cujus claves lingua Pelri, Cujus cives semper
laeti,
Cujus mûri lapis vivus,
Cujus custos Rex
Lavardin, de ce
festivus.
nom qu'un Beaumanoir
illustra,
évoque
du Mans, puis archevêque de Tours, Hildebert captiva l'attention
du onzième
de quelques érudits siècle, c'est l'un
:
entre les poètes de la fin
des moins inconnus.
11
ne faut
180 pas
LE LATIN MYSTIQUE attribuer un bien insigne talent, mais c'était une
lui
intelligence curieuse de mille choses.
de sermons, de traités louchant
la
Son œuvre
est faite
discipline ecclésiastique
ou monacale, de plusieurs vies de saints
;
en vers,
il
rédigea des poèmes sur la liturgie, sur Mahomet, sur la
mathématique, sur débat,
De Querimonia
et
Physiologus, un
naturelle,
l'histoire
conflictu carnis el spiriius seu
animae, une Lamentntio peccatricis animae, des Car-
mina miscellanea.
Dans
ce dernier recueil, on trouve la réponse à cette
Cur
interrogation,
Deiis
homo
?
Adae peccatum quae conveniens aboleret Victinia? Numquid homo? Sed et hic reus unde placere? Angélus? An fruges? An vacca ? Sed hostia talis Natura dispar pretio minor esset inanis... Ergo «
fuit
querendus homo...
Pourquoi un Homme-Dieu
convenante victime l'abolirait
Mais l'homme ange
?
Des
est
fruits
?
? ?
coupable,
Une vache
?
Le péché d'Adam,
quelle
homme ? comment plairait-il ? Un Sans doute un
Mais une
telle hostie, dis-
minime
proportionnée de sa nature, une hostie
si
peu de prix serait vaine...
donc chercher un
Il
fallait
homme » qui fut en même temps Dieu. En sa prose sur le Saint-Esprit, il l'implore les
hommes
«
et
de
si
pour que
qui peuvent pécher rémissiblement contre le
Fils et le Père aussi, n'aillent pas contre le Paraclet pécher
indébilemeni
»
:
Ne dum peccant
remissibiliter
In Filium et Patrem pariter In Spiritum peccent indebiliter.
Sa
liturgie versifiée,
Versus de Myslerio Missae, n'est
181
HILDEBERT ET ALAIN DE LISLE pas d'un style beaucoup plus haut
De oblatione
Non
;
c'est
du Wandalbert
:
panis, vini et aquae.
sine mysterio, sine re, vel panis ad
aram
Vel vinum fertur, oui superaddis aquam.
Utraque danda praesignavere Figurae Traditio docuit, sanctior usus habet...
De
«
du pain, du
l'oblation
vin, de l'eau.
pas sans mystère, sans but que
ou
le
Ce
pain à l'autel est
n'est offert,
vin auquel on surajoute de l'eau. Cette double obla-
Figures
tion, les c'est
le
—
un usage
Des
vies de
la signifièrent, la
tradition l'enseigna,
très saint, etc. »
Mahomet,
nulle sans doute n'est plus inad-
missible et plus folle que celle que raconte Hildebert.
y
voit des cardinaux de l'Islam,
que
le
mahométismc
roque des dogmes
et
n'est
une constante certitude
que l'imitation lointaine
et ba-
des cérémonies catholiques. Amusante
surtout l'anecdote qui clôt tion
On
le
livre,
de la fausse résurrec-
du Prophète au moyen d'un système de puissants
aimants
;
si le
corps s'éleva du tombeau,
comme
Hildebert
n'en doute pas, ce fut par la force de l'aimant et rien de plus, solo magnete.
hePhysiologus superstitieuses
:
se classe dans
c'est
un
un autre ordre de créances
essai
de bestiaire symbolique
aussi bizarre et pas moins curieux que, par exemple, celui
de sainte Hildegarde. La sirène y apparaît sous une forme inattendue
:
Ex ombilico constat pulcherrima virgo,
Quodque «
facit
monstrum voJucres inde deorsum.
Au-dessus de l'ombilic
dessous
le
c'est
monstre est un oiseau
une »,
très jolie fille; en
ce qui rappelle plutôt
182 la
LE LATIN MYSTIQUE
chimère
tion
par
et peut-être
;
y
encore dans son imagina-
a-t-il
un rappel confus des apparences du l'aigle et la louve, moitié
comme
décrit Hildegarde, qui ajoute
le
griffon ne se
La
mange
«
:
La
chair du
pas. »
sirène ailée, quoique relativement rare, n'est pas, en
symbolique, une représentation tout à
gravées égyptiennes
les pierres
symbole de
Mort,
la
compte parmi
et
On
salle grecque, taillée en
marbre
femme
jambes
cuisses,
;
:
sur
apparaît telle que la
nomme
le
et la
une au Louvre,
en voit
et ainsi faite
seins aigus où se pose une
et pattes
inusitée
de mer, bien qu'elles soient
».
sexe de
elle
fait
Jacques de Vitry
les « oiseaux
de véritables monstres
et
griffon, enfanté
fauve (bestia) et moitié oiseau,
palmées d'oiseau;
:
tète, torse
main
fruste
ailes
comme
;
de génie; queue empennée; bouche qui se pince, se clôt sur l'énigme; les yeux vagues et froids. Il
y eut aussi des sirènes-serpents
:
« les
siraines, dit
Brunetto Latini, sont manière de blancs serpents qui courent
merveilleusement que
si
volent
mation
», :
li
plusiour disent qu'elles
des sirènes-dragons, des sirènes de toute déforen
telle sculpture,
on en voit qui ressemblent à
des autruches et souvent, quand elles nagent dans une figuration de vagues, c'est avec une queue qui de poisson
pourrait
aussi
bien passer
dessin en est rudimentaire.
animaux inexistants qu'en rêve, un art,
et
pour d'oiseau, tellement Il
est bien évident
que nul ne
même
vit
le
que des
— sans doute —
hiératique, est inapte à les dis-
tinguer par d'immuables formes, et rien de plus divers
que
aux
les signes
rubriques
dont s'ornent les Bestiaires à miniatures, sirène,
monocentaure, dragon,
griffon,
phénix, aletus, chambal, rosmare, cynocéphale, wivre et
HILDEBERT ET ALAIN DE LISLE
183
guivre, stryge, paraude, basilic, sagittaire ou centaure.
Le centaure
d'Hildebert, homoceniaurus, est tout à fait
différent de la représentation classique
:
Est homocentaurus itidem natura biformis, In quibus est asinus ia
L'homme
«
humano corpore
pareillement
centaure
forme; c'est un âne fondu dans
—
indication
le
mixtus.
est de
corps d'un
nature bi-
homme
»,
un peu vague qui se rapporterait aux an-
ciennes images de l'homme à tète d'âne, symbole de la
sagesse humaine (une qu'ignorance
sagesse ou
telle
e+ ânerie), si
taure est la synthèse de
science n'étant
l'évéque n'ajoutait que ce cen-
l'homme
double nature, de
à
l'hypocrite.
Le
véritable
homme-âne, figure
au moyen
chère
très
âge, est assez fréquemment peint ou sculpté avec l'habit et les attributs
d'un maître d'école,
— signifiant ainsi
la
doctrine vaine, semblable à des braiments, qui sort de telles
bouches, et par extension, toute science purement
mondaine.
Au
naturel, l'âne symbolisait les pensées charnelles, et
l'ânesse les parties inférieures ou sexuelles.
Sagace
et
mystérieuse magicienne,
elle rugit, fait fuir
qu'ils
« la
panthère, quand
dragons, ou trembler
les seuls
demeurent inermes... C'est un quadrupède
en a pas un autre plus beau
:
il
est noir,
est dite le Christ, parce
tous les
hommes
»,
que
le
là
petites
panthère
Christ surpasse en beauté
symbolisme encore
donné par Hildegarde qui déclare que signe de la vaine gloire.
qu'il n'y
semé de
taches blanches et rondes... Allégoriquement
si fort
différent de celui la
panthère est
le
184
LE LATIN MYSTIQUE ...
Soli panthera dracones,
Cum
sonat, aut fugiunt, aut segnes corpore fiunt...
nunquam
Est quadrupes quo
pulchrior aller,
Qui niger ex albo conspargitur orbiculato... Est autem dictus panther allegorice Christus
Qui super
est
homines forma collatus omnes.
Le moyen âge ne de la panthère
:
fut
jamais fixé sur l'histoire naturelle
des auteurs la tiennent pour la femelle du
léopard, né lui-même, par adultère (advoultrie),
de
la lionne.
de sa femelle
Ces tromperies, le ;
du pard
et
lion les reconnaît à l'odeur
aussi la lionne pour parer à la maie aven-
ture, a soin, avant de reparaître devant son seigneur, de se
soigneusement laver en eau courante. Le P. Chesneau, dans ses emblèmes eucharistiques, nous montre un lion qui considère,
—
un peu
surpris, sa lionne prenant
et la lionne (figure, ici,
un bain,
de l'âme qui se livre aux ablu-
tions de la pénitence) profère, pour notre édification, ce
distique
:
mon
Je lave l'horreur de
De peur
Quant à les
vice,
d'en souffrir le supplice.
la créance d'Hildebert
que
la
panthère
terrifie
dragons, on la retrouve çà et là peu modifiée. Jean de
Gènes, en son Catholicon^ déclare
la
panthère amie de tout
Quia omnium animalium
animal, sauf du dragon
:
amicus, nisi draconis
amitié qu'on lui rend volontiers,
pour
la
»,
«
bonne odeur de sa gueule
l'affirme
un ancien Bestiaire Dont
et
cité
de sa peau, ainsi que
par
Du Gange
une tant bonne odeur De sa bouce, pour vérité, Qu'en toute la vésinité ist
N'a nule beste qui se tiengne
Qui maintenant à
li
sit
ne viengne.
:
185
HILDEBERT ET ALAIN DE LISLE
toutes ces citations, c'est le Malin; dra-
Le dragon, en
gon, figuration encore peu précise, car un vieux traité
confond avec siècle
le
léviathan
qui se roule dans la
«
avec une astuce pleine de volubilité
temps, cette bête apocalyptique symbolisa «
Le dragon s'approche,
Nazianze, ô
mon
en des
Entre
»
dimanche des Rameaux,
me
l'esprit
De
tout
du mal
:
vers, Grégoire de
animaux avec lesquels
les
la Bible, et Introït
partage ce rôle, on trouve dans
Libéra
»
Christ, donne tes mains, tes deux mains,
tiens-moi, tiens-moi! elle
dit,
!
le
mer du
la licorne
du
:
de oreLeoniset a cornibusUnicorniumhurailitatem
meam.
La licorne biblique comme dans le mal. Plus ordinairement
signifie la puissance
la licorne
symbolise
antidote, ou
empoisonnée,
nom bonne
et
la
corne de licorne
l'on faisait servir
foi,
comme
plutôt
;
même
bien
la pureté et la
purification de l'eau
et l'on
vendait sous ce
à cet office, avec une entière
des défenses de narval que les Hollandais impor-
taient mystérieusement. Cette fantastique bête
de
le
Codex vantait
virginité. Jusqu'au dix-septième siècle, le
comme
dans
exista, puisque
son existence était
— qui tout crue — se
concevait généralement de la forme d'un cheval, blanche,
avec la tête pourpre et des yeux bleus
;
la
corne issue du
front était longue d'une coudée et de couleur tripartite,
blanche, noire et à la pointe, rouge. nes, l'églisserion, assumait
Une
l'apparence
variété de licor-
d'un
imposant
cerf.
Le Tesoro
délie gioie de Cléandre Arnobe, revu par
Archangelo Riccio, affirme cinq sortes d'unicornes
:
le cerf-
LE LATIN MYSTIQUE
186
cheval ou monocéros, l'àne sauvage de l'Inde,
sauvage d'Afrique,
animaux
le
chèvre
la
l'Inde et le rhinocéros; ces
bœuï de
qui, selon cette nomenclature, semblent très rai-
sonnables, sont en réalité, dans Gléandre Arnobe, pure-
ment apocalyptique s heureux tempsdes notions imprécises, où le pape Grégoire, commentant Job, identifie avec cer:
titude le rhinocéros et la licorne
Quant est très
amie des vierges
!
à l'incohérence de certaines symbolisations, elle
logiquement
et très
naïvement expliquée dans ce
passage du Bestiaire de Hugues de Saint- Victor quelqu'un demande
par des animaux immondes,
tels
que
dragon, l'aigle et autres semblables
le
quand
lion,
quand
En
il
il
:
qu'il
il
sa Lamentation, en sa confession suprême, là seule-
âme
très
humblement
noble.
A
le
jour
de
la
mort, quand la mort
ses menaces, je n'aurai plus la force de rire,
tardivement! ce sera l'heure des larmes...
la vie supérieure, j'ai
dédaigné
jamais vécu chastement,
Je voulus
doué aussi
et
l'approche de la mort
:
Quand viendra
n'ai
le
s'agit de rapacité, le diable... »
commencera et,
sache que
s'agit de fortitude, représente le Christ, et
avoue ses péchés «
« Si
le serpent, le lion,
ment, à vrai dire, Hildebert se révéla poète d'une
:
pourquoi le Christ est parfois signifié
si
J'ai
méprisé
les divins monitoires... Je
salement je
me
suis pollué
passer pour vierge, je ne sus pas
même
!
être
pudique. Je voulus être pris pour un abstinent et tellement je farcis
mon
ventre
nourris à l'excès il
ma
!
Du
boire et du
manger bien
trop je
chair... Cette vie, pourtant, finira et
viendra, le jour de la mort. »
Cum dies rnortis venerit, Cum mors urgere ceperit,
HILDEBKRT ET ALAIN DE LISLE
Tune mihi Tune sero
187
risus décrit,
luctus aderit...
Vitam contempsi supernam... Sprevi divina monita...
Nunquam me
easte colui,
Sed foede nimis
pollui.
Virgo putari volui,
Pudieus esse noiui,
Jejunam
diei cupio
Sed venlrem nimis
farcio.
Cibo potuque nimio
Carnem plus aequo nutrio... Hune tamen vitam finiam
Ad
mortis diem veniam.
Et songeant au Jugement dernier honte en s'apostrophant «
il
rougit d'une belle
:
Alors tes gestes mauvais, tes secrètes turpitudes, les
verront en détail des milliers de milliers d'hommes...
Tune
»
tua gesta noxia
Sécréta quoque turpia
vrdebunt eireumstantia
Virorum
Pour ne pas briser
le
mille millia.
cycle des poètes latins qui lurent
principalement jardiniers au l'allégorie,
il
parterre du
convient d'étudier
ici
les
symbole ou de
imaginations d'un
rêveur un peu moins ancien, Alain de Lisle, Alanus de
Insu lis. Très savant docteur, abbé, puis évéque d'Auxerre,
il
voulut mourir sous l'habit d'un simple moine, ù Cîteau.x.
Ce
fut
un grand écrivain mystique, curieux de
les analogies
découvrii-
cachées au fond des choses, adonné plus que
nul autre à la quête de l'invisible. Son imagination, dénuée
188
LE LATIN MYSTIQUE
de timidité, Ailes
lui
permit de rédiger un opuscule sur les Six
des Chérubins.
explicative
:
Des
Au
texte,
une image
trois paires d'aires,
en forme de flabelles compliquées
tombe comme
les
;
Les
et
jointe,
monte
une autre s'évase
pans d'un manteau d'archimandrite
même
dernière passe sur la poitrine, en croix de étole, puis
est
une s'en va
;
et
la
qu'une
descend en guise de jambières jusqu'aux pieds.
six ailes sont tuyautées
comme
des jeux d'orgues;
chacune se calamistré en cinq tuyaux
et
chaque tuyau
nom: Temperantîa, Casiimonia, Pudicilia, Bec-
porte un
titudo, Sanctiiudo, etc.
Ce
traité n'est
que de prose; à
celui-ci je
veux un peu
m'attarder, qui est de prose et de vers: Liber de planclu
Nalurae. In lacrymas risus, in fletum gaudia vorto,
In planct^m plausus...
Cum «
sua Naturam video sécréta
En larmes
le rire,
en deuil
silere...
le plaisir
se change
;
en
déploration la joie... quand je vois que la Nature se tait
sur ses secrets...
)j
Compatissante, l'implorée surgit. Elle n'est pas désagréable
:
Cujus crinis non mendicata luce sed propria stellare «
scintillans... In
corpus caput effigiabat pueJlae...
Des cheveux, non d'une lumière de mendicité, mais
d'un personnel éclat scintillaient... Sur un corps stellaire la tête se dressait, effigie Il
»
s'étonne du contraste de la chevelure dorée et de la
blancheur de «
de vierge.
\x\
peau
:
Cela formait un vrai paralogisme... »
189
IIILDEBERT ET ALAIN DE LISLE
Paralogisinum visuè concludebant.
Ses mamelles préceintes, fermes )»ommes, alTirmeiit
grâce d'une juvénile maturité
la
:
Mamillarum pomula gratiose juventutis maturitatem spondebant. «
De son accoutrement
adorné de gemmes.
Corona
un diadème
la pièce principale est
»
scintillatachoreis.
Les pierres de ce diadème sont au nombre de sept Lapis snperior
Adamas
Symbole
)
(Diamant)
Saturne.
)
Achales
Symbole
(Agate)
Jupiter.
)
(Pierre supérieure)
Lapis secundus
(Deuxième pierre)
j
)
Asiroiles
^
Symbole
(Troisième pierre)
)
(Astroïte)
)
Mars.
Lapis quarlus
)
Carbunculus
Symbole
(Quatrième pierre)
)
(Escarboucle)
Le
Lapis lerlius
:
Sapphirus
)
(Saphir)
Mercure.
Lapis sexlus
}
Hyacinlhus
Symbole
i
(Hyacinthe)
Venus.
IJllimn lapis
Margarita.
ijni
La pierre ultime
mendiait
les
était la Perle
suffrages
de
vial is. :
:
Aster Dionaeus.
a Car-
buuculo laminis mendicabal suffragia.
—
Aster Jo-
Symbole:
)
(Sixième pierre,
:
Soleil.
'Cinquième pierre)
Lapis quinlus
:
qui
Symbole ,
La Lune.
VEscar-
boucle.
La Nature, avec se préciser
;
cette
couronne planétaire, commence à
ses vêtements achèvent
la
différenciation
:
tout
V est symbole. Voici les souliers, en leur scolastique subtilité.
LE LATIN MYSTIQUE
190
Calci auteni, ex allutea pelle traducentes materiam, ita fami-
pedum sequebantur
liariter
ideas,
ut in
pedibus
ipsis
nati,
if>sisque mirabiliter viderentur inscripti, «
Les souliers,
de peau alunée,
faits
si
familièrement
suivaient les idées (les formes) des pieds, qu'on les eût
mêmes
dit nés sur les pieds
et la
merveilleusement ins-
crits. »
Gloses les descriptions, commence
La
Nature parle à Alain [Natura
est belle et parée, c'est
Ut
le
dialogue:
Alano
loquiiur). Elle
pour plaire à son seigneur l'Esprit
:
corporis materia nobilioribus naturae purpura-
sic lotius
mentis ornata, ad nuptias gradiens, marito Spiritui gratius jungeretur, ne maritus suae conjugis deformitatem fastidiens ejus refutaret conjugium. u
En
toute la matière de son corps ornée des plus nobles
purpureseences de
la
nature, c'est, marchant aux noces,
pour qu'elle s'unisse plus agréablement à son mari, prit, et
que
le
de sa femme,
mari
lui
n'aille pas,
refuser la co-union.
Suivent d'assez prolixes déclaration
»
:
Homo
optemperans.
Dieu impère, l'Ange opère, l'Homme obtempère.
En ment
d'autres termes initial
l'Es-
la difformité
explications, que borne cette
Deus imperans, Angélus operans, «
répugné par
:
l'Ange
et
Dieu imprime à l'Acte le
transmet à
O
mouve-
l'Homme, qui
subit.
Alain répond
le
»
:
Dei proies genetrixque rerum,
Vinculum mundi slabilisquc nexus,
le
191
HILDEBERT ET ALAIN DE LISLE
Gemma
terrenis,
spéculum caducis,
Lucifer orbis,
Pax, amor, virtus, regimen, potestas,
Ordo, lux,
linis, via,
dux, origo,
Vita, lux, splendor, species, Ogura,
Régula mundi.
Quae
voôjî,
plures recolens ideas,
Singulas rerum species monetans,
Res togas formis chlamidemque formae Poilice formas,
Cujus ad uutum juvenescil orbis, Silva crispatur
folii
capilo,
Et tua florum tunica veste
Terra superbit.
O
«
lignée de
monde, nœud de
Dieu
et
très stable,
la caducité,
génitrice
gemme
des choses,
pour
les
lien
du
humains, miroir
porte-lumière du monde,
Paix, amour, vertu, gouvei-nail, pouvoii-, ordre, lumière, fin, voie, tète, origine, vie, lumière, splendeur, «
beauté, figure, règle du monde, « Toi,
de l'Esprit tu cultives les idées (formes) nom-
breuses, tu monnayes la spéciosité des choses, tu revêts d'habits les choses et ta chlamyde a la forme que
lui
donne
ta volonté. «
Au
couvre
la
lorèt se
des frisures de ta chevelure de feuilles
et toute
signe de ta tète se rajeunit
fleurie, ta
tunique est
le
le
monde,
vêtement dont s'enorgueillit
la
terre. »
A
cet épithalame, qui n'est pas d'une
Alain ajoute des interrogatoires
;
médiocre poésie,
LE LATIN MYSTIQUE
192
Alani prima Quaeslio
Tu
causam resera petenti
viae
Cur
:
:
petis terras, peregrina coelis?
Cur tuae nostris
Munera
dcitatis offers
terris ?
Alani Quaeslio secunda
Ora cur Quid
:
fletus pluria rigantur?
tui vultus
lacrymae prophelant
?
Fletus interni satis est doloris
Lingua «
fidelis?
Première question d'Alain
ton voyage, réponds
grine des cieux
humains, «
les
?
:
:
Pourquoi viens-tu sur
munificences de
de
la
d^ Alain
:
?
En
qualifie par
logisme
Pourquoi tant dévisages
douleur intime
d'assez obscures raisons
exemple de sophisme, d'hyperbole
cum
«
les
? »
du taureau
et
de Pasiphae
Pasiphae etiam hiperboiicae Veneris
sibi turpiori
prophétisent
pleurs sont-ils le très
que
:
passant, elle métaphorise avec originalité
le coït
sophistice
Que
?
ta face ? les
La Nature répond par répondre
et
de para-
:
furiis agitata,
sub
facie
bruto bestiales nuptias celebrans, paralogisme
concludens, stupendo bovis conclusit sophismate.
Pasiphae par une hyperbolique Vénus agitée de
reurs, célébrant tiales
les
ta divinité ?
inondés par les pleurs
larmes que je vois sur fidèle signe
la terre, péré
Pourquoi nous répartis- tu, à nous,
Deuxième question
sont-ils
Dévoile-moi la cause de
fu-
sous une apparence sophistique de bes-
noces avec une brute, concluant par un honteux
paralogisme, commit avec
phisme.
)»
le
taureau un stupéfiant so-
HILDEBERT ET ALAIN DE LISLE Finalement,
elle
remèdes contre Ancilla «
A
Que ce
fiet sic
la
fait
un peu de morale, indique des
les vices,
vante
la sobriété
:
Caro Spiritus.
Chair
soit la servante
de l'Esprit.
»
moment, entrent en scène l'Hyménée,
divers personnages de
et
193
même
.
Chasteté
la
consistance
et,
après
d'abstruses discussions scolastiques, un certain Génie se
dresse et profère de nominatives excommunications contre les vices, closes
par
celle-ci, qui vise la
Qui autem a régula Veneris exceptionem Veneris privetur «
sodomie facit
:
auormalem,
sigillo.
Celui qui, contre la règle, se livrera à d'anormales
amours,
qu'il soit privé
Assentiment général,
du sceau de Vénus et
!
»
retour du bon poète Alain de
Lisle à la vie réelle, moins ingénieuse,
moins originale,
moins, de beaucoup, délectable, que ce rêve d'un Péripatéticien
du treizième
Latin mystique.
siècle.
X]]
Marbode. mes.
—
— De Meretrice. — Le
"Livre des
gem-
Symbolisme des pierres précieuses
:
l'Agate, l'Alectoirc, le Jaspe, le Saphir, l'Éme-
raude, l'Onyx, Béril,
la
Chrysolithe et
l'Hyacinthe,
la
doine,
le
naline,
l'Escarboucle.
pierres.
—
Topaze,
Chrysoprase,
—
UTfymne
Ullrbs beata Jérusalem. pierres, selon
le
Chéli-
la
Jayet, l'Aimant, le Corail,
symbolisme des bourg.
la
la
Cor-
des douze
— Autre
Conrad de Haim-
MORT en 1125 à clôt
un
l'âge de quatre-vingt-huit ans,
siècle,
à
ler qu'entacheraient si
inaugure
et
Anjou,
il
la
pédantisme
famille, croit-on,
des
enseigna diverses sciences et peut-être toutes,
à l'Université d'Angers, diverses qu'il savait tout, fut,
faconde par-
expressions une valeur
telles
mnémotechnique. De
Marbeuf, Bretagne
—
la fois l'étourderie et le
on prétendait donner à de
autre que
suivant,
le
Marbode
puis
en 1096, élu évéque de Rennes, après
des années d'épiscopat alla demander la paix qui doit précéder la mort au monastère de Saint- Aubin d'Angers que régissait la règle de saint Benoit.
Marbode
est le poète
gie et concordance.
Il
pour qui tout est symbole, analosait
que
l'émeraude est
si
dote des tempêtes, elle apaisera de sont les plus violentes tempêtes les
âmes humaines.
Il
un animal
physique
symbolique
ni la
émues par
les luxures (jui les
démons en
sait pourquoi la prostituée est avide
et dissolvante; c'est
ni la
même
l'anti-
spécial dont :
De
il
Meretrice.
n'ignore
198
LE LATIN MYSTIQUE
Innumeros inter laqueos quos callidus
Omnes per mundi colles camposque Maximus est, et quem vix quisquam Femina,
triste caput,
mala
hostis
tetendit fallere possit,
stirps, vitiosa
propage,
Plurimaquae totum per munduro scandala gignit... Femina, dulce malum, pariter favus atque venenum, Melle linens gladium cor confodit et sapientium.
Quis suasit primo vetitum gustare parenti?
Femina. Quis patrem natas vitiare coegit?
Femina. Quis fortem spoliatum crine peremit?
Femina. Quis justi sacrum caput ense
recidit ?
Femina, quae matris cumulavit crimine crimen, Incestam gravem graviori caede
notavit...
...Chimeram Cui non immerito fertur data forma trilormis,
Nam
pars prima leo, pars ultima cauda draconis,
Et mediae partes nil sunt nisi fervidus ignis.
Haec ad naturam raeretricis ludit imago. Ut praedam rapiat quae praefert ora leonis, Egredio simulans quiddam quasi nobile vultu
Hac «
La
nemi le
:
specie captos flammis exurit amoris.
prostituée.
— Des
par
très malin,
innombrables
monts
les
et
filets
que
l'en-
par les vais, nous tend,
plus dangereux, celui auquel presque personne ne peut
échapper, c'est la femme, vicieux dre... toi
jet,
dans
qui
Femme,
baume
des sages
premier
fruit
par l'épée
le
monde
mauvaise racine,
tant de scandales engen-
le
glaive dont tu perces
le
cœur
Qui persuada à l'homme de goûter au
!
défendu
?
—
La femme. Qui
—
força le pèrç à
La femme. Qui dompta le fort par La femme. Qui trancha de sa chevelure ? La femme, celle qui chef sacré du juste ?
déflorer ses filles la spoliation
triste tige,
ô très doux mal, à la fois miel et poison,
qui oins de
même
le
—
?
—
—
makbode au crime de ceste par
le
199
mère ajouta son propre crime,
la
une forme triforme, antérieurement d'un
ment d'un dragon, image qui donne tituée, car,
de
lion,
ilkustra l'in-
meurtre... Chimère, on te donna très justement
et
lion, postérieure-
au milieu rien qu'un très ardent feu:
la claire illusion
la
nature de la pros-
elle
avance une gueule
de
pour emporter sa proie,
simulant je ne sais quelle apparence de noblesse
ayant par cette spéciosité capté des vore en les flammes de son amour.
:
victimes, elle les dé»
Femina, dulce nialum, pariter favus atque venenum.
Cet agréable vers rappelle tribe
anonyme
telles expressions
d'une dia-
:
-Mulier est confusio hominis, bestia insanabilis... fetens rosa, tristis
paradisus, dulce venenum... poena
deleclabilis, dulcor
amaxus... «
La femme,
confusion de l'homme, bête inguérissable,
rose fétide, paradis lamentable, poison très doux, délec-
amère douceur...
table supplice,
Tout entier de symboles le
Livre des gemmes
fut
et
»
des plus étranges créances,
dès son aurore célèbre, traduit
en vers français par un contemporain.
mènerait loin
s'il
phiques, de Solin et
fallait
Un commentaire
méthodiquement, des hymnes
et d'Isidore
de Séville
et
de Pline
or-
même
de Théophraste citer les imaginations concordantes ou
contradictoires
Marbode de
;
on se borne à contresigner
l'autorité
telle autre, et
les citations
de
de sainte Hildegarde, ou çà et là de
d'y joindre la correspondante interprétation
en vieux français. I3e
Achate (Agate).
—
Hildegarde dit: L'agate naît du
LE LATIN MYSTIQUE
200 sol
humide; quoique chaude
ont plus que
et
l'air
l'eau
part à sa nature.
le i'eu
Selon Marbode
enflammée,
et
Comme
«
:
on
le
rapporte, fut pour la
première fois trouvée la pierre d'agate sur les bords d'un fleuve
nommé
de
nom
pareil... Elle conforte qui la porte,
entretient sa vigueur, lui
bonnes couleurs.
donne
la faconde, la
grâce et de
»
Ut perhibent prirnum lapis est inventas Achates In ripis fluvii qui
nomine dictus eodem...
Portantem munit viresque ministrat Achates Facumdumque facit gratumque bonique coloris... Acate est cette apelée Par un eve u
el est truvée...
Mais
la force
de
Ume
défent e
Culur
li
fait
li
fait
est grand.
poissant,
aveir vermeil.
Transparente ou demi -transparente, noire, brune
ou
grise, ra.yée, tachetée, pointillée, mouchetée, souvent
tri
ou
quatricolore, l'agate a reçu mille
ne sait de quelle variété
il
noms
différents et
on
est ici question.
—
Pierre imprécise; selon De Alectorio {Alecloiré). dom Pernety, « espèce de pierre brillante et presque transce qui paraphrase simpleparente comme du cristal »,
—
ment Pline
Marbode
:
:
crislallina specie. «
Dans
testicules, qu'il ait
le
ventricule d'un coq, eveuvé de ses
vécu trois ans au moins en eunuque,
prend naissance cette pierre dont ce n'est mière gloire. Et pendant deux
fois
là
que
la pre-
deux ans,
elle
se
met
à croître, sans que pourtant sa grosseur puisse excéder celle d'une fève. Cette pierre
porte, elle
rend
l'orateur
rend invincible quiconque
disert
en paroles,
elle
la
rend
201
MARBODE
agréable à tous. Elle donne la ver-
constant et en tout
deur, excite aux choses de Vénus. Elle est la
femme
bons
qui veut plaire à son mari. Pour qu'elle ait ces
effets,
on
Ventriculo
Cum
commode pour »
qui teslibus est viduatus,
galli,
tribus, ut
Nascitur
porte close en la bouche.
la
minimum, factus spado, vixerit cujus non ultima laus est,
annis,
ille lapis,
Et per bis binos capit incrementa sequentes
Mensuramque fabae crescens excédera nescit... Invictum reddit lapis hic quemcumque gerentem. Hic oratorem verbis facit esse disertum, Constantem reddens cunctisque per omnia gratum. facit incentiva vigentes.
Hic circa Veneris
Commodus
uxori quae vult fore grata marito.
Ut bona praestet clausus portatur Alectoire tenent a
Ki creist
el
in ore.
bon
ventre del chiapun
Treis anz coes pois est chiastrez,
Tan vit ke set ans a passez. En son ventre trovent la pierre Ke mut est précieuse e chiere. D'une fève a Ki
la
Vertu
Amer
li
fait
dune livre
grandeur...
la tient
le fait e
Femme Et
la
garde e
en mémoire
gran victoire,
e
bien parlant.
de son enfant
de sun senior amer.
Et en bûche se voit porter.
De J ASP IDE
{Jaspe).
—
Plus sûrement que l'alectoire
(le
traducteur ne semble pas avoir compris les incentiva Veneris), le
jaspe « apposé sur
gésine
»,
le
ventre soulage la
Appositus juvat mulierem parturientem.
A
feme ke
travalle aïe.
femme en
LE LATIN MYSTIQUE
202
Mais de quel jaspe
s'agit-il
tront les sages-femmes
toute chenue, la très
et
comment
s'y reconnaî-
la candide galactite, la corsoide
:
rouge sanguine,
la
glauque héliotrope
ponctuée de pourpre, la jaunâtre térébenthine, la pseudomalachite aux phosphorescences vertes de chair putréfiée, la pseudoprase, rubanée,
comme un mois de
Marie, de
blanc ou de bleu, la pierre d'azur, granulée de blanc et piquetée d'or, la pierre d'Arménie d'un vert bleu clair,
semé de presque
invisibles gouttes de
pseudo-
le
lait,
saphir pareil à un ciel de nuit d'hiver étoile d'or, la panthère mouchetée d'ocre, la grammatite qui porte de gueules
au pal d'argent, la polygramme dont la peau rouge
s'écorche de lettres pâles
De Sapphirato
—
(Saphir).
autant de jaspes.
—
Hildegarde
:
Le saphir
est
chaud. « Il croît
vers le temps de midi, alors que
son ardeur arde
un peu obstrué.
si
fort
que de cette ardeur
le soleil
l'air
en
se trouve
»
Secundum tempus meridianum crescit, cum sol in ardoresuo fortiter ardet quod aer aiiquantum de ardore ejus obs-
lam
truatur. Il a,
selon Marbode, de bien agréables spécialités, gué-
rissant les sueurs profuses, les ulcères, les
mais pour
maux
qu'il départisse ses bénéficences
celui qui le porte, très
«
chastement se comporte
il
d'yeux faut
;
que
».
Sed quis gestat eum castissimus esse jubetur. Porter se volt mut chiastement.
Bleu de
ciel (c'est le
mâle), bleu de Méditerranée (c'est
la femelle), le saphir est quelquefois
d'un très pâle vert
d'eau, ou blanc, ou diamantin, ou laiteux;
il
s'agit
ici
du
MAR30DE
203
saphir bleu, couleur du firmament, dont
il
est
une conden-
sation.
De Smaragdo {Emeraudé). raude croît au matin du jour
que
la \dridité
de
— et
Hildegarde
au lever du
«
:
L'éme-
soleil, alors
des gazons sont à l'extrême,
la terre et
alors que les herbes sucent aussi fort la viridité de la terre
qu'un agneau
de sa mère, ce qui explique à merveille
le lait
pourquoi l'émeraude est verte.
Smaragdus
mane
in
ditas terrae et
»
die crescit et in ortu solis... et
gramina maxima
vigent... et tune
tum
herbae
viri-
viridi-
tatem fortiter tara sugunt ut agnus qui lac sugit.
Marbode
On
:
«
On
croit qu'elle peut éloigner les tempêtes.
dit qu'elle peut
comprimer
les
mouvements de
lasci-
vité. »
Et tempestates avertere posse putatur,
Fertur lascives etiam compescere motus. Si toilt
AUégoriquement
tempeste e luxure.
les alchimistes appelaient
émeraude
la
rosée de mai, mais cette rosée de mai n'était elle-même que le
symbole de
la rosée mercurielle,
moment où dans le
la
cornue
il
du métal en fusion au
se sublime en vapeurs
;
c'est
produit de la putréfaction, quatrième degré des opéra-
tions alchimiques. Peut-être que cette note obscurcira
un
peu, pour cette fois, les imaginations de l'adorable nojine
de Rupertsberg.
De Onyce {Onyx). est
chaud
«
L'onyx^ dit
et croît vers la troisième
épaisse nuée, quand
le soleil
sainte
Hildegarde,
heure du jour dans une
fortement chauffe.
Onychinus calidus est et circa tertiam horam nube crescit cum sol valde ardet.
»
diei in spissa
204
LE LATIN MYSTIQUE
Marbode
«
:
Suspendu au cou ou passé au doigt, l'onyx
évoque pendant
sommeil
le
les
lémures
et toutes les tris-
tesses. »
At collo suspensus onyx digitove ligatus In
somno lémures Onice
fait
et tristia cuncta figurât.
grès sunges avoir
Tenciuns e fantosmes
Ces mauvais songes,
veir.
sarde {sardius, dit Marbode;
la
sardine, selon le vieux poète français) les éloigne et les vainc. C'est
une pierre rougeâtre ou orangée, parfois dans
pâle, « qui naît
les
après-midi d'automne, après les
grandes pluies, lorsque tombent des lauriers,
—
et périssent les feuilles
laubrorum
folia
très
».
L'onyx simule assez
bien un œil vague sous une paupière morne, œil blanc, œil
rouge
;
quelquefois, côte à côte, trois
dardent leurs prunelles
folles
:
yeux diaboliques
d'où la peur et les rêves
tristes.
De Chrysolitho
{Chrysolithe, en réalité
Ardente liquéfaction «
épouvante
les
d'or, flavescent
:
Topaze).
polyèdre, la
démons, lorsque peivée d'un trou,
topaze enfilée
d'une soie d'âne, on la porte suspendue au bras gauche Pertusus setus
Daemones
si
— ».
transpiciatur aselli
exterret et eos agitare putatur.
Trajectum laevo decei hune portare lacerto. Ki
la
perce e dune
Sei d'asne
el
AI senestre bras
Le diablez ne
De Beryllo la pierre
[Béril).
céladonne
la
pendra,
l'attendra.
— C'est
« faite
met
i
pertuisée
la
glauque aigue-marine,
de la quintessence des eaux
».
MARBODE
Marbode soupirs
la
recommande
pour
«
205
faire
passer les rots et les
».
Portalaque ructatus simul et suspiria
E
le
11
tollit.
toldra suspir e rut.
De Topazio (Topaze,
en réalité
Chrysolithe).
:
—
Cette
pierre, la chrysolithe, qui simule les topazes avec quelque
peu de
vert, en reflet,
dans
le
jaune pâle de sa chair, entre
en composition dans de puissants magistères « elle
apaise les eaux bouillantes
;
de plus,
».
Ferventes etiam compescere dicitur undas. Desboillir fait levé boillant
De Hyacintho
i
Hyacinthe).
l'occasion, des tendances lait (c'est
Marbode
au
—
Rougeâtre avec, selon
violet,
à l'ambre, au miel, au
l'hyacinthe femelle), au safran (c'est le mâle)
contredit
un peu
à
ces nuances
:•« Il
:
y en a de
granates (couleur de grenat), de citrines (citron), de turquines (bleu mat de la turquoise, bleu de Venise). Toutes sont de vertu confortative, chassent la tristesse et les vai-
nes suspicions ...
».
Sunt granati, sunt
citrini
venetique,
Confortativae cuncti virtutis habentur,
Tristitiamquc fugant et vanas suspiciones. Jagunde.s sunt de treis maneres
Et sunt
Lune
mut
preciuses pieres.
est granate, laltre citrine,
Laltre evage
si
unt medicine.
Tûtes confortent par vigur, Vains pensers toilent
A Home,
et tristur.
jadis, rh3'acinthe était la
base d'un électuaire
fameux contre les fièvres; on pulvérisait ensemble, puis on
206
LE LATIN MYSTIQUE
incorporait à du sirop de limon sucré de « sucre fin
gemmes
ingrédients
et divers
en voici
;
la
«
academico
:
Hyacinthe orientale (selon d'autres,
Émeraude Saphir
dragm.
ii)
orientale ââ. scrupul.
or.
ii.
Topaze or. Grenat or. Perles (non perforées) Corail rouge
Item blanc
scrup.
ii,
5.
Corne de licorne Raclure d'ivoire. Bois d'aloès
.
dr. 5.
dr.
ii,
6.
Os de cœur de cerf. n
u
Dans
de la terre
ciel et
!
Père de toutes choses. Dieu qui m'as formé du limon de
la terre et
fais
tremblement du
le
que
admirablement de ton propre sang m'as racheté,
mon
corps tout putréfié, fais que du sépulcre, au
jour du jugement,
il
sorte ressuscité,
tremblement du
«
Dans
«
Libère-moi, Seigneur, de
le
ciel et la
de
mort
la terre.
éternelle,
en ce jour-
où tout tremblera, «
Dans
(
celle de l'Écriture. Sibylle était une autorité égale à Otlilonus, moine de SaintDéjà, à la fin du onzième siècle.
La
Emmeramm«% phètes
invoquait onsomble
Sil)ylle et les
la
Pro-
:
Porro dios iUa complebil vota sibyllae Atquc piophelarum coniprobat indiciuni. .
Et ce jour accomplira
vera
le
vœux do
témoignage des Propliètes
même moine songe au
Le
llln
a
les
3.
comprou-
»
jour de colère.
dies inirae pravis advenerit irae.
Ce jour adviendra d'étonnante
chant
la Sibylle et
colère contre les
mé-
:;
verbalement dans La quinzième strophe du Dies irae est a u Et statuet oves, quidem saint Mathieu, ch. xxv, v. 33 :
dextris suis, haedos
autcm
a sinistris.
—
boucs. brebis à sa droite et à gauche les
Et
il
placera les
^)
que pour ses Pour ce souvenir évangélique, non moins tout le moyen âge, le violents appétits, le bouc lut. durant symbole du péché, spécialement de limpupins fréquent reté.
Cet&il un
lieu
commun. On
voit,
au douzième
siècle.
328
LE LATIN MYSTIQUE
Serlon, évêque
Henri
de
Séez
et
parfois
poète,
reprocher à
d'Angleterre et à sa cour, dans l'église de Garentan,
1"='"
de porter de longs cheveux et une longue barbe
ressembler à des boucs, dont
t'ont
pidement l'ignoble
qui les
«
les libertins imitent tur-
de se raser pour
lubricité... Ils évitent
ne pas blesser par une rude barbe les femmes qu'ils baisent.
»
La deuxième
et la
sixième strophes du Dies îrae furent
Damien
pressenties par saint Pierre
O quam
dira,
Voce judex «
quani horrenda
intonat.
Combien véhémente, combien
Dieu juge
!
:
terrible s'élève la voix
du
»
Egalement,
la
cinquième
Mox
:
occulta singulorum
Cunctis patent cordium. «
Tout ce qui se cache au fond de chaque cœur sera devant
tous dévoilé.
Mais
»
elle vient peut-être
(XX, 12)
Et vidi
plus directement de l'Apocalypse
:
mortuos magnos
throni, et libri aperti sunt
:
et pusillos,
stantes
in
conspectu
et alius liber apertus est
vitae: et judicati sunt mortui ex his
quae scripta erant
qui est in libris
secundum opéra ipsorum. «
Et
je vis les
morts, les grands
et les petits, se
face au trône, et les livres furent ouverts
:
et
tenant
un autre
fut ouvert, qui est le livre de vie: et furent jugés les
livre
morts
selon les choses écrites dans les livres, selon leurs œuvres.
»
HISTOIRE DU
La septième
329
DIES IRAE »
«
onzième, outre ce qu'elles prennent au
et la
Libéra, empruntent quelques mots à un passage du de saint Anselme,
De
Dcsiiper. judex iratus
mundi
Simililudine ;
:
mundus ardens;
foris,
traité
intus,conscien-
cia urens; ibi, vix justus salvabitur... «
En
haut, le juge en colère
dedans, sauvé...
la
;
dehors,
conscience en feu
;
le
là,
juste à peine sera
et acclinis,
Cor contritum, quasi (iere curam mei finis. Je te
le
demande en ma
comme
de
mozarabe
cinis
:
prière, le front penché, le
cendre, prends soin de
la
se retrouve, avec ses images, rit
;
:
Oro supplex
contrit
monde en flammes
»
L'avant-dernière
«
le
dans
cœur
ma fin dernière »,
l'office
des Morts du
:
Expandi manus meas ad
Domine
te.
;
anima mea velut
terra
sine aqua: citoexaudi me. « J'ai
étendu mes mains vers
pareille à de la terre sèche
Adam
:
au
toi,
Seigneur,
plus vite,
de Saint-Victor avait dit
Inventione sanciae crucis ...
mon âme
exauce-moi.
dans
sa
prose
est »
De
:
Sed quum dies
Confer nobis
erit irae
et largire
Sempiterna gaudia. «
aux
Quand viendra joies éternelles.
La Lamentation
le
jour de colère, fais-nous participer
»
d'Hildebert,
Lamentatio peccairicis
LE LATIN MYSTIQUE
330
animae, renferme quelques expressions qui se retrouveront presque textuelles dans le
rythme est
le
môme
la
prose de
Thomas de Celano
;
et
:
Quid boni Christo deferam,
Quid
me
Tune (Jui
fecisse
ille
referam
?...
rex allissimus
nunc extat piissimus
Judex
erit justissimus...
Postquam
nil
quibo facere
Quo poenas possim Sed consumât
fugere
incinère...
Quid tune dices honiuncio «
?...
Quoi de bon présenter au Christ, laquelle de mes actions
lui offrir ?...
Alors
le très
haut Roi, maintenant très pitoya-
ble, sera très juste juge... Il n'y
aura plus rien à
châtiment sera infuyable, je serai consumé en Alors, que diras-tu, pauvre
homme
de rien?
faire, le
cendre...
»
Saint Bernard, qui avait le génie du rythme, rencontra
presque
dans
éparses eh. 71)
Quid
sa prose {Liber de
le
Nullus
homo
de
sine timoré poterit esse
ce jour que dirons-nous... juste à peine est sauvé...
terreur en un tel jour. »
En
lit
modo bene
vivendi,
in illa die dicluri simus... si in die judicii vix salvabitur
En
ment
Dies îrae. Déjà, on
:
justus... «
définitif
un
phrases
telles
vers,
il
formula
:
IngoHS metus
Aque
flctus
si
illa die...
à l'heure du juge-
Nul homme ne sera sans
HISTOIUK nu
«
lurbal animain
Meam
331
DIES IRAE » :
Pavel sensus
Dum
suspensus
Horani pensât ultimam. Quis futurus Et sccurus In illo examine,
Quando patent Quae nunc latent Arguente luminc
!...
Ululafus
Et ploralus
Frustra dabunt perditi
Quum
maligni
Saevo igni
Semel erunt
traditi...
Ad quid tendam Ut tremendani
Evadam sententiam ? Queni requirana, Per quem iram Judicis eiîugiam?...
«
La
crainte
m'écrase et des sanglots troublent
mon
âme; mon cœur s'épeure lorsqu'en suspens il pense à sa Qui donc alors, qui sera sur de ses dernière heure.
—
réponses, quand surgiront tous nos secrets, à l'argument
delà lumière?... damnés, seront
—
Les hurlements,
inutiles,
quand
les
les
méchants au feu bar-
bare seront livrés tous d'un seul coup... fuir
pour échapper à
la
larmoiements,
— Par
?
A
juge
?...
sentence épouvantable
secours avoir recours contre
la colère
de
mon
où m'enquel »
LE LATIN MYSTIQUE
332
La prose Langueniibus
in
purgatorio, prière que l'on
adresse à Marie en quelques églises, est-elle antérieure au
Dies irae?
Il
dans
faut,
le
doute, en citer les cinq der-
nières strophes; d'un beau rythme et de rimes très riches, elle
apparaît assez inférieure d'idée
et
d'élocution
:
Intremendo Dei judicio
Quando fiet stricta discussio, Tune etiam supplica Filio Ut
sit
nobis
cum
Sanctis portio,
Maria.
Dies
illa,
dies terribilis,
Dies malis intollerabilis
Sed
tu,
Fac
sit
mater semper amabilis, nobis Judex placabihs,
O Illa
:
Maria.
dies tantus servabitui-
Vigor quod vix justus salvabitur,
Nemo
reus justificabitur
Sed singulis jus suuni dabitur,
O
Maria.
Nos tiniemus dicm
judicii
Quia maie de nobis conscii
Sed tu mater summi
:
consilii
Para nobis locum refugii,
.
Maria.
Tune
iratus
Judex adveniet,
Singulorum causa discutiet
Personamque nullam accipiet De singulis juste deffinict, Maria.
A
comparer avec Rottach, cinquantième strophe d'un
Acrostiche sur VAve Maria, qui en compte plus de cent
:
HISTOIRE DU « DIES IRAE
333
»
Rogo, mater, plorabundis
Aurem praebe
Opem
ad
vocibus,
de profundis
te
Miserere precantibus.
Per
te
gratiarum undis
Absolvantur citius
Poena purgatoria. Traduction du Langaentibus «
En
le terrible
:
jour du jugement suprême, quand vien-
dra l'heure de l'interrogatoire, alors va qu'il là,
et supplie ton fils
nous place parmi ses saints, ô Marie.
— Jour,
jour effroyable, jour aux méchants intolérable
mère toujours aimable, Marie. — Ah qu'à peine
ce
!
le juste
le
soit
ô
sévérité
le
sort qu'il aura mérité, ô Marie.
—
jour du jugement, car notre conscience n'est
pas tranquille
:
mais
toi,
mère du
très haut conseil, pré-
pare-nous (juelque lieu de refuge, ô Marie. le
toi,
favorable,
jour aura tant de
jour-là, ce
par
sera sauvé, et nul coupable justifié, mais
à chacun sera donné
Craignons
juge nous
le
:
celui-
juge en colère, discutera
la
—
Il
cause de chacun, et sans
égard pour n'importe quelle personne, de chacun avec justice, ô Marie...
viendra
il
jugera
»
Enfin, l'origine authentique du Dies irae, du Libéra et
de tous les précédents vers christianisme.
Le Dies irae
idées et assonances, dans
doute,
parce
qu'il
et
versets est antérieure au
se trouve, en ses essentielles
un
proféra de courtes prophéties),
Sophonie {Prophelia Sophoniae, 45.
Dies irae, dies
prophète (petit sans
petit
illa,
I)
dies tribulationis
calamitatis et miseriae, dies tenebrarum lae et turbinis.
dans
:
et angustiac, dies
et caliginis, dies
nebu-
LE LAïlN MYSTIQUE
334 16.
Dies tubae
clangoris super civitates munitas et super
ef
angulos excelsos. 47. Et
Domino
tribulabo homines et ambulabunt ut coeci, qui
peccaverunt
:
humus
et effundetur sanguis eoruni sicut
et coi-
pora eorum sicut stercora.
Sed
18.
et
argentum eorum
rare eos in die irae Domini terra, quia
et
aurum eorum non
devorabitur omnis
in igné zeli ejus
:
consummationem cum
poteritlibe-
faciet cunctis
festinatione
habitantibus terram.
Jour de colère, jour,
« 15.
de tribulation
celui-là,
et
d'angoisse, jour de calamité et de misère, jour de ténèbres et
de fumée, jour de nuée
et
fiées et sur les angles des
Et
« 17.
comme gneur
les cités forti-
montagnes.
je tourmenterai les
hommes
marcheront
et ils
des aveugles, ceux qui péchèrent contre et leur
:
corps
et leur « 18.
rer
de tourbillon.
Jour de trompette et de clameur sur
« 16.
Mais
sang
.sera
comme du
épandu comme de
Sei-
le
la terre
molle
fumier.
ni leur argent, ni leur or ne pourront les libé-
au jour de
colère du Seigneur
la
:
par
feu de
le
sa
sera dévorée, et la consommation
jalousie toute la terre
s'accomplira avec hâte de tous les habitants de
Quelques autres allusions au jour de
la terre. »
colère* et
sont faites dans Jérémie, dans Joël et dans
de feu
Amos, mais
discrètes, sans précision et sans détails.
Avant de donner vient
encore
immédiatement
de et
le texte
citer
du Dies /rae lui-même,
deux proses qui
auxquelles
le
il
con-
précédèrent
Thomas de Celano
a directe-
ment emprunté des vers, des rimes, des strophes, presque entières.
très
Toutes deux semblent du douzième
peu antérieures à
la
rédaction franciscaine
siècle, :
de
HISTOIRE DU Terret
me
«
DIES IKA.E
335
»
dies terroris,
Irae dies et furoiis,
Dies luctus et moeroris
Dies ultrix peccatoris.
Expavesco quidein luullum Venturi judicis vultuui Cui latebit
iiil
occultuin
Et manebitnil inultum.
Et
qiiis
nostnun non timebil
Quando Judex apparebit
An te quem
ignis ardebit,
Peccatores qui delebit. Veniet Judex de coelis Testis verax et fidelis,
Veniet et non
silebit,
Judicabit ncc timobit.
Juste quidem judicabit
Nec pei'sonam acceptabit, Prclio non corrunipetur
Sed nec precibus
^eu co'lectio veter. scriptorum 2 vol. in-4).
(Paris, 1721,
LE LATIN MYSTIQUE
390
Zaccaria, Bibliolheca rilualis (Rome, 1776-81, 3 vol. in-4). Cornélius Schulting, Bibliolheca ecclesiastica (Cologne, 1592, 4 vol. in-folio).
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Lazius, De
veteris
Ecclesiae
ritibns
caeremoniis
ac
(Anvers,
1560,
in-4).
DoM Martin Gerbert,
Vêtus
Lilurgia alemanica (Saint-Biaise, 1774,
2 vol. in-4).
Le même, Monumenla Ulm,
veteris
Liturgiae alemanicae (Saint-Biaise et
1777-79, 2 vol. in-4).
Missale mixlum secundum regulam B. Isidori, dictum Mozarabes praefaiione, notis et appendice ab Alex. Lesbeo, S. J. (Rome, 1755, in-folio). Réimprimé dans Migne, Patr. lat., t. LXXXV-LXXXVL
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(Consulter
:
writers to Ihe
:
—
—
—
—
—
— —
—
—
—
—
—
secundum regulam S. Ambrosii (Milan, 1504, in-folio). Abbé U. Chevalier, Bibliographie des Hyn^nes et Proses de aale
l'Église.
L
392
LE LATIN MYSTIQUE
— Œuvres siîparkes
I>.
ou publiées dans Migxe, Dreves-.
LE Corpus DE Vienne, etc.
(Nota.
— M., —
d'un chiffre, .signifie Collection Migne, tel tome.) Le Siège de Paris par les Normands, poème dWhbon, avec la Iradaction en regard (Paris, 1834, in-8). Adron Di: Fleury. M. IHSt. Abailard. Pelri Abailardi opéra (Paris, 1616, in-4). M. 17S.
Abbon.
suivi
—
132.
!M.
—
— Adalhemo. —
—
M.
141.
—
ADALIIARD. M. 10:"). S. -Victor. Œuvres, édition Léon Gautier. Adelman. M. U3. V. ^'. Gaudence. Ademar. M. 141. S. Adiiel.me ou Alduelme. Adhelnii opéra omnlu (Oxford, 1844, in-8). De Virginilale (dans Bedae opéra quaedam, lOD.i). M. 89. Agio. M. 137. S. Agomard. 5. Agobardi opéra (Paris, 1660, 2 vol. in-8i. —M. 104. AiMoiN. M. 126. Aimoini Monaehi Libri V de Geslis Francorum. Libri II de invenlione corporis S. Vincenlii. etc. (Paris, 1602, S.
— —
Adam de
—
—
—
—
—
—
—
—
—
in-folio,.
DE Fleury.— M. 13!). de Lisle. — M. 210. V. Tliéodule. Albert le Grand. Alberti Magni opéra omnia (Lyon. Ai.MOiN
—
.\lain
—
1651,
21 vol.
in-folio).
—
Albert de Pn.voun. Alcuin.
—
Dreves, Anal. hymn. B. Flacci Albini Alciiini opéra iP.,
deSaint-Emmeramnie, -Vlfanus.
— M,
Ambroise, 10 vol. in-8).
1617, in-folio
—
Monaslèré
;
M. lûO-lOl.
147.
—
.M.
A'.
Anibrosii opéra qiiae cxlant omnia (Pari.s,
Alvarès de Cordoue. S.
1777, 2 vol. in-folio).
—
P.
-S.
-M.
12 184-1.
14-17.
Amoenus. — M. 61. Andrad. — M. 11."). S.
Angilbert.
—
M. 99.
—
Angilbfrt de Corbie. M. 129. Ansellus. — M. 151. S. Anselme de Cantorbéry.
—
Anselnii Canluariensis opéra (Pari.s,
— M. 158-I.ô9. — M. 149.
1675 et 1721, in-folio).
Anselme de Lucques. .\ntonius.
Arator.
—
— M. .M.
5.
i>S.
—
Arator, De Actibus aposiolorum (Zutphanie, 1769,
in-8).
Arnulfe de LisiEux. (Oxford, 1844, -VSTERIUS. M.
—
.S.
Augustin. -M.
32-47.
—
— M.
201.
—
Arnulfi
Lexoviensis Epislolae,
etc.
in-8).
19.
Augustini opéra (Paris, 1689-1700, 11 vol.
in-folio).
—
HIRLIOGRAPHIE
in-16;.
Auspiciu?..
—
M.
61.
—
M.
59.
—
AviTUS.
393
— Ausonii galli poelae opéra omnia iFlorence. — Opéra quae exlanl :Paris, 1730, in-4|. — M.
AusoNi;.
Ph. Junte, J517. l'J.
Alcimi Avili de origine mundi (Strasbourg 1507 ^
in-8).
—
DÈor LE VKNÉRAOLr..
Venerabilis Bcdne npera omnia (Bàle, 1563, et Cologne, 1012, 8 vol. in-folio). M. 90-91. Bl-RN.VBD LE MOINK. M. 87. s. Bernard. S. Bernardi opéra omnia (Paris, 1642, 6 vol. in-folio
—
—
—
—M.
P., 11590 .édit. Mabillon], 2 vol. in-folio}.
Bernaru de Morlaix ou de Morlay.
—
—
—
182-185 bis.
Dnfficld.
Behno. Kehrein. M. 142. Bernovin. M. 105. BoÈCE. Boelhi opéra (BAle, 1570,
—
-
Boelii
rini
—
-
in-folio). Anicii Torqunli Seneconsolalione philosopliiae libri V (Paris KJsu in-ll'
de
'
'
M. 63-64.
—
Bonaventure. S. Bonavenlurae opéra omnia iRome, 1588-lô9r; e Mayence, 1609, 7 vol. in-folio; Venise, 1751-1756, 13 vol. in-4 Psallerium B. M. Virginis (Paris. 1656, in-32). S. BoNiFACE. — M. 89. — Bonifacii opéra omnia (O.xford, 1845 > S.
—
vol
in-8).
—
Oamenus. M. Charlemagne, Claidif.n.
mon
—
161.
—
M.
97-98.
Clandii
Claiidiani
quolquol exlanl opusculu
P.iris
Si-
Col nés, 1530. in-8). Claudien .Mamert. M. 53. S. Columbax. M. 80. (le
i
—
—
Columdan. — M. 87. Commodien. - Commodiani opéra (dans Corpus scriplorum eccles., t. XV). Comm. Inslrucliones (Witteb., 1705, in-4). Co/nm Carmina recogn. E. Liidwig ; Parlicula prier Inslruction.
—
—
(Leipzig, 1878, in-12),
compleclens
—
M. 5. Conrad de Gannino. Brèves. Conrad de Hai.mrourg. Dreves. ConoNATus. Ebert. COSMAS Jaspigus. .M. 133. S. Cyprif.n. Cgpriani opéra (Paris, 1726, Cyprien de ConnouE. M. 132. Cyprien LE .Moine. M. 89. Dagulf. M. 99.
—
—
—
—
—
Da-mase. .M.
— —
—
—
Damusii opusciila
el
qesla
in-folio).
(Rome,
— M.
1754,
84.
in-folio)'
—
13.
DOMMZON. — M. 149. DoNus OU DoMNus
•S.
—
I".
—
.M. 87.
Dracontius. Dracontii carmina M. 60. Drepanus Florus. M. 61. Dldo. M. 141.
—
—
—
éd.
F.
Arevolo (Rome, 1791,
in-4).
394 Ebuo.
—
M.
ll").
—
EGiNHAno.
mystique
^^^\'\y
i-i:
Œuvres
d'Eginhard (publiée? par M. 104.
compU'lex
de rilislnire de France. 2 vol. in-8). Kehrcin. ErucEiiAnD le Pal.\tin. Kelireiii. EKKKiiAitD LE ViELX. V. Severius Sanciiis. Endelechu.'?.
la Snciélt
—
—
—
—
—
Engelmoi). Ennodic.-,.
M.
120.
—Ennodii opcra
(Paris,
Itîll, in-8).
—
M.
(j:i,
—
M. 1S7. FlRKEMnALD. M- n(). Ermanric. M. lOy. Eumold le Noir. M. 87. Euc.ÈNE DE Tolède. Faltonia ou Ealco.ma Proba.
—
—
—
-
M.
11».
-
Prohae Falroniae c-nto
Virgilianus (Halle, 1719, in-8).
—
M. 99. Fardulf. Mené. Flavius de Chalons. M. 13.J. I'lodoard. M. 119Flore le Diacre. Ebert. Florentinus. M. lis. Folcard. FoRTUNAT. — Forlunali opcra (Rome, 1786-r787, 2 vol. in-4). — M. 88. M. 7. FORTUNATUS. M. 71. Frédégaire. M. 133. I'rédégod. Fromono le cénobite. — M. 141. M. 87. S. Fruc'iuosus. Fiilberli Carnotensis opéra varia (Paris, Fulbert de Cuartrep.
—
—
—
—
—
—
—
—
—
1608, in-8.
F'uLCOius.
—
— M.
—
141.
M. 150.
— M. 147. Gaudence. — M. 20. —
Gaieerius.
Gaudentii Brixlac ephcopi Sermoneu, etc. Accesserunt Ramperli et Adelmanni opusrula (Patavii. 1720, in-4). Galîerius de Caslellione, AlexanM. 208. Gautier de Castillon. (Lyon, 1558, in-4). dreidos Libri
S.
—
—
—
X
M. 139. Gerbert. Godeschalk. — Kehrein. M. 129. Gosbert.
— M.
141.
—
—
M. 121. Gotte.schalc. GrÉ(;oire le Grand.
—
S. Gregovii opéra
(Rome.
l.ï,95,
in-folio).
—
M. 75-79. GuDiiN.
—
M.
151.
Guido Aretinus. — M. 141. M. 146. Guidon d'Amiens. Guillaume Arulus. — M. Ii9. — Guilielmi Apuliensis rcrum Libri r (Rouen, 1582, in-4). M. 150. Guillaume de Poitiers. Guillaume de Saint-Denis. — M. 186. GuNzoN. — D. Marlène, Ampliss. coUectio.
—
—
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—
—
—
—
—
—
—
—
— Kehrein. M. 143. Herrade. M. iy4. Hilaire d'Angleterre. M. 178. HiLAiRE d'Arles. — S. Hilarii Arelalensis opéra (à la suite de Leonis Magni opéra, Venise, 1748, 2 vol. in-folio). M. 50. Hilaire de Poitiers. S, Hilarii Pictavorum episcopi opéra (Paris Hermannus Contractus.
—
—
—
— —
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—
—
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— —
—
—
—
—
1853, in 10).
Innocen-
III.
-
— M. 132. — Inoceniii
IJl
opéra (Cologne,
1ô.j2,
in-folio).
—
M
214-217.
—
Isidore de
Sévilli-. S. Isidori Hispalensis opéra (Paris, 1601, et Cologne, 1617, in-folio Rome, 1797-1803, 7 vol. in-4), M. 81-84. Jean de Salisrury. M. 199. Joannis Saresberiensis opéra omnia
(Oxford, 1848,5 vol.
Jacopone DE ToDi.
—
;
—
—
in-8).
—
Jacopone de Todi, Poésie spirituali Florence, Venise, 1617 in-4). Jean de Gari.Andia. M. 1.^0. S. Jérôme. S. Hiero'ngmi opéra omnia (Paris, 1693, 5 vol. in-folio M. 22-.S0. JosF.rn. M. 99. Juvencus. ;r— Juvenci Carmina recensait F. Arevali (Rome, 1792 in-4) M. 14. 1490, in-8
:
;
—
—
—
.
—
-
—
Lactance Opéra çuae ea:/an/ (Leyde, Laurent de Vérone. M. 163. S.
LiviMiJs.— M.
—
87.
1660, in-8).
—M.
6-7.
LE LATIN MYSTIQUE
390
Mar Brode. — V. Hildeberl. — M. Marc du Mont-Cassin. — M. 80. Marius Victor (Claudius).
—
171.
—
—
Clément. Poetae lalini minores M. 61. (Altembourg, 1780-98). Marius Victorinus. M. 8. S. Martin de Dûmes. M. 72. Mavortius. Ebert. Merobaudes. M. 61. MiLO. M. 121. NoTKER l'Ancien. M. 87. NoTKER Balbulus. Nolkeri Balbuli Liber sequenliarum. Ciichlove. Kehrein. M. 87. NoTKER Medicus. M. 87. Odilon DE Cluny. M. 142. Odon de Cluny. Odonis Cluniacensis opéra (dans Marrier, Biblioth. clun). M. 133. Odorannus. M. 142. Optatien Porphyre. Poelœ lalini minores (Paris, 1824-28, 8 vol. in-8). M. 19. Orientius. Orienta Commonitoria éd. Delrio (Anvers, 1600, in-I2). M. 61. Othlonus. M. 146.
—
—
—
—
—
— —
—
—
—
— — —
—
—
—
—
—
—
Paul Diacre ou Paul Warnefrid, ou Paul d'Aquilée. misceilae (Bâle,
(Lyon, 1595,
1569,
in-8).
—
De
origine
et
geslis
—
Historiée
Longobardorum
in-8).
Paulin d'Aquilée. folio). M. 99. Paulin de Nole.
—
1736, in-folio).
—
S.
Paulini Aquileinsis opéra (Venise, 1737,
— S. Paulini — M. 61.
Nolani opéra aucla
in-
(Vérone,
notis, elc.
—
Paulin de Pella ou le Pénitent. Corpus script, ecclesial., t. X\'I. Paulin DE PÉRiGUEU.x ou Paulinus Petrocorius ou Petricordiae. Corpus script, ecclesial., t. XVI. Poemata (Leipzig, 1686, in-8^. Philippe de Harveng. Philippi Harvengii opéra omnia (Douai, 1621, in-folio). M. 203. Pierre de Blois. — M. 207. Pierre DE CoBBEiL. —Clément. S. Pierre Damien. S. Pelri Damiani opéra omnia (Paris. I6(i3, infolio). M. 144-145. Pierre le Diacre. M. 173. Pierre de Riga.— M. 212. Xolices et Docum. de la S. de l'H. de
—
—
—
—
—
—
~
—
France, 1884 Versus de guudio filii Régis. Pierre de Vaux-Cernay. Versus de vicioria comitis Monlisfortis :
—
[Ibid.].
Pierre LE VÉNÉRABLE.
—
Pelri
Venerabilis Epistolae,
—
Opéra (Marrier, Bibl.
cuta (Paris. 1522, in-folio).
Poète Saxon (Le). — M. S. Prosper d'Aquitaine. 1744,
2
vol.
in-folio).
Rythmi clun.).
et
Mira-
— M. 181.
90.
— Prosperi Aquitani opéra omnia (Venise, — M. 51. — Poème de S. Prosper contre les
BIBLIOGRAPHIE ingrats, en
en
latin ef
français (Paris,
397
1698,
—
in-16).
V.
Pru-
dence.
—
Prudentius. Prosper. Joannes Damascenus. Cosmus Hierosolymitanus. Marcus episcopus. Tlieophanes (S. 1. n. d., in-8 contrefaçon aldine de Lyon, vers 1502). Aurelii Prudenfii démentis quae exlant (Bâle, 1562 Amsterdam, 1667 Halle, 1739, in-8 Prudentii carmina éd. F. Arevalo Paris, 1687, in-4).
Prudence.
;
—
;
(Kome, S.
1788, 2vol. in-4).
PuRCiiAnD.
—
M. 107-]
M.
—
Maur.
—M.
—
Prudence de Troyes.
U.\B.\N
;
—
;
M.
60.
11^.
1S9.
Rabani Mauri opéra (Cologne
1627, 3 vol. in-folio).—
12.
— M. 160.
Radulfus Tortarius.
— M. 132. Ratpeiît. — M. 87. Ratpertus. — M. 126. Ratuod.
Regilinde
et
—V.
Herbade.
— M. 204. S. RÉMY. — M. 65. Rénal. — M. 147.
Herrade.
Rei.njeb.
—
Robert de France. M. 141. RoswiTiiA. Roswilhae virginis germanicae opéra (Witheb., 1704, in-4). Poésies latines de Roswith avec une traduction libre M. 137.
—
— —
en vers frinçais (Paris, 1850, gr. in-8i.
—
RusTicus Ei.PiDius. M. 67. RuPERT DE Saint-IIéribert. — Ruperti Tuitensîs opéra (Cologne, 1602, 2 vol. in-folio). M. 167. M. 13i. Salomon l'Évêque. M. 122. J, Scott Érigène. Secundinus. M. ••!. M. 61. Secundus. Sedulii opéra omnia éd. F. Arevalo (Rome, 1794, in-4). — Seduuus M. 19. Servait Lupi opéra (Anvers, 1710, in-8/. M. 119. Sebvatus Lupus. Severii Sancti id est Endeleichi Severius ou Severus Sanctus. M. 19. rhetoris de Mortibus boum carmen (Leyde, 1715, in-8). Poetae lalini minores (1824-26, 8 vol. in-8). Caii Solii Apollinaris Sidonii Arvernorum Sidoine Apollinaire. M. 58. episcopi opéra (Paris, 1597, in-8). Sigloard. M. 129. JEnigmata et Griphi ueteram ne Symposius Coelius. — M. 7. \\ A'o/es du chap xiv. recentiuni, etc. (Douai, 1604, in-8). Poetae latini minores (Altembourg. 1780-98). TnÉODERic l'Évèque. M. 137. M. 150. Théoderic le Moine. Auclores oclo continentes libros videlicet Duffield. Théodule. Cathoneni, Theodulum de contempla mundi. Alanuni de Pcraholis, Ecloga (AHcnboiirq. 177H, in-8) etc. {S. /., 1504, in-4).
—
— —
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
— —
—
—
—
LE LATIN MYSTIQUE
398 Thomas d'Aquin.
S.
1570 et
suiv., 17
—
vol.
S.
Thoniae Aquinalis opéra omnia (Rome, L'Office du S. Sacrement en latin
in-folio).
—
en français (Paris, 1681, in-16). Clément. Kehrein. Thomas de Celano. Venerabilis Thomae a Kempis opuscula recognovit Thomas A Kempis. el
—
—
—
F.-X. Kraus (Trêves, 18C8, 2 vol. in-16). M. 87. TuTiLO. M. 129. S. TuTiLO. Tyro Pbosper. Clément.— Poetne lai. minores (Altenbourg, 1780-98)M. 167, Udascalc. Dreves. Ulrich Stocklins de P»ottach. Dreves. Ulrich de Wessobrun. M. 113-114. Walafrid Strabo. M. 87. Waldram le Moine. M. 132. Waldram l'Évêque. M. 121. Wandalbebt. V. Paul Diacre. VVarnefrid. Kehrein. M. 142. Wipo. Wolfard. M. 129. M. 154. Wolphelm. Zacharius.— m. 162.
—
—
—
—
—
—
—
— —
— —
— — —
—
^^^^^^^^E
NOTES
INTRODUCTION
'77'. ""inTef 'n-16). - Cf. X
-
A. Grenier. Les
ec,«
~ F-
^"!.'"'*"' "' '""^^ ^^^'"' ''*«'^"« (Anvers, 1621 rebours, de J.-K. Huysmans (chap. m).
V. Notes du chap. ;„ys//,a«.
-
vi.i
/aurait
à chaque instant à noter les ^^""^ ' '^ «'^'^ -^ ^" te^te même de ta n^''*'^"'' I Vulgate. Les Prop^é/es, le Canligue des ranticjues et r^poc«/l e '' sont les trois sources les plus fréquentées par les poètes muo. L Homme, par Ernest Hello (Paris, 1872 in-8) Il
VulCf
-
Proclos.- A. Ilertzberg, Histoire de maine (Pans,
la
1888, 2 vol. in-8).
CHAPITRE
Commodien.
- Joachim
(Paris, E.
1
Gennadius.
—
I
Durel, Commodien. recherches sur la doctrine
lalanoueetleoocatulairedapoète édition Ludwig. Le Pape Gélase. M. .59. le texte,
Grèce sous la /omination 'mnanon ro-
Leroux,
1912.
-pTu,: ""'
—
M.
58.
M. Gaston Boissier. - Dans la Fin du Paganisme, ouvrage grande valeur malgré les préjugés classiques de iauteir^ Apollyon.
-
Cf.
Apocalypse, IX,
1
et
2.
d'une '
400
LE LATIN MYSTIQUE CHAPITRE
II
De Jona, De Sodonia, De Phoenice. — Ebert, De beneficiis suis Christas. — Clément. Ausone. — Cf. C.-J. Jullian, Ausone et son temps (Rev. Saluele, sancli vas amoris. — Ilymni Canliones Sueciae. t.
I.
hisl., 1891-1892).
el
CHAPITRE
III
—
Buona Pulcelta. Elnonensia, 2' éd. (Gand, 184.0, in-8). Prudence. V. sur Prudence: A Roseler, Der Kalholische Dichler Aur. Prudentius (Fribourg en Brisgau, 1886, in-8) A. Puech, Prudence, étude (Paris, 1888, in-8); F. Kennel, De Aur. Prudenlii Clem. re metrica (Rudolstadt, 1884, in-8) E. Faguet, De Aur. Prudeniii Clem. carniinibus lyricis (Bordeaux, 188S, in-8); H. Breidt De Aur. Prudenlio Clem. (Heidelberg, 1887, in-8).
—
;
;
,
CHAPITRE V
—
Claudien Mamerl. S. P. N. Claudiani Mamerii de Statu animae (Cygneae, 1655, in-16). V. Augustin Thierry. Fortunat. Grégoire de Tours. Cf. pour sa correspondance avec Fortunat le Livre des Miracles (Éd. Société de VHist. de France : P., 1864, in-8). V. sur Boèce H. Fraser Stewarl, Boethius, un essay (LonBoèce. dres, 1891, in-8j. Cf. Le Pasteur, d'Harmas, texte et trad. de A. Lelong,
—
—
—
:
1912.
Le groupe des poètes africains.
—
Ebert,
CHAPITRE .S.
t.
I.
VI
— Cf. Montalerabert, Moines d'Occident. — Cf. le P. Menestrier, Sur prophéties attribuées à saint — V. aussi: saint Bernard, De la vie et des gestes de saint
Columban.
Malachie. Malachie.
les
Malachie (M., Patr. lai.). Théodulphe. Cf. Hauréau, Singularités. Petalum. Ancien ornement épiscopal, lame d'or qui descendait sur le front, vers le nez (Du Cange). C'est à regret... Sur les vertus des plantes et la médecine analogique, voir Macer Floridus, De uiribus herbarum (Paris, 1845, in-8), J.-B. Porta, Phytognomica (Francfort, 1591, in-4)et R. de Gourmont. Promenades philosophiques, t. IH. Roswitha. Sur Roswitha, voyez les études et la traduction de Magnin. li y a une traduction de Paphnuce par A.-F. Herold.
—
—
—
:
—
CHAPITRE Nolker.
—
VII
V. Revue de Musique sacrée, 1862.
—
Sur S. Jean-Baptiste dans la poésie latine âge, voir la Légende de N.-D., par l'abbé Darras.
Godeschalk.
du moyen
NOTES
401
—
Ennodius. G. Tanzi. La Cronologia degli nodio; Trieste, 1889, in-8.
Magno
Felice
En-
vm
CHAPITRE
—
Nolker.
scrilli di
y eut l'ncore plusieurs autres Notker, dont Nolker Labeo, qui traduisit, au onzième siècle, Boèce en haut allemand (Cf. $tewart, Boethius. V. Noies du chap. v). O Filii. V. Appendice B. Ave, praeclara maris slella, Kehrein. Jean le Géomètre. Migne, Pair, grecque, t. 106. Guillaume de Conches. Cf. Hauréau, Singularités. Grégoire le Théologien. Grégoire de Nazianze, V. Migne. Pair, grecque, t. 35-38. Cf. A. Grenier, La vie et les poésies de S. Grégoire de N. (Clermont-Ferrand, 1858, in-8). Il
—
—
—
—
—
—
—
CHAPITRE
IX
—
Les Litanies. Cf. Paradisus arimae. Une prose en l honneur de S. Antoine. Ces vieilles exoralions. M. 138.
— Kehrein.
—
CHAPITRE X
Ave maris slella. — Clément. Sanctorum mer i lis. Clément. Isaïe. — Le Talmud dit aussi, à propos des mêmes pratiques (Traité .fehamolh, livre IV) « C'est comme si tu versais du sang humain
—
.
:
CHAPITRE
XI
—
Cf. Hauréau, Les opuscules d'IIildeberl de Lauardin. Jacques de Vitrij, le P. Chesneau, Jean de Gènes. Ces auteurs sont cités d'après Rapport de M. le comle A. de Baslard sur une cros.'ie du XII' siècle (dans Bull, du Comité de la langue, 1857).
Hildeberl.
—
:
CHAPITRE Mulier
— Auzeiger Kunde der d. vorzeil, nov. 1871. — 'Ooçiojî 'ApyovajT'./.à, "T;jlvoi, xai nepX AïOwv,
est confusio.
hymnes
orphiques.
curante A.-C-
xir
f.
Eschenbachio.
Accedunl H. Slephani
et
J. Scaligeri
nolac (Trêves, 1869, in-16).
—
Selon les Hymnes orphiques, l'agate a également des proet excitantes, et de plus peut « rendre tel homme agréable aux femmes ». Il y a dans ces hymnes tout un traité des croyances relatives à l'agate. « Quand on porte sur soi une pierre de jaspe, on devient Le Jaspe. agréable aux Dieux (jiaxâptov), on est apte aux œuvres sacrées, on L'Agate.
priétés
fortifiantes
—
peut faire pleuvoir... Latin mystique.
»
{Hymnes orphiques.) i^"
LE LATIN MYSTIQUE
402
—
L'Émeraude. à l'air pur. Le Jayel.
»
—
«
« 'AiYXTjevta^xâ paySov,
(Hymnes orphiques.) Les reptiles fuient
— l'émeraude qui le
brille pareille
jayet, disent les
malodorant
—
guérit diverses infirmités des femmes. » Cela concorde avec ce que dit Marbode, mais de quelle pierre, au « Le juste, entend parler le poète grec en décrivant ainsi le jais jais est couleur de feu, poli, ,->as très gros, il brûle en donnant une
Hymnes orphiques
;
il
:
flamme telle que celle du pin bien sec » ? De telles définitions, moitié fausses, moitié vraies, prouvent bien que tous ces poètes rapportent simplement de traditionnelles superstitions et que, pour ce qui est du jayet, par exemple, ils n'en ont jamais vu. « Le corail, selon le grec, est primitivement une herbe Le Corail. verte, une sorte d'algue... Vieillissant, elle se corrompt, se détache, surnage et à l'air se pétrifie tout en conservant sa forme végétale.
—
•>
C'est ce que dit Marborde. Édition de la Société des Anciens Textes. Nichdlas Bozon. Mone. On manuscrit de Carlsruhe.
—
Rubens Sardius.
—
—
Hymnes orphiques:
«
Le Sarde
sanglant... 2apô;x
8'at(JLaT0£VTa. »
—
Gioie, iratlado marauiglioso. Per Il Tesoro délie Cléandre Arnobe. Cleandro Arnobio. El hora in questi novelli giorni dato alla luce del Cf. sur les Mondo... da Archangelo Riccio (Venise, 1602, in-16). pierres précieuses, leurs vertus, leur symbolique: Pline, Hist nat.; Solin, Po/.y/iis/or. Avicenne, De ujr/u/e cord.,- Isidore de Séville,
—
.-
Etymologies: MhQYi le Grand, Comm. .sur la Physique d'Aristote; Camillus Leonardus, De fonte lapidum ; Lod. Dolce, Dialogo délie Gemme [Trad. Au De fonte Lctp.); Denys le Chartreux, Comm. sur VExode ; Arius Montanus, Comm. sur V Exode : Diverses ilissertations que l'on trouvera aux œuvres de Grégoire le Grand, Bède le
Vénérable, Cardan,
etc.
CHAPITRE
—
XIII
n'est pas d'accord sur l'attribution des poésies données ici à S. Bernard question très secondaire pour qui juge les œuvres en soi et non d'après la célébrité des auDes poésies latines attribuées à voir à ce sujet Hauréau teurs S. Bernard (Paris, 1890, in-8). Le Mort Saint-Innocent. — Au Louvre. Cf Lenoir, Musée, et Le livret de l'imagier, dans le Mercure de France, mars 1892.
Bernard.
S.
On
latines qui sont
;
:
;
—
Bibliothèque de l École des chartes, t. L François d'Assise. — Voir Ozanam, Les poètes franciscains. Mone. Ave, caput Christi. Paradisus animae. Capul spinis coronatum. Ilerrade. S.
—
—
CHAPITRE XIV Lilléralure des
énigmes.
—
On peut
consulter
le
recueil suivant
:
403
NOTES JEnigmala et griphi ueterum ac recentium cum lionis in Symposium, etc. (Douai, 1604, in-8).
—
Tativine et Eusèbe.
— Ce mot
Hersula.
—
Multi sunt.
Ebert.
donné
n'est
du
E.
nolis Josephi Casta-
ni
par Forcellini
ni
par du Gange.
Méril.
CHAPITRE XV Épitaphe d'Adam de Saini-Viclur. —Clément.
CHAPITRE XVI
—
Mone. Horloges de la Passion. M. 127. Anastase le Bibliothécaire. Œuvres diverses de P. Corneille (Amsterdam, 1740, Laus B. Virginis.
—
—
in-82).
— Mone.
Planctus de Cfiristo.
CHAPITRE
XVII
—
Kehrein. Die paraphonista. Kehrein. Nec mulatur. Kehrein. Die, Maria. M. lô!i. Lamenlum lacrymabile. Office du S. Rosaire (Paris, 1770, in-lfi). Kehrein. Sequentia contra Turcas. La Complainte d'outre-mer Rutebeuf.
—
-
—
—
—
et celle
de Constanlinople (Paris,
1833. in-8).
quam Gaude
glorifica.
—
Ave, Maria.
—
Mone.
— Clément.
uisceribus.
Clément.
— Mone. — Kehrein.
Salve, mater Saluatoris.
Ave, virgo singularis.
—
Inuiolata.
Surgis Puleus
et
Mone.
lionestalis, etc.
Elle est encore,
Mone N.-D.
— Kehrein. — Kehrein. pêle-raéle, etc. —
virguncula.
:
;
Kehrein
;
Rottach
Selecta pietatis
;
—
Pour le reste du chapitre Mone. Darras, Légende de Jean de Hondem :
;
;
Missel de Salzbourg,
etc.
CHAPITRE XVIII Audi
Tellus... In tremenda...
Languenlibus in
fort. 1819, in-12).
Terret
me
Versus de Morluis.
—
—
Mone.
Coussemaker. Prose de Limoges. F. M. Leoni, Sibyll. purgatorio. Office divin à tusaye de Rome (Lille, Le-
La Prose de Montpellier ; La propfiétie sibylline. —
dies terroris.
la
—
—
Mone.
404
LE LATIN MYSTIQUE
Medilatio animae. Dies irae.
—
correction
— Mone.
On trouve fréquemment dans les à la 1" strophe _
missels reformés celte
:
Dies
irae, dies illa,
Crucis expandens vexilla,
Solvet saeclum
Et celle-ci à
la 13'
cum
favilla.
:
Peccalricem absolvtsti
Et latronem...
De
plus, généralement, la ponctuation est défectueuse.
CHAPITRE XIX
—
Kehrein, De Compassione B. M. V. Kehrein. Planclus B. M. V. Positus in ruinant. La Séquentiaire donne évidemment au positus in ruinam un sens positif tout à fait différent du sens symbolique de ce verset de S. Luc (H, 34) « Ecce positus est in ruinam >et in
— —
:
resurrectionem multorum in Israël. Clément. Une autre version.
»
—
—
D'une autre Planctus.
De Tribulatione B. M.
Mone.
—
Kehrein. chap. xvi. V. Appendice B. quot undis lacryniarum. Mone. Planctus ante nescia. Mone. De corona spinea... jusqu'à De quinque vulneribus. Migne, Pair, grecque, t. 105. Joseph IHqmnographe. Cf. A. d'.\ncona, Origine del Teatra ilaliano, Jacopone de Todi. S. Bonaventure.
V.
— V.
—
—
—
—
—
(Turin, 1891,
1
2-
éd.
vol. in-8).
—
Ce morceau, jusqu'au Stabat, a été imprimé dans y a au Louvre. Mercure de France de janvier 1892 [Livret de l'imagier). Stabat mater... Les corrections faites à cette prose dans les missels Il
le
réformés sont souvent nombreuses Strophe 2
;
:
Quac moerebal et dolebat dum videtiat...
Pia mater,
Strophe
3:
Quis est homo qui non floret matrem si videret
Chri.ili
In tanto supplicio.
Qui posset non contristari... Strophe 5: In amande Cbristum Deum Ul //// complaccam... Strophe 7: Fac me pie leium llere...
Strophe 9
:
Kl me libi sociare... Ne flammis urar succensus
Per
te.
Virgo...
405
NOTES
—
Contemple.
Jacopone naccorsi
Traduction de Vexplicil qu'au dernier feuillet de son l'imprimeur Florentin, Ser Francesco Bo-
(1490) inscrivit
:
Contempla cor mordan facto devoto
La passion
del tuo dolce Signore Chiedi perdono di tuo anticho errore Dogni peccato et di malitia volo.
On
attribue à Jacopone une contre-partie du Stabat mater, un cantique sur les joies de Marie adorant Jésus nouveau-né. En voici la pre-' mière strophe, d'après le texte donné par Ozanara [Les Poêles fran-
ciscains)
:
Stabat mater speciosa Juxta foenum gaudiosa Dum jacebat parvulus. Cujus animam gaudentem Laetabundam et ferventem Peitransivit jubilus.
APPENDICE A
Thomas a Kempis.
—
D'entre les innombrables travaux sur l'auteur de l'Imitation le plus complet semble celui de Mgr Malou, évêquje de Bruges (1856). Il est favorable au moine allemand. L'étyde donnée dans la Revue des Questions historiques, avril 1873, est intéressante, mais elle conclut faussement que Vlmitation n'est l'œuvre de personne, qu'elle se forma lentement dans les cloîtres, etc. On peut consulter un travail de Thomas Brunton, Thomas A Kempis, notes, suivi d'un matériaux et recherches... (Paris, Pion, 1873, in-4, i4p/)end/ce aufographié), contenant plusieurs rcni^eigntments hisloL'édition de Vlmitation suivie ici. est celle de ri8. Antip/ionaire de Banycr,S6 à 87. Anliphonaire de S.-Gall, 87.
Antoine
(S.), 5. 12. 13, 86. 98, 145, 165, 167, 223 à 239, 285, 330, 352, 362, .376.
BESTIAIRE
(S.), 145.
Apocalifpse
(1'),
211, 212, 288, 328.
Apollon, 34, 60. Apollyon, 23. Apothéose {V), 47 à
Apôtres (les), 38, Apulée, 3. Arabes (les), 301. Aranéole, 60.
48.
1'),
123,
Aigle, 118, 182. 186.
—
154, 172 à 173.
(Symbol.). 288. Aletus, 182. Ane (Symb.), li>,\. Anesse (Symb.), 183. Basilic, 183. Bélier, 118.
Bœuf,
—
Arislole, 226.
Astrologie, 121. Alhalaric, 7!». Audi bénigne conditor, 79. Audi, tellus, 324.
Centaure,
183.
Chambal,
182.
Chimère,
182.
Chimère (Symb. de
la prostituée),
198.
80, 134, 315, 316.
Aurier (Albert), 214.
Ausone, 33 à 34, 60, Ave, Eva, \ Eve.
26.
(Symb.). 288. Brebis, 118.
Arnaud de Villeneuve, 314. A solis orlus cardine, 61, 289.
Colombe,
—
118.
(Symb.\
47.
Coq de clocher (Symb.), 61, 80.
Corbeau, 95. Couleuvre (Symb.), Cynocéphale, 182. Daim, 250.
.
Ave, maris
110, 118.
124.
Arator, 79. Arbre-Croix, 293. Ariane, 8.
Augustin (S.), 39, Aurea (uce, 81.
Agneau,
Agneau (Symbolisme de
Stella, 163, 164.
Ave, mundi spes, 283. Aue, praeclara mar-is
stella, 129
à
131.
Dragon (Symb.),
258.
116,
182 à 185, 199, 210,
287, 288.
Ave, uirgo singularis, mater, 305. Ave, uirgo singularis, placens, 246. Avitus, 58, 68.
Eglisserion, 185.
Geai noir,
95.
GrifTon (Symb.i, 182, 183, 211.
Guivre, 183, 210.
Barbara (Ste), 159. Barbares (lesi, 58 à 60. Bède le Vénérable, 97 à
Homme-.\ne, 183. Homme-Centaure, 183. Léopard (Symb.), 184, 288. 98, 144.
Bellarmin, 375. Bénédictines, 164. Bénédiction de Thuile, 152 à 153.
—
des instruments
de
probation, 153. Beneficiis suis Christus [de), .33. Benoit ^S.), 120, 197, 223, 253, 254. Benoît IX, 283.
Bérenger (riiérésiarque),
276.
Léviathan, 185, 300. Licorne (Symb.). 185, 186. Lion, 19, "20, 118, 184, 186. 198. 287.
Lion (Symb. de J.-C),
—
288.
(Christs à tête de), 289. Lionne (Symb. eucharistique), 184
Loup, 26, 154. Louve. 182. Lynx, 12. Monocentaurc,
182.
INDEX GENERAL Monoceros, 186. Mouton, 250. Panthère (Symb.), 61, 184, 288. (Symb, de J.-C), 183. Panthère (Synib. de la vainegloire),
—
183.
Calvaire
(le), 8. V. Stabat maler. Cantilène de sainte Eulalie, 45, 46. Carmen apologelicum, 22 à 25. Carmen de conflictu hiemis el ueris,
121.
Carmen de
Paon,
248.
—
Catalogue
95.
(le)
Phalère, 62. Phénix (Symb.), 22,
32, 182,
293.
Sirène, 181. 181,
182.
Chapelet de virginité
Chesneau
Cîteaux (Monastère de), Claudien, 3, 32, 209.
Claudien
sieur de), V. Sacy. passim, 8, 68, etc.
229, 239.
Clavicule
Cléandre
285 à 296. 58.
(les),
37,
40,
46,
375
à
384.
Bréviaire corrigé, 165, 375 à 384. romain, 375 à 384. de Paris, 375 à 38i. de Naples, 159. des Maronites, 315. Brunelto Latini, 182.
— — —
—
Burgondes
(les), 59.
(la), 92.
Arnobe,
185,
206,
Clément (Félix), 118, 127. Clément d'Alexandrie (S.), Clément VU, 375. Clément VIII, 375. Clergé (Moeurs du),
220.
316.
169, 170, 255 à
258.
Clergé (Péniiences publ. du), l.W. Clichtove, 127.
Cluny (Monastère
de), 171, etc.
Colfui (abbé), 376, 377. Collât iones, 11.
Colombe (Symb.), 47. Colombe (Ste), 88. Columban (S.), 86, 120.
Côme Calliope, 60.
292, 362,
Clairvaux (Monastère de), 223 227
85.
(S.), 348.
(le),
Mamert,
187.
Claire (Ste), 159.
(la),
Bréviaire
(le P.), 18-î.
Christine (Ste), 172. Cicéron, 35. Ciergesdu jeudi saint(Symb.), 154.
183, 210,
Bourguignons
96, 100.
Chasteté, 174.
Ver, 118. Vipère (Symb.), 49 à 50.
(S.),
(le), 155, 156.
Charlemagne, 85, 89, 90, Charles le Chauve, 121.
Vautour, 62. Veau, 118.
Bobio (Monastère de), Boèce, 81. Boissier (Gaston), 18.
101, 224
Chananéenne (la), 122, 123. Chanson de Roland (la), 4.
Sirène-serpent, 182. Sirène-dragon, 181. Sirène-poisson, 182. Stryge, 183. Unicorne, V. Licorne.
Boniface
104, 108.
Cento nuplialis, 33. Cerf (Corne de), 206. (Os de cœur de), 206. Céruse, 66, 67. Chair (la), 10 à 13, 63 à 65, à 229.
—
182.
Bonaventure
illustres
5.
Centès (Conrad),
Sirène ailée ou Sirène-oiseau,
(le
hommes
184.
Catulle,
Sagittaire, 183.
Wivre,
des
-.
Cathemerinon, 45 à 46. Calholicon (le) de Jean de Gênes,
Plongeon, 94. Poulain (Symb.}, 101. Pseudo-sirène, 210. Rhinocéros, 186, 251.
Rosmare,
ingrat is, 79.
Caslilatis gradus, 174.
(Symb.), Paraude, 183. Pard, 184.
Beuil Bible
Î09
de Jéruf^alem, Comgil (S.), 87.
312.
LE LATIN MYSTJQLE
410 Commodien,
9, 17
Ephrem
à 28.
(S.) 315.
Epiphanie,
87.
Commoniloires, 62 à 65. Conipassione B. M. V. (De), 315.
Ermold
Composa um
Etienne de Langton,
de compositis, 129.
Conditor aime siderum, 36. Consolation de la philosophie, Constantin, 11.
Conrad de Ganning, 237. Conrad de Haimbourg, 157,
81.
218.
Coronatus, 80. Couronnes {le Livre
des), 47.
Crocs, 40, 41. Croix (la), 63, 74 à 76, 78, 292. Croix (échelle des péchés), 271. Cum recordor diem mortis, 336.
Noir, 99 à 100. 157.
Eucharislicoh, 61. Eucharistique (Poésie), 272 à 277
Eucher (S.), 5. Eudes (le roi),
100.
Eulalie (Ste), 45 à 47.
Euphémie
Corinne, 08. Corneille (P.), 293.
Cymbale, 159. Cyprien (S.), 22, Cyrus-23.
le
(Ste), 79.
Eusèbe,248. Eutychéens, 79. Eva-Ave, 310. Eve, 69, 77, 114,
Evéques Exempla Exode,
115, 133, 310.
(les), 6.
(les), 51.
220.
Ezéchiel,.220. 32:
Cythare, 159.
Femina dulce malum,
Femme
199.
65 à 67, 197 à
(la), 12, 63,
199, 211, 243 à 245.
Damase
(S.),
Femmes (Saintes),
39 à 41.
Daniel THymnographe, 127.
Dante
Alighieri, 81, 139.
David, 61, 294. Décadents, 9. Delrio, 65.
Denise (Louis), 295. Diable (le), 116, 152, Diane, Didier
(le roi), 95.
Didon,
8, 67.
175, 185, etc.
33.
Dies irae, 19, 97, 287 à 342. (Texte du), 337.
— —
(Trad
du), 339.
Disibode (S.), -138. Dominicains (les;. Dracontius,
Du Cange, Duns
dernier.
Flavius, 276. Fleurs, V. Plantaire. Flore le Diacre, 96. Florentinus, 80. Fornication, 13 à 14. Fortunat, 74, 76 à 78. Fous (Fête des), 112. Franciscaine (Poésie), 285 à 286.
Franciscains (les), François d'Assise
Frisons
68.
(S.),
160,
171,
(les), 59, 85, 100. (les), 121.
Fromond,
184.
6.
233 à 235, 283 à 285, 321, 362.
Francs 6.
39, 154.
Ferreri (Zacharie), 375. Fin du Monde (la), V. Jugement
170.
Fulbert de Chartres, 173 à 175.
Scot, 317.
Fulde (Monastère
de), 98, 101.
G Ebert,
Gaisberg (Franciscus),
3, 98.
Ecce jam nociis, 79. Ecce panis angelorum,
Ekkehard Ekkehard
Gallicanus 274.
le Palatin, 120.
le Vieux, 119, 120. Elien (l'hérésiarque), 315. Enigmes, 95, 247 à 249.
Ennodius,
17, 79, 80, J18, 315.
112.
(le), 103.
Gallo-Romaines
(les),
66 à 67.
Galucci (Tarquino), 375.
Gaude
visceribus, mater, in intimis,
303.
Gautier (Léon), Gélase, 17.
110.
INDEX GENERAL Geneviève (Ste), Gennadius, 17.
159.
Horlus deliciarum, 229, Horlulus rosarum, 371. Hostis Herodes impie, 35. Hucbald, 121. Hugues de St- Victor, 186. Huile (1), 152, 153.
Gerbert, 173. Gerraain.s
(les), 58, 59.
Gerson, 314. Gloria in excelsis, 154.
Godeau, 60. Godeschalk, 6, Goths (les), 23,
Huns 121 à 123.
(les), 58.
Huysmans, Hymnarium
85.
Gratien, 61.
Grégoire
Hymne
le
Grand,
lll
79,
87,
109,
93,
136.
5,
35, 57, 66, 102.
sarisburiense, 173. des douze pierres, 212.
283.
Grégoire VII, 88, 186, 283. Grégoire de Nazianze, 8,
Imilalion
185.
{V),
Impureté,
Grégoire de Tours, Grenier (A.), 8.
79.
365 à 372.
13.
Incarnation, V. Saint-Espril.
Index librorum prohibitoruni, Innocent III, 283 à 284.
GrimaM, 102, 113. Grùnewald, 238. Guillaume de Conches,
17,
Interiori domo [de], 13. Inuiolata, 306.
135. !
Irlande, 85. isaïe, 246.
Haberl
Hac
Isidore de Séville, 199. (Isaac), 377.
Islam (Cardinaux de 1'), Ivoire (Raclure d'j, 206.
clarâ die, 307.
Hamarligeneia, 48 à
Hauréau,
7.
Hello, 8. Helpidie, 81. Henri III (l'empereur), 127.
Henricus Monachus, Henricus Pislor, 279. Heribert dEichstad,
Jacopone de Todi, 226, .'^45 à Jacques de Vitry, 51, 182.
129.
Jam
171.
Hermanus Contractus,
129, 131
à
133, 166.
Hermas,
22, 81.
H erra de, 229. Hérules
186.
50.
(les), 58.
Heures canoniales,
.37
à 38, 286 â
288.
Heures franciscaines,
Hexaméron,
183,202 à
(la reine), 90.
(Ste), 5, 134 à 203, 206.
(S.),
Jérusalem
Hilaire d'Arles (S.), 79. Hilaire de Poitiers (S.), 34 à 35.
Hildegarde Hildegarde
lacis orfo si'dere, 37.
Jardin des délices (le), 229. Jean (S.), 212, 216, 269, 351. Jean-Baptiste (S.), 122, 269. Jean Damascène (S.), 138. Jean de Gênes, 184. Jean de la Croix (S.), 167. Jean le Géomètre, 133. Jérémie, 14, 61, 333.
Jérôme 146.
68.
139, 181,
llildebert de Lavardin, 179 à 186,
362.
8,31, 288. céleste (la), 179, 212
216 à 218, 252. Jesu corona uirginum, 37. Jesu dulcis memoria. 231. Jesu ave fax amoris, 234. Jésus refulsil omnium, 35.
Jésus (Compagnie
de), 315.
312, 329.
Holopherne,
Homme
Horace, 6, 8, 10, 67, 165, 376. Horloges de la Passion, 287.
Hormisdas,
JÉSL'S-CHRIST
63.
(V), 8.
79.
J.-C, passim.
—
—
vainqueur d'Apollon, 34. figuré par toute la nature agneau, brebis, serpent, ;
412
LE LATIN MYSTIQUE pierre, flamme,
J.-C
— — — —
montagne,
vigne, fleur, etc., 118 à 119. litanies, 154 à ISf).
pourquoi homme,
180.
résurrection, 253, 269. incarnation, 300.
Lactance, 32. Laetabundus, 229. Laforgue, 9. Lamenialio peccalricisanimae, 180, 186 à 188.
Lamenlum
symboles et métaphores couronne des vierges, 37; agneau paissantleslis, 37, agneau les fleurs, 124 agneau sur la croi.x, 75 dormantaulit des vierges, agneau se repo123, 124 sant dans les girons virginaux, 123 mains du :
lacrymabile, 30L Languentibus, 332.
LAPIDAIRE
;
;
;
;
géant de la 36 double substance prince de la vie, 128; serpent d'airain, 130 vase rePère,
34;
;
,
,
Agate,
—
189, 200, 401.
(Symb.), 219, 220.
Aigue-marine, 204. Aimant, 182, 208. Alectoire, 200 à 201.
Almandine,
Ambre,
211, 219.
157, 207.
Améthyste,
—
206, 207, 212.
(Symb.), 215, 216, 219,
132; panthère, 183;
220.
dragon, 186, aigle, 186,288 bœuf, 288;
Arménie (Pierre
cuit,
lion, 186. 287
;
;
serpent, 288 homme, 288; pierre angulaire, 218 sol de Stella, 230 grappe de Chypre, 308; branche de myrte, 308; grappe écrasée sous le pressoir de la Croix, 278. ;
;
;
Job, 186. Joël, 334.
d'),
Astroïte, 189. Azur (Pierre d'-), 202. Béril, 204.
—
(Symb.). 212, 213, 215, 219, 220.
Bufonite, 211. Calcédoine, 212, 215, 218. (Symb.), 212, 215, 220. Chélidoine, 208. Chrysolithe, 204, 205. (Symb.), 212, 213, 215,
—
—
Jona(De), 31. Jonathas,226.
219, 220. 207, 212,215. (Symb.), 219.
Joseph l'Hymnographe, 312, 352. Jugement de Dieu, 152 à 153.
Chrysoprase,
Jugement dernier,
Corail, 205, 209 à 402.
Dies irae. Juifs (les), 26,
14, 19
à 25, V.
—
Jumièges (Abbaye Junte (Philippe),
de), 110.
8.
Konrad
189, 210.
(Symb.), 219. jaune V. Jargon.
Electrum, 31, 247.
Emeraude,
52, 53.
203, 402.
— (Symb.), 212,215,217,220. — Orientale, 206. Escarboucle, 189, 210. — (Symb.), 220.
K XaîpE jAOt Kehrein,
Diamant,
— —
33.
Justin, 18.
Juvencus,
—
blanc, 205. Cornaline, 210. Corsoïde, 202.
128.
Jules 11,313.
Juvénal,
202.
Aromatite, 211.
BaaiXsta, 133. 127.
Galactite, 202. Girasol, 211.
II, 127.
Grammalite,
202.
Grenat, V. Escarboucle.
La Brunetière (Guillaume
de), 377.
—
oriental, .206.
INDEX GENERAL
413 M.
Héliotrope, 202.
Laude.-i B.
Hématite, 211. Hirondelle (Pierre
Laudihus Virginis d), V. Chéli-
doine.
Hyacinthe, 189, 205, 212. (Svrab.), 2]3à21ô, 219,
— — —
220.
(ElectuairQ
d'),
205.
orientale, 206.
Jargon, 211. Jaspe, 201, 212, 401. (Symb.), 214.
218, 220.
{De), 145.
149.
Leconle de Lisle, Lémures, 204.
Léon
.X,
273.
283.
Lesbia, 67. Le Tournfeux
(N.), 377.
Libellas precum, 144. à
Liber vilae merilorum, 138.
Licorne (Corne ac),
Jayet, V. Jais. Marcassite, 211. Mica, 211.
185, 207.
Liguori, 10. Litanies, 120 à 16u. origine. 143.
— —
Ollaire, 211. Onyx, 20.S à 204.
— (Symb.), 219, Opale, 216. — dorée, 211.
rythmées, versifiées, 143
220.
à
— —
Panthère, 202. Paranite, 211. Perle, 189. 206, 210, 216, 231.
fSymb.), 219. 202.
Pseudomaiachite, 202. Pseudoprase, 202. Pseudosaphir, 202. Rubis, V. Escarboucle. (Symb.), 220. Saphir, 189, 202, 212. (Symb.), 214, 214, 220.
— — — Sarde, —
l'48.
192.
—
—
47,
Libéra (le), 4, .321. Liber de planclu nalurae, 1S8
Jaip, 208, 402.
Polygramme.
Lazare,
V.. 293.
oriental. 206. 212, 402.
14.">.
gréco-latines, 145.
séquences,
— — — — — — —
145,
14().
diverses, 146 à 1^9, 1.53 à 155. dialoguées, 150. des pénitences publiques, 150 à 151. du Juijemenf de Dieu, 152 à
1.53.
de (irande Consolation, 155.
de
la
sainte Vierge, 156
à 159.
desainte Claire, de saint François, etc., 1.59.
Liturgie, 38, 61.
(Symb.), 212 à 214, 218, 220. Sardoine. 21.ô, 216. (Symb.), 212. 215, 218, 220. Sardonyx, V. Sardoine. Serpentine, 211.
—
— —
mozarabe, 88, 147, 148. des pénitences publiques, 151. de la Bénédiction
-
l'huile, 152 à
de
1.53.
211.
—
des Jugements de Dieu,
Tarqueusc, 211. Térébenthine. 202. Topaze, 205, 200, 212.
—
(les
Smaragdo-prase. Talc, 211.
— —
153 à 154.
(Symb.),
2ï:\,
—
211.
Gemmes (le), Lombards (les), 83, 95.
Laudes
:î
h
273.
(De) 5. crucis, 271.
6.
à 210
Lorenzini, 378.
Luc Lalin d'Eglise,
199
Loth (la femme de), 32. Louis le Débonnaire, 100,
Tiirquoi.-ît*. 211.
Lauda Sion, Lande Erenxi
en), 110, 164.
Livre des 215, 220.
orientale. 206.
Tourmaline,
Proses
musicale, 164.
(S.). 351.
Lucie
(SIe),
17.'.
Lucis crealor oplime, 38.
Lucrèce,
Lupus
(le
5.
pape), 60.
101
414
LATIN MYSTIQUK
I.K
Luxeuil (Monastère Luxorius, 198.
manoir, exorde, toison terre vieretc., 231; palais,
de). 85, 86.
,
ge, sanctuaire, gemme, lingot d'or, etc., 247 ; fleur d'épine sans épines, 267 ; buisson ardent, rose, lu-
Macchabées (les), 38. Macer Floridus, lOH. Madeleine
(Ste), 104,
123,338,
12i',
340.
Mages (les), 35, ll.">. Mahomet, ISO, 181.
minaire, tabernacle, lis, etc., 285; puits, gâteau, cellule lumière sans éclipse, baume, cave, toison de brebis, candélabre, lit de la pudeur, fontaine d'édulcoration, halo lanterne, cour éthéré, royale, etc., 308 porte de cristal, officine du Pain vivant, tour de guerre, conque, pâture, parasol,
Majorien, 58. Malachie, 87.
,
Mamelles, 39 à
Mammès Manus
40.
(S.), 101.
sanclae, vos aveto, 235.
Marbode, 197 à 217, Marc (S.). 288. Mariage (le), 93.
218.
;
MARIE (la vierge)
échanson, tourcotombine,
racine,
Marie, passim. 299 à 318. vierge et mère, 36, 37, 51, 61, 114 à 117, 129 à 134, 146, 230, 252, 254, 267 métaphores à ce sujet, 305 à 318 discussions théologiques sur la fécondation par le Saint-Esprit, et la formule Sine virili semine, 314 à 317. préside aux épousailles célestes, 171 à 172. son anneau incrusté de gemmes, 218 à 219.
— —
;
;
— — — — —
312.
du ventre, des mamelles, de l'utérus de), 312 à 313. (Métaphores sur) fenêtre :
de
porte
lumière, 77 porte 133,
;
la
étoile, 130 à
close, 130 belle comme l'éclair, 130, 134; gi'Ace du Divin, tige, diadème, miroir, 135 marjolaine de pureté, roma:
;
;
de repos, i^arde-meuble, chapelle,
de
festin, 309.
de), jardin
sine,
Marie de
Présentation (Sœur),
la
156.
Marius Victor, 7, 10, 65 à 67, Marius Victorinus, 33. Martial d'Auvergne, 228, 229. Martin (S.), 60, 78. Martyriser (Outils à), 40 à Martyrs (les), 172 à 173. Matthieu (S.), 31, 327.
jardin,
fontaine, source,
250,
251.
Maurice
(S.), 90.
Mavortius,
Maximin
80.
(le
juge), 41.
Médicis (Laurent de), 103. Mercure, 25. Me receptel Sion illa, 179. Merelrice (De), 197.'
Mérobaudes, Métrique,
312.
22, 164, 165.
Minium, 67. Minucius Félix, 22. Misf:ale mixlum, V.
trésor,
68.
41.
Matthieu de Vendôme, 249 à
LMicensoir, cithare, cymbale, lampe, bibliothèque ;
galbanum,
tutie,
Milton, 68.
etc., 159
l'on
genièvre, térésafran, binthe, etc., 158 à 159
rin, etc., 158; lit
cellier,
où
récolte: myrrhe, encens, ambre, storax, aloès, ré-
—
(culte
ciel,
salle
Marie (Ventre
—
mère de son père et mère de son amant (a/jia/orem),
du
terelle, vierge
Liturgie
zarabe. Missel de Salzbourg, 31p.
mo-
.
INDEX GKNKHAL Moeslae parenlis, 846. Moines, 6. (Règles des), 288 à 287.
Pange lingua
182, 228 à 228.
(la),
—
mystique de l'âme,
Morls [Danse
Paraclel, V. Saint-Esprit. Paradis (Description du'. 171
290.
des). 227 à 229.
Mort Saint-Innocent
(la),
Moselle
228
(lai, 88.
207.
Muses
(les), 34.
N
Notger,
Paradisus animae, 287. Paul (S.), 124, 68, 251, 285. Paul Diacre, 95. Paulin de Noie, 34. Paulin de Pella.til. Paulin de Périsueu.\, 79.
254.
(les), 100, 110.
127.
Notker Balbulus, 109 à
117
127
129.
Notker de Liège, 127. Nuit obscure de l'âme
de], 90 98, 171.
Pierre (S.), 28, 120. Pierre Damien, 167 à 168, 278, 328. Pierre de Blois, 257 à 258. Pierre de Coibeil, 118. Pierre le Diacre, 255 à 257. Pierre le Vénérable, 109, 253 à
85, 229.
Normands
à
Pauvre
Nard, 88. Nature (la). 188 à 192. Néron, 15, 23, 24. Nicée (Concile de), 315 à 316. Nicholas Bozon, 211. Noël,
à
178, 218.
229.
Musc,
gloriosi praelium, 74
Panthéisme, 118 à 114. Pâques. 77. 127. 128.
—
Mort
tl5
Pierre philosophale, 211. Pierres précieuses, V. Lapidaire. Peignes, 41.
Pelage
(S.), 108 à 104. Pénitence.* publiques, 151 à 152.
(la), 167.
PentectMe, 188. Perisleplwnon, 45 à 47.
Odon de Cluny,
11,
103,
175
''24
826.
Odon de
Petreius, 74. Perversité des
Sully, 112.
dulcissirne Jesu, 234. Office filii,
O
de
129.
(jlorinsa
24 7.
185.
Pie V, 875. Plante de la Madona, 352. Pierre de Higa, 247. Pindare, 8.
206.
08.
Orphiques (Hymnes), Othlonus, 327. Ovide, 8, 80, 89, Ozanani. 285.
;H.), 375.
Phoenice (De), 32. Physologus (le) dllildcbcrt. 180
Orationes piae, 871. Orientiuis, 02 à 65. Origine mundi \De],
Petiucci
Plinenix, 82.
Ongles, 40, 41. Oppien, 95. Optatien Porphyre, Opus pasc/iale, 61. d'),
199.
Plane tus B. M.
Ache,
102.
Amaranthe, 275.
173.
Angélique, 206. gloriosi
V., 348.
PLANTAIRE
251.
Aloès, 157, 206.
Pange lingua
{De /ol.Ot; j
Philippe de Harveng, 248. Philomena, 286 à 292.
miranda vanilas.
(Feuilles
mœurs
Phari.siens. 121, 122.
Domina, 77.
miseratrix, 17U.
Or
200.
68.
Vierqe {Pelil\ 77.
la
Pernety (Domj, Perpetuus, 60.
corporis,
Baume,
173.
Bétoine, 103.
/i
LK LATIN MYSTIQUE
416
Platon. 135. Pline l'Ancien. 199. 207.
Bistorte, 206.
Cèdre,
157.
Polemius,
K«.
('.erleuil,
Coriandre, 206. Crocus, 206. Cyprès, 157. Dictame, 206.
Douve,
Prosper d:A({uitaine,
48.
Prum (Monastère Psaltérion,
173.
1.57,
Figuier, 157.
Galbanum,
R
251.
Glaïeul, 103.
Raban Maur,
158.
98 à 99, 247.
Racine (Louis),
79.
Laurier, 158, 204. Livèche, 103.
Rameaux
(les), 91.
Raphaël,
86.
Lis, 37, 67, 156, 173, 250.
Raymond
Marguerite, Marjolaine,
15(!. lôc».
Remy
Myrrhe, 157, 212. Nard, 1.58, 173. Ongle, 157.
—
Renan,
(la), 84,
103.
228, 285.
carlovingienne, 86. 7.
Rerum Deus lenax
viyor, 37.
Rythme, 118, 123, 163. Rylhmus de sanctissima
Pervenche, 206. .Pouliot, 103. Raifort, 103.
Virginc,
168 à 170.
Riccio
158.
Romarin, 158, 158. Rose, 46, .52, 156, 172, Roseau, 157.
206.
(A.).
185.
Robert de France, 99, 137, 166, Roswitha, 104 à 15. Roltach (UR St. de), 277,
247. 278,
313, 332.
Rue
caprine, 206. Safran, 1.58, 173.
Roth,
144.
Rubrique sur lous
Sandaluin, 20(>. Sauge, 103. Souci, 1.56, 1.57.
/e.s-
élals, 169 à
170.
Ruinart(Dom),
40, 46.
Ruricus, 60. Rusticus Elpidius, Rutebeuf, W2.
Storax, 157.
Thym,
37.
(S.), 100.
Renaissance
Oseille, 206.
Térébinthe,
292.
Reinier, 249.
Mûrier, 157.
Résine,
Lulle, 92
Recordare sanclae Crucis, Reclor polens uerax Deus,
Maroube,103.
Pavot,
de), 99.
173.
158.
158.
Gingembre, Hysope,
1.59,
Psalterium B. M. F., 293. Pnijchomachie, 5, 52 à 55.
Fenouil, 251
Genièvre,
79.
Proioéuongile de.lacques, 61. Prudence, 5, 45 à 55, 73, 79, 165.
Eclaire. 103.
Encens,
60.
Port-Royal, 79. Proclos, 11. Proserpine, .33. Proses, V. Séquences. Prosodie, 6.
Chardon bénit, 20i>. Cinnamome, 1.58. Cobar (Bois de), 20B.
158.
80.
173.
Troène, 88. Tormeniille,
206.
Tulie, 158.
Vigne, 93, 117,
151), 174.
Violette, 52, 68,
1.56, 1.59,
251.
Sacy (M. de), 365. Sadi.sme, 40 à 41. Saint-Esp-it (le), 98, 99, 120, 134 à 137, lo9, 247, 249, 264 à 265.
INDEX GENERAL Saint-Esprit (le), appellations verses, 136. 166. 167.
di-
— âme du monde, 137. — lumière, feu, 126, 171. — baume, condiment, ferment, 265.
— (Culte du), 135. — (Péché contre — son rôle dans
Siabat mater,
— —
Stace, 10. Statu animae (De), 73.
13G, 180.
l'Incarnation,
85 à 87, 120, 131, 145, 164.
Saint Sacrement [Office du], 276.
Salomon,
68, 225.
Salve Salve Salve Salve Salue
festa dies, 78.
Sang
(le), 41, 46.
(F.), 375.
Sully-Prud'homme, 9. Symbolique (la), obscure, incohé-
Saint-Gall (Abbaye de), 110, 112,
345 à 362.
Stôcklins, V. Rottach. Sub tuum praesidium, 295.
314 à 318. 102,
9,
texte, 357. trad., 359.
Strada
le).
417
caput cruentalum, 236.
rente, 186, 219, 289.
Symbolique (le langage), 158. Symboliques (Vers), 104. Symbolisme, pass/m. V. Bestiaire, Lapidaire, Marie (la Vierge), Jésus-Christ, etc.
dits, 270.
— planétaire
mater Salvatoris, 266,
304.
des gemmes,
Symposius Cœliu^,
189.
248.
regina, 8, 132, 133, 245. Salvete flores martyrum, 45 à 47' Sanclorum meritis, 165.
Tacite,
8.
Santeul, 230, 377. Santeul (Claude), 377.
Tailhade
Sapho,
Tatwine, Te Deum,
86.
Sarrasins
Saxons Scots
Tantum
(les), 301.
(les),
Te
3.5,
Sénèque,
17.
Séquences
60, 289.
109
à
139.
à
Serlon, 328. 59.
Sibylles (les), 326 à 327,
Thomas
(les), 58.
7, 45,
Chérubins
Smaragdo, 7. Sodome, 32. Z)e),31. 151, 193.
Soliloquium aniniae, o.O. Sophonie, 333. Lalin mystique,
41.
89 à 102.
109, 121, 233
d'Aquin, 74, 156, 166, 272
à 279,317. 73.
Thomas de
Celano, 321
à
341,
3.52.
17.
188.
Sodomie,
Tyrienne),
à 234, 225, 365 à 372. .3.S7.
Sidoino Apollinaire, .57 à 60, Silvius Antonianus, 375, 379.
Sodomn
fia
Théodule, 171. Théodulphe, 6,
Théophane, 312. Théophraste, 199. Thomas a Kempis,
(les) 67.
Sirmond(le P.), Six ailes des
41.
80.
Theodosia
139.
Sicambres
sigillée, 206.
Théodoric,
Sequenlia contra Turcas, 302. Séquentiaires (les), 5, 109
38.
Terret me dies terroris,'63ô. Tertullien, 11, 22, 32, 65.
Théa de Gaza,
1.33.
Sersaon,
39, 154.
lacis ante
—
irrégulières,
— régulières, 163 à 166. — gréco-latines, 131, Sères
248.
terminum, Térence, 5, 67, 68. Terre bolaire, 206.
.58.
(les), 85.
Seduliu.s,
(L.), 299.
ergo, 275.
(les),
Timée (le), 135. Trente (Concile Trinité
(la
de), 375.
Sainte),
figurée par cime, sentier, pierre, fontaine, rosée, etc., 108 à 119. Tristes erant Apostoli, 38. Tropes, V. Séquences. Turcs (les), 301 à 302.
toute
la
Nature
:
soleil,
27
LE LATIN MYSTIQUE
418 Tutilo, 87.
Verlaine, 5,361.
Tyrapanon, 173. Tyro Prosper, 79.
Vers français (Origine du),
U
Vierges
—
Ulrich de Wessobrun, 234.
Umbra
noctis inclinafur, 249.
Urbain IV, 276. Urbain VIII, 37.5. Urbs beata Jérusalem, Ursule (Ste), 172.
Valentine de Césarée,
(les), 36.
leurs plaisirs au Ciel, 116,
124.
— jouent et cohabitent avec l'Agneau, 123. — vêtues de lin et de pourpre, 123. — jouent du tympanon, 173, 174.
217, 218.
Virgile, 5, 8, 18, 31, 89. Villon, 86, 226 à 227. Virginité (la), 92 à 94.
41.
Vallis liliorum, 369.
Vandales
W
(les), 59.
Veni Creator, 98. Veni redemptor genlium, 36. Veni Sancte Spiritus, 166.
Verbe (le), 862. Verbum supernam
165.
Vexilla régis, 79. Victimae paschali, 127. Vierge (la Sainte), V. Marie.
prodiens
Palris, 274. Veris gralo tempore, 253.
nec
Walafrid Strabo, 99, 101 à 104. Walburge(Ste), 172. Wandalbert, 99, 181. Warnefrid (Paul), V. Paul Diacre. Willibrord (S.), 121. M^ipo, 127, 129.
LE LATIN MYSTIQUE
SOMMAIRES INTRODUCTION Le
latin d'église et la superstition
— L esprit de
chasteté.
I.
-
classique.
Le catholicisme en
— COMMODIEN
-
Les Décadents Page 3
littérature
.
.
DE GAZA
et la naissance de la chrétienne. - Les acro— Le Carmen apologeticum. -poésie La légende de Néron. - La monde. — La langue de Commodien pgge 17
Commodien stiches.
du
fin
.
II.
Juvencus.
Nofe"
S
-
.
- HILAIRE, AMBROISE, DAMASE
Le De Jona
-
De Sodoma. Lactance et le De PhoeVictorinus.- Ausone et S.Paulin de ^; A^b-'^ise et les heures canor'''"""^Le sadisme tortionnaire et les outils à martyet le
wSr^'^rf
niali"~ S ^3™ase. n.m.=. risér"
.
~
•
.
Page
31
LE LATIN MYSTIQUE
420
III.
— PRUDENCE
—
— —
—
L'Apothéose. Le Perislephanon. Le Calhemerinon. Prudence. La Psychomachie Combats de la Sodomie et de la Pudicité, de L'Hamartigeneia la légende des la Sensualité et de la Sobriété. Page 45 vipères et les parluritions mentales
—
:
IV.
—
:
SIDOINE APOLLINAIRE, ORIENTIUS, MARIUS VICTOR
—
Sedulius Sidoine Apollinaire et les invasions barbares. Les Commonitoires d'Orieutius. de Pella, le Pénitent. Marius Victor Les Gallo-Romaines du cinquième skcle. Dracontius de Vienne.
—
—
:
—
V.
— CLAUDIEN
— Paulin Claudius — Avitus Page
MAMERT ET FORTUNAT
— Le Fange lingua et le Vexilla — Les lettres de Fortunat à Grégoire
Claudien Mamert et Fortunat.
—
57
ré-
de Prosper Tyro Prosper Hilaire d'Arles Énumération Tours. Arator S. Grégoire le Grand d'Aquitaine Paulin de Périgueux L'école africaine. Ennodius. Boèce et sa femme, Helpidie. Page 73 Rusticus Elpidius gis.
Le
—
Salue, [esta dies. :
;
;
—
VI.
—
;
;
;
—
;
—
L'EPOQUE CARLOVINGIENNE
—
S. Golumban et les origines de la renaissance carlovingienne. La liturh'Anliphonoire de Bangor et VAnliphonaire de Saint-Gall. Ancien rit de la consécration eucharistique. —Eugène gie mozarabe. Adhelme et Théodulphe et le Gloria laus. de Tolède. Alcuin. Le diacre Flore. Paul Diacre et Charlemagne. la virginité. Wandalbert. Raban Maur le Veni Creator. Bède le Vénérable. Le théâtre et Walafrid Strabo. Abbon. Ermold le Noir.
—
—
— — —
—
les
—
— —
—
—
:
poèmes de Roswitha.
—
—
—
—
Odon de Cluny
Page
86
— LES SÉQUENTIAIRES Origine des séquences. — Jumièges et Saiint-Gall. — Les tropes. — Trope du Kyrie. — Notker Balbulus. — Le panthéisme chrétien Ennodius, Notker, Pierre de Corbeil. — Ekkehard le Vieux. — Ekkehard le Palatin, Ilucbald le Chauve et Milon. — Berno. — GodesVII.
:
Page
chalk VIII.
Wipo, Notker
—
II,
—
LES SÉQUENTIAIRES
le
109
(Suite).
Victimae paschali laudes.
—
UAve
praeclara
Henricus monachus, Hermanus Contractus, Albertus Magnus ? Hermanus Contractus le Salve Regina et le Xatpe (xoi, w Le culte du Sainte Hildegarde. Baai'Xcta de Jean le Géomètre. Saint-Esprit S. Ambroise, Guillaume de Couches, Robert de France, Le Liber vilae merilorum : Hildegarde e S. Jean Damascène.
maris
Stella.
—
:
—
:
Dante
—
—
Page
127
SOMMAIRES IX.
-
421
LES LITANIES
-
-
Origine des Litanies. Le Libellus precum de Bède. Litanies allemandes. Litanies de l'école de Saint-Gall. Litanies versifiées de b. liernard. Litanies fransciscaines, anglo-saxonnes, mozarabes Litanies des Saints du di.\ième siècle. Litanies dialo'^uée^ Code, cérémonial et litanies des pénitences publiques. -\itanie« de la Bénédiction de l'huile. Cérémonial et litanies des Jugements de Dieu. Litanies des Laudes du jeudi saint. Litanies de grande consolation. Litanies de la Vierice. Le Chapelet de Virginité. Conrad de Haimbourg et son Horlus B. V \nnellations symboliques
-
—
-
-
—
—
-
-
..
—
-
M
-
..
—
'
.pa„ei43
X.
-
LA SÉQUENCE RÉGULIÈRE
La séquence régulière
-
et la poésie latine syllabique. LAve, maris L'asclépiadc et l'alexandrin le Sanclorum meritis Robert de France le Veni, Sancle Spirilus. S. Pierre Damien. Le cierge du onzième siècle. Le cénobite Fromond. Rythmes singuliers Théodule et Bernard de Morlaix. Héribert d'Èichstad Alphanus. Fulbert de Chartres Les six degrés de la chas'"^ Stella
-
:
:
-
-
-
:
-
-
-
-
:
Paj^e 1G3
- HILDEBERT
XI.
ET ALAIN DE LISLE
~
'^^ ^""^ Physiologas. l-.^illn'i^na birene-Oiseau ^^J'^'i^i"de 1 Homme-Ane
-
Symbolisme de de la Panthère. Le Dragon Leviathan, la Licorne. La Lamentation d'IIildebert. Alain de Lisle, poète scolastique. Le Liber de planclu Nalurae Symbolisme planétaire des gemmes. Dialogue d'Alain 'et de la :
Nature.
-
.... ~
^'
-
-
r> Page
XII.
de^s^n^i"; des pierres
-
;
-
le
,-
17y
— MARBODE
:'^^"''^''^'':~
Le Livre des gemmes.
-
Symbolisme
précieuses l'Agate, l'Alectoire, le Jaspe, le Saphir Lmcraude, l'Onyx, la Chrysolithe et la Topaze, le Bcril, l'Hyacinthe e Chrysoprase, la Chélidoine, le Jayet, l'Aimant, le Corail, la Corna: hne, 1 Escarboucle. L'Hymne des douze pierres. LUrbs beala Jérusalem. Autre symbolisme des pierres, «elon Conrad de Haim:
-
-
-
^"''^
Page XIII.
S
-
S.
Bernard abbé de Clairvaux. le mépris du monde.
197
BERNARD
- Le Carmen - S. Bernard,
ad fiainaldum. - Le Jacopone de Todi et La Mort. Saint-Innocent. - Martial d'Auvergne e la Dance des Femmes. - Vllortus deliciarum. - S. Bernard, poète liturgique. - Le Laelabundus. - Les hymnes à la Vierge. - Jesu dulcis memoria. - L'amour divin Ulrich de Wessobrunn, S Fran^
Hglhme sur H-ançois
Villon.
-
:
LE LATIN MYSTIQUE
422
—
—
La Rylhmica Oralio et ses imitations. Les obédiences Page 223 monacales, d'après S. Bernard et Thomas a Kempis. çois d'Assise.
.
XIV.
- DE
S.
.
ANSELME A PIERRE DE BLOIS
—
—
Pierre de Riga. La littérature des S. Anselme de Camtorbéry. Reinier {Reinerus). énigmes S. Boniface Philippe de Harveng. Pierre Abailard. Pierre le Vénérable et Mathieu de Vendôme. Page 243 Pierre le Diacre et Pierre de Blois. S. Benoît. :
;
—
XV.
—
—
—
—
.
- ADAM DE
Adam
SAINT-VICTOR ET
—
S.
.
THOMAS D'AQUIN
de Saint- Victor. Ses défauts son génie verbal et musical. Lauda Ses séquences. Son épitaphe. S. Thomas d'Aquin. Verbum supernum. salutaris hosSion. Ecce panis angelorum. tia. Pange lingua gloriosi corporis. La poésie eucharistique ï'In coena Domini de Flavius. Deux strophes de Rottach. Un imitaPage 263 Henricus Pistor teur d'Adam et de S. Thomas
—
—
— —
—
— —
;
—
—
—
:
:
- INNOCENT III ET S. BONAVENTURE — La poésie franciscaine, — S. Bonaventure. — PhiInnocent lomena. — L'Horloge de la Passion. — Symbolisme du lion. — Les Les christs à tête de lion. — Le quatre figures de Jésus-Christ. Recordare Sanctae Crucis. — L'arbre-croix. — Le Psallerium B. Mariât Virginis. — Le Sub tuum praesidium. — Adesie, fidèles. — Le XVI. III.
-
Page 283
Planclus'de Chrislo
XVII.
-
LE CYCLE ANONYME DE LA VIERGE
—
—
Le Lamtnlum lacrySéquence dialoguée. Sequentia conlra Turcas et les Complaintes de Rutebeuf. L Ave, virgo singularis Chronologie de quelques proses anonymes. Les multiples L'Iiwiolala. Le Mac clara die turma fesliva. Les Cantiones Bohemicae et Ulrich Stôcklins de symboles de Marie. Métaphore^ et antithèses touchant la Vierge Mère. Rottach. Le Jardin de Marie.
inabile, la
—
—
—
—
—
—
—
—
Comparaisons avec les hymnaires grecs, Corne de Jérusalem, ThéoDiscussions théologiques sur le phane, Joseph l'Hymnographe. La formule Sine virili rôle de lEsprit-Sainl dans l'Incarnation. Page 299 semine. — Chasteté du latin mystique
—
—
— HISTOIRE DU DIES IRAE Thomas de Celano. — Le Libéra et ses variantes. — Deux Proses des Morts. — Les prophéties sibyllines. — Sources diverses Olhlonus, Hildebert, S. Pierre Damien, S. Anselme, le Rit mozarabe. — Languentibus in purgatorio. — Le prophète Sophonie. — Prototypes le Terret me dies terroris et le Cum immédiats du Dies irae recordor diem mortis. — Texte du Dies irae. — Traduction rythXVIII.
:
:
mique
Page
321
SOMMAIRES XIX.
-
Jacopone de Todi.
423
HISTOIRE DU STABAT
—
MATER
—
De Compassione B. M. V. Le Moeslae parenChristi et autres Planctus. De Tribulatione B. M. V. S Bonaventuro. De Pietale M. V. Le quoi undis lacrymarum et le Planctus ante nescia. Diverses proses touchant la Passion et le De Qmnque Vulneribus. Les Évangiles. S. Ambroise Jo-
— —
tis
—
—
— — — — seph l'Hymnographe — S. Bernard. — Pianlo de la Madonna. Une terre cuite peinte du Louvre. — Texte du Stabal Mater — Traduction rythmique. — La poésie du Christ. - Le Verbe — Hypographe
Page"345
APPENDICE Thomas
a
Kempis
Authes œuvres du et régulières
sarum.
—
:
A.
et les
— THOMAS
A-KEMPIS POÈTE
—
séquences dissimulées dans l'Imitation. rencontrent des séquences irrégulières
même où se
Vallis liliorum.
—
Soliloquium animae.
—
Hortulus ro-
Orationes piae
-APPENDICE
B.
- HISTOIRE
Page
365
DU BRÉVIAIRE ROMAIN
—
Formation du Bréviaire romain actuel. Liste de toutes les proses, et principales antiphones du Paroissien romain complet à l usage de Paris, avec les noms des auteurs à défaut, la date approximative ou la source le plus anciennement connue Page 375
hymnes
;
.
.
.
TABLE CHRONOLOGIQUE BIBLIOGRAPHIE
Page 878 ,
.
.
Page 375
NOTES
p^g^399
INDEX GÉNÉRAL
Page
^qq
IMPRIMÉ EN SUISSE FAR lMi.-'iŒ.-5SlOXS
NOUVELLES.
S.A..
GENÈVE
University of Toronto
Library
DO NOT REMOVE THE GARD FROM THIS
POCKET Acme
Library Gard Pocket
Uader Pat. "Réf. Index File"
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^ i^^rJKîl'l
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