Carrouges Michel - Les Apparitions de Martiens (1963)

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DU 1\ffiME AUTEUR



ESSAIS

La Mystique d~ Surhomme, Gallimard. Le$ Machines célibataires, Arcanet~. An.d ré Breton et les données fondamentales du Surréalisme, Gallimard. Kafka contre Kafka., Plon. Eluard et Claudel, Ed. du Seuil (épuisé). Foucauld devant l'Afrique du Nord, Ed. du Cerf.

RoMANS

Les Portes Dauphines, Gallimard. L€$ Grands-Pères prodiges, Plon.

BIOGRAPlliES

Charles de Foucauld, explorateur mystique, Ed. rlu Ceri. Le Père Jacques, Ed. du Seuil.

MICHEL CARROUGES

LES

DE

FAYARD 18 RUE DU SAINT-GOTHARD PARIS XIV

« L'expérience est la source unique de la vérité .: elle seule peut nous apprendre quelque chose de nouveau; elle seule peut nous donner la certitude. Voilà deux po·i nts que nul ne peut contester. »

La Science et l'Hypothèse (p. 167).

Henri

PoiNCARÉ,

La science, en efiet, n'est pas une entité abstraite : elle est constamment réductible à un ensemble d'hommes vivant les aspirations inhérentes au proeessu~ scientifique. Dans ces conditions,. les éléments hétérogènes, tout au moins en tant que tels, se trouvent soumis à une censure de fait : chaque fois qu'ils pourraient être l'objet d"une observation métho· dique, la satisfaction fonctionnelle .manque et sans telle circonstance exceptionnelle l'interférence d'une satisfaction dont r origine est tout autre ils ne peuvent être maintenus dans le champ de l'atten.. • tton. » ~ qui tendent ii établir que les soucoupes sont bien des enginfï. Avec cette lacnne ce.ntrale, ses réticences et ses rassurantes alléga.t.ions, la d éclaration du ma.jor général de l'armée de l'air ne ressemble en rilm à un constat scientifique, mais au fallacieux trompe-l'œil de ... r:ommnniqués militaires quand ils escamotent les revers.

B)

LE TRUQUACE DES BILANS.

Voyons d'abord combien la Commission a pu recevoir de rapports. La question p araît simple, mais mt!me l'omrrage de Ruppelt ne permet pas d'y r épondre aisément ; les donnée9 sont tronquées et dispersées. (1) A plus f orte raison les termes du communiqu6 constituent déjà un implidte bulletin de victoire au profit des aoucoupistes puisque l'existence des soucoupes volantes y est en tout cas admise comm e phénomène inconnu,

33

Observations américaines Quantité de rapports.

De 1947 à fin 1952, 4 400 rapports ont été reçus (R., p. 260) · Dans l'intervalle, de juin 47 à fin 48, plmrieurs centaines de rapports ont été reçus (id., p. 69), soit emiron 50 rapports par mois. Pour 1949, 1950, 1951, il y eut une très forte hail!JSe de 50 à 10 rapports par mois. En décembre 1951, s'amorce une remontée, la moyenne memmelle passe de 10 à 20 rapports. Durant l'année 1952, l'augmentation fut si énorme qu'on peut admettre un total de 1 600 à 1 700 rapports, soit une moyenne mensuelle de 100 à 150 rapports. l . 'année 1953 marque une forte baisse, mais ln moyenne mensuelle reste encore nettement supérieure à 20 rapports. L'année 1954 compte 4!10 rapports, soit une moyenne men· suelle de 30 à 40 rapports. Le premier semestre de 1955 compte 189 rapports, soit une moyenne mensuelle de 30 rapports environ. (Là s'arrêtent les derniers renseignements de Ruppelt.)

Qualité des rapports. Sur les 4 400 rapports ne 1947 à fin 1952, la Commission en a retenu 1 593 comme « hom », c'est-à-dire suffisamment précis et détaillés pour qu'on puisse en faire une sérieuse étnde critique (R., p. 260) . Là-dessns, 750 concernent les seuls mois de mai, juin, juillet ct août 19S2 (R., p. 213). Ce qui souligne d'une nouvelle fa~on l'importance de rannP.P. 1952 dans l'histoire des soucoupes. Cela montre aussi que l'attention nf'A., oh~ervateur8 n'augmtmte pa!j seulement la quantité, mais aussi la qualité des observatiom.

A.ire de prospection.

Ces rapportA ne proviennent pas que du territoire métropolitain de.s Etats-Unis. Ruppelt en signale qui viennent de diverses bases américaines dans le mondf", notamment au 2

34 Japon el en Alaska. Tifmt-on compte aussi des messages des attachés de l'Air en France, en Angleterre ct ailleurs ? (R., p. 192.) Ce n'est pas clair. En tout cas, Ruppelt paraît tout ignorer ou dédaigner de la grande vague d'observations françaises en 1954 (R., p. 294).

Proportion entre les observations et les rapports. Sam; nous préciser la base de son calcul, Ruppelt d éclare estimer à 10 % le pourcentage des ohservationR signalées à l a Commission, par rapport au total Iles obeervations effectuées (R., p. 260). TI y aurait clone un énorme déchet dû à rine rtie, à la peur du ridicule ct à la crainte des hillLoires.

Biù.m de janvier 1953. C'est le grand bilan fondé sur les l 593 rapports « bons » sélecLionné.s de juin 1947 à décembre 1952 et présenté au . supreme Jury. 11 vaut la peine d'être e xumin(! en détail. Le voici tel qu'il est reproduit par Ruppelt (p. 261) : ~

Ballons ...... . ...... . ...... . .. . .. . .. . Ce1·-tains . . . . ...... . .. . . . ..... .

18,51% 1,57% 4,99% 11,95 %

Probables ...... . ... .. .... .... . Possihl~

AV Î01lS

...... . . .

1







1



••••••

11,76%

. . . . . . . . . . . . .. . .... . .. . . . . .. .

Certain.s

. .. . . . . . . ... . .... . .

Proh ables .. .. ....

1

1

.

...

..

o

..

... .

.

.

.

.

.

0~98 %

7,74 % 3,04 %

Possibles . .. . .. ..... .. .... .. . . .

r:orp."

céle.~te.s

CertaÙls ..

....... . . . ..... .. . . . 0









••••

••••

••

o







••

••



••••





2,79 %

••

Pr obables ... . . . . . .... .. .. ... . . Possibles ... . .. 0

14,20 %

••



,(4.utres .. .............. .. ..... . ... . (Reflelll de projectenrs l'm r des nua· ges, oiseaux, papiers emportés par le v~n t , in versions, réfit>..xions, etc.)



4,01 %

7,40% 4,21

%

.1.5

Observations américaines

. . , .. .. . . ...... . . ... . . M ys t ,.fica nom Rapports présentant des élémerus d'appréciation insufft,Sants ........ . (En plus des rapports éliminés initia· lement.) 1ncon1Ul..S ... .. .. ~ . . . . ........... . .

1,66 % 22,72

ro

26,94 %

« En employant les mots « certains », « probables » ct « possibles », nous indiquions le degré de certitude de nos conclusions. Mais m ême dau~ le cas des « possibles », nous avions la conviction d'avoir tr ouvé l'explication » (R., p. 262) · Notons encore les remarques suivantes : Quels sont le.s auteurs d e ces 1 593 rapports ? « Pilotes et équipages aériens : 17,1 o/o. Savants el ingénieurs : 5,7 lfh. Opérateurs de tours de contrôle : 1,0 %- :Radaristes : 12,5 Observateurs divers, civils ou militaires : 63,7 % » (R., p . 262). Dans la seule catégorie des cas « inconnus », 70 % avaient été observés de l'air, 12 o/o du l:\ol, 10 o/o repérés par des radars à terre ou à bord d'un avion et 8 % ohMervés à la fois à la vue et au radar (id. j. Le résultat para ît, en tout cas, écrasant. Même après une sélection qui ne retient que 1 593 rapports sur 4 'tOO, on trouve que les 3/ 4 ..les prétendues observaLions de soucoupes sc r éduioent à des oonfusioll.S avec des ballons, avions, corps célestes et objets hétéroclites. Non seulement ces 3/ 4 en sortent anéantis, mais en outre cette premièr e opération de réduclion jette le plus grave discrédit sur l e 1/4 qui reste provisoirement inexpliqué. Quelle confiance pourrait-on bien avoir, en effet, dans ces observateurs qui fiP trowpen t trois fois sur quatre ? Comme d'autre pacl nous savons que, depuis lors, rarmée de l'air o. prétendu réduire le pourcentage des cas « inconnus » à 10 % en 54 et m ême à 3 % en 56, comment ne pas se convainm·e que toute cette affaire est tme accumulation d'illusions h~Léroclitesl qu'tme saine méthode crjtiqne Téduit pr ogressivement au m~anl d'où elle n'aurait jamais dû sortir ? Pourtant, n'allons paA trop vite. Ensuite les p ourcentages d'erreun:; admis par la Commis-

ro.

36

sion n e s'appliquent pas indistinctement à n' importe quelle sorte de rapports. Poru· le chiffre de base, 1 593, Ruppelt compte ~n".iro u 2/ 3 d'observateurs quelconques (1), contre environ 1/ 3 de technici~ns (parmi lesquels 17,1 % Ùe pilo t~ ct observateurs aériens) . An contraire, pour les cas inconnus, il ne compte plus que 12 o/o de témoins (2) au sol, contre 18 % d'observations au r adar et 70 o/o d'observations en vol, ce qui change du tout au tout l a proportion des témoignages do pilotes. On peut donc conclure que la masse des témoignages éliminés est ceLle qui provient de témoins non qualifiés, alors que la mas.se des témoignages retenus est celle des rapports fournis par des spécialistes (3). En.fin, il existe un r ésidu. Si graves que puissent être les erreurs mê-me des spécialistes, ce résidu est significatü. Quantitati~·cment, il est loin d'être infime. ll corresponJ à 429 rap· ports (R., p. 262), chiffre encore considérable.

r:ritiqu.e du bilan de janvier 1953. a)

LES

COEFFJCŒl'""TS SONT ARBIT RAIRES.

On se dira qu'il en reste beaucoup moins avec les nouveaux coefficientl! de 10 % et Je 3 %. Voilà qui n'est pas d u tout sûr. Car nous ignorons complètement le chiffre de base et la manière dont le coefficient a été appliqué. Supposons, en effet, que pour l'établissem ent du premier bilan on ait hien voulu retenir 3 000 rapporta comme « bons », au lien de 1 593, tout en ne classant que le même chiffre invarié de 429 rapports dans la catégorie « inconnus », du même coup de baguette magique, on réduisait d e moitié le pourcentage des « inconnus ». Bref, la présentation du bilan est fcoid em ent arithmétique, il a toute apparence scientifique si l'on n e s'avise (1 et 2) Des femmes en grande majorité. (3) n n 'y a donc aucune raison de mettre sur le dos des techniciens la masse des erreurs commises par les profanes.

Observations américaines

37

pas que les chiffres de hase ne dépendent que des appréciations subjectives et des manœuvres des confectionneur~ de bilans. Il leur suffit d'augmenter le plus possible le ch-,ffre des observations retenues ou de dimirwer autant qu'ils veulent le chiffre des observations inexpliquées pour faire tomber régulièrement le pourcentage. C'est aussi simple à truquer que n'impo.rle quelle autre statistique. C'est encore plus facile puisque seule la Commission peut savoir combien de rapports elle a reçus el que seule elle décide de leur classement en bons et insuffisants, en expliqués et inexpli· qués. Le frein ne peut se trouver au Pentagone puisqu'il a horreur des soucoupes pour une raison hien simple : chaque passage de souconpe est un camouflet à La vigilance aérienne. Mais ce n'est pas tout. Si l'on veut hien relire le bilan de 1953, on verra qu'il emploie une terminologie systéma· , tiquement truquee.

.

b)

ILS SONT FAUSSÉS PAR LES OBERVA'fiONS

« INSUFFISAl"'iTES ».

Que vient faire, en bas de tableau, le pourcentage de rap· ports ne présentant pas d'éléments d'appréciation suffisants ? On nous dira qu'on l'élimine puisqu'on prévoit pour lui un pourcentage di!;Linct de 22,72 %, que l'on s'abstient vertueusement d'incorporer aussi hien aux objets connus qu'aux inconnus. Quelle bonne plaisanterie. Supposez qu'un soucoupiste notant que ces cas restent inexpliqués veuille le.s ajouter aux:. inconnus et porter le pourcentage des inconnus à 49,66 %, nous protesterions tous. Nous dirions qtdl ne faut pas mélanger le résidu inconnu qui ressort d'observations triées sur le volet, avec le résidu inconnu qui ne résulte que d' observations incomplètes, car ces deux sortes de résidus n'on\: pas du toul la même valeur. C'est très vrai. Mais si le scrupule ne noU8 permet pas de les additiowter aux objets inconnus pas plus qu'aux objets connus, il nous interdit tout autant de les faire intervenir dans le calcul du pourcentage de c.es deux sortes d'objets. Nous saisissom là sur le vif un procédé qui gonfle artificiellement la base de comparaison pour diminuer d'autant le pourcentage des inconnus résiduels de dernière analyse.

38 Sit en ~Het, nou.s retirons ces 22,72% qui n 'onl rien à faire ici, les 26,94 % d'inconnu!:! ue correspondent plus au 1/ 4, 1nais nu 1/ 3 du nouveau total.

c) J L S

ADDITlON.:-IENT

DES

CATÉGORIES

HÉTÉROCLITES.

Nous ne so~es pas au hont du compte. Le tableau est arlmirahlem ent construit el il vaut la d'C'..n détailler les beautés. En haut, il commence par des noms n'objets sérieux et hien conuus : ballons, avions, corps célestes. il ~n tire donc des catégories Himplcs, objectives, poëiliv~ qui laissent un e excellente impression. En soul!-caLégories, et comme entre parenthèses, à propos de chacun de ces objet~, j) pousse le scrupule jwsqu'à dévoi· ler les in c:crtitudcs de Ja Commission qui distingue entre le certain, le prohabJ~ eL le possible. Mais, la Commission se garde de rassembler ces élément!:!. Les précisions qu'ell e donne sur les ponrct:ln tag~ du certain, du probable et du possible, elle i!' ab~:~tient soigneusement d'en faire les catégvrie.s maîtresses de son tableau, elle ne leur donne qu'un rôle secondaire qui lœ morcèle et les réduit à l'état d e nuancAs sous chaque esp èce d'objet~:~. Elle n e les récapitule pas à part ; au contraire, elle les confond O!~'len­ siblement p our additionner ballons certains, ballons probables et ballons possibles ( d e mêm e pour avions eL corps célestes), de telle sorte que les .svus·c(zlégories du certain , du proba.blc ct possible tie résorbent sans difficulté dans Ü~s catégories d 'ob jets connus. Les trois premiP-rA ch.ifires de la colonne de droite nous donnent donc la solide imprei!IÜuu d'un ensemble d'objets connus el cerlaims, ou pour le moins hau tement vraiR('mhlables qui détiennent à eux seuls, prèA de la moitié du pourcentag~. En bas, l e tableau d evient tout di tlértm t. lJ s'appuie !Sur d es catégorieë hétéroclit es, n égatives P.t dépréciatives. « Autres » est un bric-à-brac qui m 'élange n'importe quoi, surtout les confusions les plus grossières, même avec des

Observations américaines

39

papiers emportés par le vent, sans qu'on signale ni le pourcentage particulier de ce genre de cas, ni les drconstances, ni le genre des témoins. On est donc invité à rire de la naïveté des témoiru et de leur totale incompétence. >. Reste alors le dernier quart : la masse des observations sur lesquelles la Commission s'est cassée les dents. Elle les expédie d'un mot bref, négatif et abstrait : « Inconnus ». Ainsi donc, en haut, ron additionne pêle-mêle les chouxfleurs du probable et les carottes du possible avec les diamants du certain pour en laire un seul bloc de diamant. En bas, on entasse l'insuffisant, l'hétéroclite, le dérisoire et Je risible, bref les épluchures, sur le résidu informe de J'innommable.

d)

TouT T~E '!'~LEAU EST DRESSÉ EN TROMPE-L'ŒIL.

En haut : des objets connus et certains dont l'existence générale est indubitable. La question cruciale de savoir si leur présence en chaque cas particulier .était effectivement certaine ou doutP.use est traitée comme secondaire. En bas, c'est exactement J'inverse. Le résidu est seulement qualifié d'inconnu. La question cruciale de savoir si la présence d'objet~ inennnus était douteuse ou certaine n'est même pas signalée, fût·e~ à titre secondaire. Partout le tableau pou.'i.''*'! à confondre la certitude sur la natu,rc de 1:ob jet avec let certitude de sa présence, et de même l'incertitude .~ur sa nature et l'incertitude sur sa présence effective. Le terllle « inconnllfi » ne s'applique pas simplement à la

40 nature inconnue des soucoupes, ni à la problématique géné· raie de leur existence. Sa place et son 1·ôle effectifs dans la colonne Je gauche, par rapport aux objets ceTtains en soi, mais h nJothétiques en fait, montrent qu'il dé.signe spécia· lement le.s objet.ç inconnus qui ont été signal~ par des témoi,.. gnage.-r précis et détaillés et pour lesquels, malgré tous ses efforts, la Commission n:a même pas pu forger d'hypothèses sérieuses pour. les réduire à un genre quelconque d'ob jets connus. Ils ne sont donc pas inconnus au sens de mal connus, par insuffisance de renseignements, mais au sens d'objets complètemen1t étrangers, pa.rœ qu.' ils ont résisté à toutes les tentatives de réduction.

Si l'on a·v ait voulu procéder scientifiquement, on n'aurait pas mélangé les divers sens du mot « inconnus », ni multiplié les cau11es de confmion, on o.urait méthodiquement classé le tableau à partir des degrés de qualité des obser· vations. Pourquoi ne pas l'essayer? Prenons d'abord les réductions certaines : Ballons certains + avions certains + corps célestes cer· tains : 1,57 + 0,98 + 2,79 = 5,34 %. Le résultat est édifiant. Vraimenl la Commission n'est pas certaine lle grand-chose. Ne nous privons donc pas de faire bonne mesure en sa. favflur et de la gratifier intégral ement deR pourcentages qualifiés « Autres » (quoiqu'elle n'y distingue plus le certain du pos-sible) et bien entendu les mystifications. Nous aurons alors : 5,34 + 4,21 + 1,66 = 11,21 %. Additionnons de même les probables entre eux : 4,99 + 7,74 + 4,01 = 16,74 %. Et les pœsihles : ll,95 3,04 7,40 = 22,39 %.

+

+

Nous aboutissons au tableau suivant :

% Probables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16~74 o/o

Certains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

11,21

Possibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

22,39 % ' 26,94 %

Irréductibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

41

Observati.ons a.m éricaines

Cela chang~ sérieusement la portée du taLleau. Mais nous n'avons pas tout à fait fini. Rappelez-vous que nous avons éliminé les rapports jugés insuifu;antM par la Commission. Nous devons donc convertir ses pourcentages en pourcentages ne tenant compte que des cas effectivement retenus. Nous en profiterons pour ajouter, le!:! corollaires qui en résultent du côté des soucoupes. Tableau définitif : Réductions (à des ballons, avions, etc.) Certaines • . • . . . . . . 14,51 % ....... . Probables . . . . . . . . . 21,67 % ....... . P ossihles . . . . . . . . . . 28,93 % ....... . Introuvables . . . . . . . 34,89 % ....... .

Soucoupes Inadmissibles Improbables Possibles Trés probables • ou certames

On voudra~ bien remarquer q.u'en dressant ce nouveau tableau qu'il nous parait .. Du moins, saisit-on combien il convient d'être prudent. Si le hallon exclut la soucoupe, il n 'exclut pas moins la planète Vénus ct le faux soleil. S'il n'y avait pas eu mort d'homme - et c'est le seul cas authenLÏtiuement tragique - le cas Mantell aurait beaucoup moins frappé les imagination!'. Parmi les observations le-s plus curieuses, on peut signal~r les incidents suiYants :

Mai 1948, Sperry OI. I, p. 73). 24 juillet 1948, Chiles (K. I, p. 91 et 210 - K. II, p. 38 • M. 1, p. 60 - R., p. 60). 31 mara 1950, Adams (K. 1, p. 21 - l\1. I, p. 73 - R ., p. 105 ) . 20 janvier 1951, Vinther (M. 1, p. 73 - R., p. ll3). 14 janvier 1952, Nash (K. Il, pp. 46 et 117). 6 décembre 1952, Hunter (K. Il, p. 150 • M. 1, p. 114). Nous en signalerons seulement les traits les plus frappants. Le pilote Chiles et son second ont vu, la nuit, durant quel· qnes secondes, à quelques dizaines de mètres, un épais cigare de 30 m de long, avec deux rangées de fenêtres illuminées, une lueur bleue fo·ncée au-desSOllR P.t une traînée de :flammes , orangees. Dnns les mêmes conditions, le pilote Sperry a \ ' U uue sorte de « sous-marin lumineux » sc dép]açant à une vitesse « fantastique ». ObseTvati.on analogue par les pilotes Adams et Anderson. Ils nut vu, danE WJ cie] nocturne très clair, une forme « floue », avec huit ou dix hublots, d'où jaillissait une lueur bleuâtre.

Observations américaint>..s

45

Cet aspect flou a été constaté, en cert ains cas, m ême nu sol et vu de très près. Tou joura dans les mêmes conditions, les pilotes Vinther et Bachmeier ont vu également un obj et de forme floue, grus comme un B-29 sans ailes, rayonnant une lumière bleuâtre. Certains détails divergent, mais l'ensemble est étrangement rP.sRcmblant. A la différence du cas .Mantell, lea objets n'ont été vus que quelques secondes, mais de trèa près. De si p rès, dam le cas AdéllllB que s'il s'était agi d'tm avion, les pilotes a.ffirment qu'ils auraient pu lire le matricule et aperceYoir les passagers. Dans le cas Nash, qui ~'est produit à 21 h 12, au-dessus de ]a Virginie, les deux pilotes voient six disques rouge orangé, étincelants comme du métal en fusion, paraissant avoir 30 m de diamètre, volant à une allure fantastique d'environ 19 000 km/ h. mais à 600 m d'altitude seulement et, par suite à 1 500 m au-desscu.s de l'avion. L'inci d ent dura assez longtemps pour que le~:~ pilotes aient pu observer une série d 'évolu tions opérées par )es soucoupes avant de dispa· rmtre. Rup pelt ne signale pas cet incident, mais Keyhoe qui le l'Alate 1on guement et à denx reprises a eu en main le rap· p ort ; c'est l'époque où il reçoit directement les r enseigne· ments de la Commission. La d urée de l'observation, les manœuvres détaillées des soucoupeê el le fait qu'e lles se soient trouvées au-dessous de l'avion en font un cas tout à fait remarquable. T el qu'il nous est présenté, il eat irréductible. Il existe d' autres cas dans lesquels des aviateurs ont observé des soucoupes placées plus bas qu'eux: 4

10 RP:ptembre 1951, d ans le New-Jersey (R., pp. 121-144). 21 jauvier 1952 (R., p. 155) . M aT~ 1952 (R., p . 108). Eté 1952 (R., p . 13) . 28 janvier 1953 (R., p. 231 ) . 17 décembre, Suède, en plein jour (G. ~ p. 133) . 24 mai 1954 (R., p. 296) .

46

Trois de ces incidents sonl particulièrement extrnor dinaires. Dan~ le cas du 21 janvier 1952. nn pilote volant à 750 m d'altitude, en plein jour, au-dessus de Long Island, la grande île ~~ l'entrée de NP-w York, repère une soucoupe volant au-dessous de lui, à 60 ou 90 m au-dessus des immeubles. On crut à un hallon~ mais l'avion .n'avait pu le rattraper. Dans le cas du 2R janvier 1953, l'incident se produit la nuit, en Georgie (U.S.A.) et le pilote obser ve d'ét ranges changements d'aspects de la ~ouco upe. Le cas du 21 mai 1954 a ]'ironie de se produire près de Dayton, siège de la Commission. Volant vers midi, à 5 000 m d'alLitude, un major ct deux observateurs t·epèreul une soucoupe qui évolue à 1 800 m d 'al ti tnde et « directement an-.lcssous de l'avion ». C'était un ohjet circulaire, extrêmement brillant. Le major eut juste ]P. t:emps de prendre une photo qui, surexposée, ne m ontra qu 'un objet flou. La Corn· mission effectua « une des enquêteR }p,s plus complètes de l'histoire des U.F.O., mais ne trouva aucune explication à cette tache de lumière ». Le rapport fu t classé « Inconnu ».

Observations multiple.~ cnmbi,nées. Ce sont les cas dans lesquels une soucoupe a p u être obser· vée à la fois au sol et en ool, à. la vue et au radar. L'importance mêthodologil}ne de ces cas saute aux yeux, car les dietances, angles de vues, moyens de p erception et comportements des témoins forment un véritable ensemble collectif et articulé d'observations qui se contrôlent les unes lea autres. Nous avon s relaté neuf de ces caA. T_,e nombre esl r estreint (1) , mais si la st r ucture de ch aqne cas est solide, sa valem doit être de premier ordre. 1° 8 mars 1950, au ·m ilieu de l a matinée, à Daylun (Ohio) (R., p. 100). R adar au sol, observateurs au sol, trois avions. L'incident se passe au-dessus de l'endroit où réside la Commission Soucoupe. L e pilote et le co-pilote d'un avion de la T.W.A. voient Wle (1) Combien d'autres sont enfouis dans les tiroirs de la Commission ?

Obserootions américaines

47

lumière brillante qui plane. Ils préviennent la tour de con· trôle de l'aérodrome municipal de Dayton. Les observateurs de la tour ont déjà vu la lumière el donné ra1erte. ])eux F-51 ilécollent. L'nn appartient à la Garde ~ationale de Dayton et p art de l'aérodrome municipal, l'autre part de la b ase de Wright-Patterson. Le premier pilote tenait pour « idiotes » les histoires de soucoupes. Les deux avions s'élèvent, le sergent radar les guide. P endant ce temps « tout le personnel se précipita et vit effectivement l'U.F.O., une lumière cxtrêmeiuent brillante, beaucoup plus brillante et plus grosse qu'une étoile. Elle se trouvait à très haule allitude, car le!!! nuages épais et élevés la masquaient de temps en temps ». En montant, les deux pilote~ voient la chose. Arrivés à 4 500 m, dans les nuag·es, ils ne voient plus rien, alors que le radar ne I.)tml pas le « contact >). Mais la chasse est vaine~ les conditions atmosphériques sont trop mauvaises.

Critique. Cette lumière ln·illante qu'on a vue, dit la Commission Soucoupe, n'est autre que Vénus, cette planète excep· liollllellement brillante étant parfois visible en plein jour. Mais le radru: n'a pas pu contacter Vé.nus ·~ Non, en effet, dit encore la Comnüssion, mais, pa1· une fâc.beuse coïncidence, il a contacté un nuage chargé ro]ogiquc d'A.rlington, sur la rive gau che de Washington, ce poste qui est le centre de toute la météorologie des Etats-Unis '? Et qu'a-t-on vu encore, à l'Observatoire ? Furent-ils effectivement alertés ? Etaient-ils vides? N'ont-ils rien vu ? Ces questions s'imposent. Ruppelt n'en souffle mot. Tout cela n'est pas brillant. Mais ce n'est pas la faute des Martiens. S'il est difficile de savoir et de compren· dre ce qui s~est passé dans le ciel, il est à pe.ine moins difficile de savoir et de comprendre ce qui s'est passé, dans le même temps, à l'humble niveau des Terriens. 3° - 26-27 juillet 1952, à partir de 22 h 30, encore auflessus de Washington (R., p. 202- K . II, p. 58- M. I, p. 99). Les mêmes t1·oi3 radars, deux avions ct plusieurs gr oupes d'observateurs au sol. On peut penser que cette nouvelle nuit. avertis par le

Observations amP.ricaines

51

précédent du 19-20 juillet, tous les observateurs possibles vont guetter le ciel, mais il n'en est rien. Pourtant, comme l'antr~ fois, ce sont les radaristes Ùe Washington qui détectent les premiers la présence des U.F.O. vers 22 h 30. Ils alertent Andrews ct, cette fois encore Andrews vient aussi de repérer les objectifs, de son côté. Darnes réc1ame de~ avions d'interr.Aption vers 23 h 30. (Pourquoi cc retard? Peut-être parce que l'enquête précédente l'a échaudé). Cette fois ]es avions, deux F-94 à réaction, décollent pluR vite : à minuit, et les radaristes les dirigent vers les U.F.O. Mais dès que ces avions app araissent sur les écrans des radars, les U.F.O. disparaissent. Les avions ne voient donc rien et repartent. Puis, de nouve au, un peu plus tari!, les U.F.O. reparaissent nu-dcsst1e de Washington. Deux F-94 décollent à nouveau. Cette fois les U.F.O. ne diF.paraissent pas tout de suite mais s'écartent à l'approche des avions. Un seul des pllotes vit d'abord plnsieurs lumières brillantes, fonça à la vitesse maximum, mais ne pnt les t'attraper, il en chaesa encore une autre tout aussi vainement sur une douzaine de kilomètres. C'était un beau carronsel. Le lendemain seulement Ruppelt apprit qn'il était plus beau encore. Durant la même nuit., en effet, entre les deux incnTsions des soucoupes au-dessua de Wa shington, divers groupes de tP.moins, surtout ]es opérateurs de la tour de contrôle de la hase de Langley (pr~~ de NewpoTt News, en Virginie ) aperçurent à leur tour des U.F.O. Alerté, un F-Q4 qui se trouvait déjà en vol fut dirigé par les radaristea. Le pilote aperçut effectivement une lumière, se dirigea vers elle, mais elle s'éteignit bmsquement. TI continua la chasse, obtint un contact au radar, m ais ne put le maintenir que queltynes secondes~ l'U.F.O. repartant de plus belle. Le même mauège eut lieu trois fois en tout. Les événements Ùe cett~ nuit ~ont parmi le3 plus extraordinaires de l'histoire des soucoupes.

Critique. Là encore les lacunes sont étranges. Selon Ruppelt,

52 dès le début de Ja soirée, Darnes et ses opér ateurs de l'aérodrome de Washington étaient asûégés par le11 n>porters et photo graphe~ et durent les mettre à la porte. Va lerte était donc générale. n aurait dû y avoir de nombreuses observations, des photographies ~t des films~ par Loutes sortes de savants et de techniciens. On ne nous dit r ien ùe tel. Pourquoi? Par contre, . on sait que l es ra daristes avaient pris la sage précaution de faire dérouter tous les avions s'approch ant de.; al entours, sauf les avions d e chasse. Ruppelt soulève ]ni-môme l'hypothèse de l'explication par tl t'n Cinq minutes plus tard, elle reparaît. Une nm1Velle fois le pilote tente de l'intercepter, mais elle vire s.i br utalement, à une t elle vitesse que le pilote la perd de vue t".D !l secondes. Quelle critique put êt re jma ginh,~, nons l'ignorons.

8° p. 281).

28 janvier 1953, à 21 h 35, en Georgie, U.S.A. (R.

Obscrvaûons américaines

55

Un radar au sol et un avion. A borcl. d'un F-U6, un pilote repère une soucoupe. Il monte à 9 000 m pour mieux la voir, en se plaçant plus haut qu'elle. I,a c11osc est circulaiTe. Sa lumière est tantôt blanche, tantôt rouge. D'abord elle grossit comme si la distance diminuait, puis disparaît brusquement « comme lorsqu'on manœuvre un interrupteur ». A la hase, le radariste déclara qu'il avait suivi toute la chasse, que l'U.F.O. avait d'abord évolué beaucoup trop lentement pour être un avion et, ensuite, s,était « éclipsé» à une viteRse « tcnifiantc ». Cette fois encore la critique dut capituler.

9° - 12 aoîtt 1953, la nuit, dans le Dakota. (R., pp. 289 êt 292). Un rada.r au .::~ol el del.L~ avions. Prévenu pal· uu t~moin oc111aire, le radariste de la base d'Ellsworth, près de Rapid-City, détecte tm U.F .O. à 4 800 m d'altitude. Le radariste et plusieurs observateurs de la base voient l'U.:F.O. se déplacer~ puis s'arrêter. Un F-84 en patrouille est ulerté et guidé. Le pilote découvre la lumière et se dirige vers elle. A ce moment l'U.F.O. recommence à bouger. Le pilote le suit sur 200 km sans pouvoir le .rallraper, jusqu'à ce que, faute de comhuslible, il :.wjt obligé de l'entrer. E~ de nou· veau, la soucoupe revint dn côté de la hase. Les pilotes de la base d'interception ont tenu l'écoute, ilR ne croient pas un mot (le l'histc>ire. L'un d'eux, autorisé par le contrôleur, décolle en hâte eur lm second F-84. Lui aussi découvre la lumière de l'U.F.O. et s'en rapproche, mais la soucoupe repart. Le pilote monte le p]us vite possible pour Lenter de dominer l'altitude de l'objet et de fo-ncer en piqué. Mais à 5 km de distance, l'U.F.O. « prend ùe la vitesse pour s~écat'ter ». Persuadé quand même qu'il s'agit d'lm simple jeu d'illusions, le pilote tente une série d'expériences : il éteint ses lumières, il roule de droite et de gauclle pour s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un reflet ou d'une lumière terrestre, mais la position de la soucoupe ne change pas. Il choisit trois étoiles comme points de repère, poLlr voir s~il n'y a pas confusion avec un astre, mais il coll.Slate encore que l'objet change de

56 p osition par rapport au.x étoiles. Il essaie alors son radar de hord pour voir si la chose est un corps solide et « preaque aussitôt, la lampe rouge s'alluma ». A ce moment ~e~ nerfs lâch èœnt. Ce pilote qui a\' aÏ1 fait la guerre en Allemagne et en Corée d emanda à rentrer. Là encore, la Commission ne pnt fôloutenir aucune hypothèse valable.

B)

SPÉCIALrSTES DES FUSÉES.

Le cas de Zohm A une Jale assez voisine de l'incident Arnold, un spécialistP. des fusées appelé Zohm ct accompagné de trois autres sav ants exécutait une mission secrète au Nouveau-Mexique quand il vit un disque d'argent brillant qtù volait au-dessus du désert. « 1e suis absolument certain que ce n'était pas un m éléore, déclara Zohm. C'était peut-être un engin Léléco-mmandé, mais ùans ce cas je n'en ai jamais entendu parler. » (K. 1, p. llO). Tout l'intérêt de l'afiaire tient à la personnalité du • • lemom. L~

quatre obscrvatrons de Muroc.

La base de 1\furoc, dans le d ésecl .le Mohave, en Californie, sert aux essais des engins les plus secrets. Le 6 juillet 1947, il y eut quatre ohservationA successives. (R., p. 34.) 1 o - A 10 i4 plusieurs officiers aperçoivent en l'air trois , soucoupes argentees.

2° -

A 10 b 10, un pilote qui préparait l'essai d'un XP-84 aperçuL en l'air quelque chose qu'il prit d 'abord pour nn ballon-sonde. Mais il se renseigna Rur l es vents qui régnaient en haute altitude et vit que l'objet se déplaçait contre le vent. Le pilote estima l'alt itude à 3 000 m environ et la ~·itesse à 300 km/h ou un peu plus. C'était un objet jatmâtre et sph~­ rique. (R., p. 34.)

Observatl.mts

américaine~

57

3° - Près de deux h eures plus tard, nouvelle observation beaucoup plus détail1ée par des t cchniciem rlt, la m êm e hase. Ici chaque m ot importe : « Le 8 juillet 1947, à 11 h 50, nous étions dans une voi· t ure d'observation dans l e secteur 3, Rogers Dry Lake, pour suine deux P-82 et 1.m A-26, volant à 6 000 m, qui devaient procéder à un essai de siège éj c.ctable. Nous remarquâm es rn1 objet rond, ayant la couleur de l'nluminium qui nous parut d'abord un parachute. Notre prem ière impression fut qu'il s'était produit une éjection prématurée d'un siège, mais ce n'était pas le cas. L'objet se trouva it en dessous de 6 000 m et tombait à une vitesse environ trois fois supérieure 1l c~elle du parachute d'essai 11ue nous vîmes s'ouvrir trente seconcles après la déconvt:rt e de l'objet. En tombant, celui-ci se déplaçait légè-.remtml au n ord de l'ouest nai, contre le vent prévals-mt. ~ous ne pûmes déterminer la vitesse horizontale, maiH elle nous sembla inférieure à la "itesse maximum d'un F-RO. « Lunsque l'objet atteignit une altitude permettant d'ohser· ver sa silhouette latérale, il se présenta sons n ne forrne nettement ovale, avec, à la partie su pé.ricure, .leu..'l( saillies qui pouvaient être des ailerons minces on Ot'."l c..abocheE. Elles se croisaient par intervalles, suggértmt une r ot aliou ou une oscillation lente. « l';ous n'observâmes ni fumée., ni flammes, .ui arcs d~hélice, ni bmit de moteur, ni aucun moyen de p ropulsion visible ou plaus ible. La couleur éVOIJllait. celle d' une toile peinte en aluminium, mais moins vive que celle d'un dôme de para· chute. « Lorsque l'objet parvint en ligne a"ec le sommet des mon· tag n el!~ nous le pct'dimeA rle vue. Il demeura visible pendant quatre-vingt-dix eecondeR en viron. Sur les cinq personnes de ]a voiturP.., quatre l'ont vu. « A notre avis, il s'agit d'un objet construit par la main de rhomme ; comme le démontrent sa silhoue tte et son fono• llonnement apparent. ~ n ne peut être question d'une h allucination ni mêmt> d'une quelconque aberration des sem:. ~> (R., p. ::\5.) On regrette évidemment de ne pas savoir si les pilotes

58

en vol ont vu qttPlque chose, comme on regrette d'ignorer pourquoi un des cinq 9pécial1AtP-A n'a pas partagé cette observation. Mais tout ce qne nous savons est r emarquahlP-ment significatü. Ces observateurs hautement spécialisés sont à leur poste d'observation, ils croient d'abord voir un parachute car c'e~Sl ce qu'ils attendent1 mais ils observent tous les aspects de l'objet et se rendent à l'évidence : ils ont afiaire à un objet inconnu. Quatre heures plus t.arrl, à 60 bn de Muroc, un pilote d'un F-51 aperçoit un « objet plat réfléchissant la lumière :». Comme il est lui-m~me à 6 000 m d'altin1de, il essaie de monter plus haut pour rejoindre l'U.F.O. et n'y parvient pas. f:et. ememble d'observations, le même jour~ autour d'une hase d'enginFï R~c•·ets, par }&; Lechniciens et pilotes de celle-ci, est tm fait troublant. F.t il n'e!i!t pas isol~. 4° -

La série des obsertXttion.~ dP. Jlfar: T1œtghlin à White Sands.

White Sands se trouve dans le Nouveau-Mexique, près d'Ala· mogordo, où ee fit l'explosion de la première bombe atomique, le 16 juillet 1945, dans une région fertile en observations de soucoupes. White Sands est spécialement le grand centrP. d'expérimentation secrète pour les fusées de la Marine, semble-t-il. A l'époque en question, l~ ~apitaine Mac Lau~hlin e~;L à la tête d'une équipe de spécialistes qui travaillent aux lancements de fusées. lls :firent une série d'observatiom que nous • • conna16sons en parne. Jt' - S avril 1948. Mac Laughlin et son équipe observent au théodolite des TJ.F.O. rle 3 rn de diamèlre qui accompagnent des V 2 dans leur course ascensionnP-ll e (K . I, p. 214 el M. I, p. 75). La veille, Eemhle-t-il, une autrP- équipe avait d~jà observé d es U.F.O. (R., p. 98 ) .

1 « L e hallon atteignit environ 3 000 m, lorsqu'un de ces hommes poussa un cri et tendit l'index vet·s la gauche. Les autres regardèrent et aperçurent l'U.F.O. « - Il ne paraissait pas très grand, déclara l'un d'eux par la suite, mais on le voyait très distinctement. On constatait nettement qu'il avait une forme elliptique et une cou· leur bl anche, argentée. « Au bout d'une fraction de seconde, l'homme du théodolite p ointa son instrument ~;ur· l'objet, et le chronométreur remit le sien en marche. Ils suivirent l'U.F.O. pendant soixante secondea, tandis qu~il sc déplaçait vers l'est. A la sse, l'augle d'élévation était tombé de 45° à 25°, puis l'objet monta en chandelle et disparut très rapidement. Personne n 'entendit le moindre bruit pourtant, le désert du NouveauMexique était si calme ce jour-là qu'on aurait entendu bourdonner un frelon à plus d'un kilomètre. » (R., p. 98.) Certains s'offusqueront de ce dernier signe d'humour. Il n'en rest e pas moins qu'aucune observation de soucoupe ne s'était encore si bien trouvée préparée, quoique involontairement et par des observateurs de premier ordre. Sur la base de leurs indications, l'équipe calcula que l'U.F.O. avait 30 m de long sur 12 Ùe large, se trouvait à 89 000 rn d'altitude et se dépla· çait à 12 km/seconde. li s'agirait donc d'un grand cigare en cours de marche à une allure interplanétaire. L'observation a Ùuuc wt inLér êt capital. 3° - 27 avril 1949. Nouvelle observation pendant laquelle on tente de photographier un c.losl.érieure de trois an s à l'incident

Arnold. Trè3 approxim a tivement, la courbe des ohservalions semble être la suivante : 11 en 1950, 4 en 1951, 89 en 1952, 31 en 1953, 548 en 1954, 6 en 1955, 1l en 1957, 6 en 1958, 4 en 1959, 5 en 1960 (1) . Ces ch iffres ne valent q-ue comme orch:e rle gT·andeur, mni3 signifient nettement que la grande année des soucoupes en France est en 1954 et non en 1952, comme aux EtatsUnis. Leur valeur ab solue est critiquable pou r les raisons génér ales que nous avons donn~es sur les problèmes d'information. TI faut tenir compte, en outre, du fait qu'aux Etats-Unis, il y a eu~ malgré tout, une véritable chasse aux soucoupes~ alor!S qu'en France, seul le hasard s'en est chargé. A cela s'ajoute l'énorme différen ce entre la superficie du territoire des EtatsUnis et celui de la France, les chiffres français sont donc rela· tivemcnt b eaucoup plus importants qu'ils ne paraissent. ]) a h ien été crP.é en France tme sorte d'émule d e ]a Commi s~i u n Su ul~oup e américaine, une « Commission spéciale au Bureau Scientifique de l'Armée de l'Air » (M. II, p. 161 ), mais avec des moyens évidemment très r éduits. On y trouverait, sans (1) La faiblesse de ces derniers chiffres ne doit pas faire illusion : les journaux sont las de nous informer !

68 doute, les; m êm es :i!pasm es q u'aux l•:tats-rnis, m ais à l'échel on inférieu r. L es ob serva tions fr ançaiscE présentent quat re caracl ~ris t iques essent ielles : 1 o .Eil~s sm1t ~n grand fl maj or ité efiectU(~CS par des profanes

e l non p ar d es :;pP.cialistes. 2 ° Elles comportent une énorme propor tion d'atterr issages :

prè'i d'n ue: ~e:nt aine S";J r environ 500 ob servations en et o.ctoh rc 1954, alor:3 qu'aux Etats-Unis, l es t émoin!; ne si gn alent q ue trois ou lJuatre cas d'an~ts à t rès tu Je (D esverger s, p ar ex. ) et m1 seul a tterrissage Lightfood) .

septembre o rdinaires h asse alti(le jeune

3 o P our la raison (lui p ré:r.~a~, bon nomb re de tém oins ont vn lf>-" soucoupes de très près, à quelques m ètres, alors que les m eil1eures obaet va tions américaines comptent souvent par kilom ètres. 4 ° P our la m êm e raison, les tém oins fran~ais sigua1cnt de-..s ap pari tions de pilot es Ùe ~:>oncoupes an Rol, alor 3 qu~aucun tém oin m·dinaire n'a pu en voir aux Etats-Unis. Nous allons donc aborder ici des problèm es Lou l nouveaux. Signal ons d'abord (1uel ques rem arqu ables observations proven a n t de sp écialistes. Ainsi, l e 6 octobre 1952, au-de ssu s de Dragui~n au, vers 19 h 25, deux pilot es d 'Air France, M.YI . Cavasse et C lémen~ pilotant un D.C. 4, vimn t une sorte d'œuf allongé, entièrement éclairé d'une lum ièr e blanch e. TI suivait une t r ajectoire rigoureusement rectiligne et l aissait derrière l ni une trabée blanche l~gèrement bleutée, formant une sor te de pointillé. n volait à 2 ou à 3 000 km/ h, à environ 3 km de l'avion et u 11 peu plus h aut (M. I, p. 169). C'est une belle o b serva tion, d'ailleurs confum ée par d 'a ntt·es t ém oin s qui se trouvaien t l es u ns à Nice, les aut r es à C russe. Elle appartient exactemen t au mêm e t ype que les ob .servations amér icaines en g~néral Les observations de m étéorol ogistes sont rem arquables. D eux surtout, en Métropole : au Bourget, d am l a nuit du 12 au

Observations françaises

69

13 juin 1952 (M. I, p. 194), et à Villacoublay, le 29 août 1952 (M. I, p. 199). D'autres, peut-être aussi importantes ont été faites par des m~L~orologistes français, en .l\friquc du Nor d, pendant les années 1951, 52 et 53 (M. l , p. 127) et probablement m èm c avant 1917. Détaillon.s seulement celle de Villacouhlay. A 19 h 30, cc 29 août 1952, deux météos de Villacoublay aperçoivent dans un ciel sans nuages, entre les premières étoiles, un point lumineux, d'nu éclat bleu trèa prononcé qui se déplace en ligne hrl.Bée, par saccades, à une vitesse qui semble pen élevée. Intrigués, les météos alertent l'aspirant et trois autres hommes. Observée au théodolite, la chose apparaît « sous la forme d'un trait lumineux blanc incandescent, bordé de noir... » (M. I, p . 200). Les témoins ont aussi remarqué deux traînées bleutées per· pendiculaii·es au trait blanc, mais poussent le scrupule professionnel au point de se d emander si ce n'est pas une simple illusion d'optique. Jusqu'à 20 h 30, la chose continua à se déplacer , puis se fixa très prèa du zénith avec des oscillations de faible amplitude, cela jusqu'à 23 h 30, h eure à partir de laquelle rohjet dimim1a peu à peu, comme s'il s'éloignait en montant verticalement. Entre-temps, les météos calculèrent une série de mesures concernant Les inclinaisons et azimuts, ainsi que les variations de cou lt>ur de la chose. Duraut la m ême nuit, un autre -météo, près des premiers, signala l'apparition d'un second point lumineux, rouge, d'abord, puis apparaissant au théodolite comme nn « cercle parfait, jaune blanc >> d~où sortirent des traînées qui se tor· daienl comme des coups de fouet. Après quoi la chose disparut, puis reparut une nouvelle fois ; elle semblait suivre le mouvement apparent d ea étoiles. Cette observation dura au moins de 21 h 45 à 22 h 30. Une troisième lueur fut brièvement ohsenée à 22 h 45. Cet ensemble d'observations est d'une qualité rare. Il est fait par six météos, à la vue et au théodolite~ pendan t quatre

70 beures et demie, ce qui est un record, et avec noiation Îmmêdiate de tous l es r enseignements techniques de position. Dans le rapport, û'uue remarquable précision qui est reproduit par Aimé Michel, ou trouve en outre les signes d'une constante volonté J'auto-critique. Par un même souci de contrôle et de vérification, ces météoa out alerté le poste d'Orly, mais nous en ignorom totalement lt: résultat. Ils ont même alerté l'ObservatoirP. de Paris, mais au téléphone qilelqu'un de l'Observatoire se borna à répondre 'lu'il n'y a'·ait personne à l'Observatoire. On s'en aerait douté.

1" • LES ATTERRISSAGES DE SOUCOUPES VOLANTES EN FRAl~CE PENDANT LES MOIS DE SEPTEMBRE ET OCTOBRE 1954 C'est, de loin, l'aspect le plus important des observations françaises. Commençons par tourner ]o dos à son caractère sen· !ialionnel pour esquisser le plus froid tableau, celui des coordonnées statistiques et comparatives de ces observations.

A) NOTION D'ATTEilRISSAGE.

Le principe est simp]e,

c'e~St

la prise de contact avec le sol. Mais qu'est-ce que cela signifie ? Que l'approche du phénom ène est complètement bouleversée. Qu'on s;~ouge à tout ce > pour tomher dans le cadre du paysage terrestre familier. Cc qui n'était qu'un point ou une sphère évidemment minuscule, à l'extrême limite du regard dans l'infinité de l'espace, devient un véritable objet, immédiat, solide, immobile, grand , et massivement present. Cette modification massive des apparences peut constituer une véritable réduction, an sens où Taine emploie ce mot. Ainsi, lorsqne dans la nnit après avoir cru voir un cambrio· leur, on constate la présence effective d'un tronc d'arbre. Tant que l'objet était ]à-haut, si loin, m&me les spécialistes étaient au..~ prises avec les plus graves difficultés pour s'assurer de sa présence. Ici, au contraire, même le profane est placé au pied du mur : il ne peut pas douter de la présence de l'objet, il ne peut pas douter de son aspect totalement insolite. La différence est encore accentuée par l'apparition de pilotes : on ne pouvait que soupç~mner leur existence, mais quanfl un pilote est là, sous les yeux à côté de son engin, tous deux posés sur le sol, tontes les hypothèRes intermédiaires sont balayées : la preuve testimoniale paraît s'imposer avec une éviiiP-nce écrasante. Soulignons le mot parait. En effet, ce qui est certain pour l'instant, ce n'est que le principe de la possibilité de réduc· tion. Elle ne s'applique pas si le témoin est mystificateur, délirant ou halluciné et nous examinerons ces cas dans la seconde partie. Auparavant, nous devons examiner la question de savoir si le témoin était effectivement placé dans dee conditions suffisantes pour pouvoir appliquer la réduction. Il est en effet absurde de trancher a priori et de dire en bloc : les témoins des atterrissages apportent d'office tme preuve péremptoire, ou, au contraire, puisqu'ils ont cru voir det~ « Martiens », c'est qu'-ils sont fous. Avant de prendre quelque parti que ce soit, dans la mesure du posaihle, il convient d'examiner en détails les con~iûon~ d~IJ~ lesquelle$ ~ opl fait çe~ o~erv~lion~~ P est

.

72 clair par exemple, que si l'atterrissage est trop éloigné, ou s'il n'a duré qu'une seconde, nous retrouvom au ras de terre les mêmes difficultés que pour les obeervalions en plein ciel. Toutes sortes de confusion persistent, m ême au niveau du sol, nous en verrons bien des cas, mais la première chose à faire est de fixer en détail les conditions dans lesquelles les témoins ont obsené ces atterrissages. Il n'y a pas de recherche moins sensationnelle, il n'en est pas de plus indispensable et. peut-être de plus éclairante. LP- terme d'atterrissage ne doit pas être pris dans un sens formaliste, cnmme si le contact matériel avec le sol avait une valeur détermjnante à lui seul, ce serait faire du fétichisme rationaliste. Par exemple, l'Hnêt d'une soucoupe à un mètre du sol, mais à une distance rle Lroî~ ou fflHJire mètres est un quasi-atterrissage et possède certainement plus de valeur que le pur atterrissage attrihuP. à une soucoupe située à trois ou quatre cents mètres, dam les mêmes concliLions tl't~clairage et de durée. Ce ne serait pas une excuse puur retomber dans J'imprécision et nous devons limiter trè~ Hl.roitement la notion de ces quasi-atterrissages, sous peine de confusiom. En conséquence : 1° Nous retiendrons ici tout atterris~agp,, en qualité de fait simplement allégué par un témoin ordinaire, mais nous essaie· rons de vérifier successivement quelles eumlitions de distance, de durée, d'éclairage, de localisation eL tle c~nntenu permettent de retenir de pareils témoignages comme faite testimoniaux solides. 2° Dans la liste des atterrissages ainsi 6tudiés, noue inclurons les quasi-atterrissages jusqu'à une hauteur de l m 50 environ, car en pareil caE, l'objet se trouve à hauteur d'homme. Le regard peut l'observer horizontalement ct si l'engin est assez près, il pourrait être à portée de la main. Personne n'a encore mesuré avec un mètre, une soucoupe et son altitude au-dessus du sol en de pareils cas. Ce qui compte, c'est le rapport le plus simple et le plus « naïf », entre la pré-

Obser1;atio1Ul Jrançaise$

73

seure dP. la soucoup-e et les dimensions physiques de l'homme. (A titre comparatif, nous signalerons quelqu~ incidents, d'ail· leurs très rares, où l'engin est demeuré à 2 ou 3 m au-dessus de l'homme.)

B) TJES

TÉMOINS.

Rien qu'en septembre et octobre 1954, en France, nou& avons relevé 95 cas d'atterrissages. Dans la même période, on comple en France seulement 400 observations de survols. La proportion dee atterrissages, un cinquième, est unique en son genre. Sur celte ~te, on pent com1ner 164 témoins. C'-est un minimum, car en bien des cas on relève des allusions à la présence d'autreè témoins, mais sans précisions suJfisantes.

Sexe et âge Sur 147 témoins dont le sexe est indiqué, on compte : 107 hommes (à partir de 21 ans), 12 femmes (id.), 12 jeunes gens (filles et garçons de 16 à 20 ans), 16 enfants (moins de 16 ans). 107 témoignages d'hommes sur un total de 147 représente une proportion de deux tiers. On ne peut donc pas dire que les atterrissages de soucoupes soient des « histoires de bonnes femmes ». Contraste curieux avec les Etats-Unis, où selon Ruppclt, les deux tiers de la masse des témoignages sont fournis par des femmes, sauf pour les cas irréductibles signalés par des apécialisLe~ et où l'on compt~ au contraire 10 témoins hommes contre 1 témoin femme (R., p. 262). • Dans la catégoiie des hommes adultes, nous ne conna1asons av~c pr~ci~ ion que l'âge de 28 d'entre eux :

15 plua 5 plus 6 plus 1 plua l plus

de de de de de

20 30 40 50 60

ans, ans, ans. ans, ans.

74 • • • 11 paraît donc que )a majorité des temoms eat composee d'hommes dans la .force de l'âge.

Métiers Sur 86 hommes adultes nous avons noté : 22 cultivateurs, 32 artisans et ouvriers, 32 profeasiow diverses (employés, commerçants, professions libérales, etc.). Nous reviendrons sur cette proportion remarquable, à propos du caractère « rural » des auerri6Sages.

Nombre de témoiros puur chaque cas

Là encore il ne s'agit que de minimum : 1 témoin dans 45 cas (dont 1 homme seul dans 39 cas), 2 témoins dam 31 cas (dont 2 hommes dans 14 cas), 3 témoins dans 5 cas (dont 3 hommes dans 1 cas), 4 et plus dans 5 calS (hommes seulement : 4 cas). Dans une dizaine de cas, le nombre des témoins est très mal préci~;é. 45 cas de témoin unique connu, c'est presque la moitié par rapport au total de 95. On ne peut s'en étonner dès lors qu'on remarque l'heure tardive ou très matinale d'un grand nombre des incidents. A ce point de vue, on est davantage étonné d'~voir plus d'un témoin dans l'autre moitié de;, cas. D'autant plus que nous n'avons compté ici que les témoins présent'l à l'instant et au lieu même de l'atterrissage. C'est ainsi que nous n'avons compté qu'un seul tfmoin dans chacun des incidents Dewilde, Mazaud, Fourneret et Lebœuf, mais ces' témoignages sont corroborés pac 1~ déclarations de témoins plua éloignés (cf. M. II, pp. 62, 69, 132, 228). Identité~

Dans 75 cas, il y a au moins un témoin dénommé. 75 sur 95, c'est plm des trois quarts, proportion considérable qui suffit à établir le problème des atterrissages snr le

Observatiom françaises

75

plan du témoignage et non de la légende. Du point de vue psycho-sociologique, la différence est capitale. En un mot : dans les trois quarts des cas, les témoins sont identifiés ; dans les deux tiers des cas, ce sont des homm~ adultes eL des travailleurs ; dans la mo-itié des cas, il y a deux témoins ou plus. La base humaine des témoignages est donc ' , . tres seneuae. Reste à voir les conditions objectives dans lesquelles ils se sont trouvés au moment des constatations.

C) SITUATION DES TÉMOINS AU MOMENT DE L'OBSERVATlON.

Chercher les détaila de l'emplacement et du comportement des témoins lorsqu'ils ont vu les soucoupes peut sembler ques· tion futile. Mais n'aurait-elle que ce mérite, elle nous oblige à relire de très près ces témoignages dans leEquels notre esprit est toujours fasciné par le merveilleux, au profLt de l'enthousiasme ou de l'irritation. (Car le soucoupophohe n'est pas moins fasciné que le soucoupophile, ce sont seulement les réactions- qui diffèrent.) En outre, la situation du témoin, lors de l'incident, est par définition J'élément le plus simple, le plus objectif, le plus terre à terre, le moins susceptible d'être imaginaire au cas d'hallucination ou de délire, comme il est le moins suscep· tihle d'être conce..rté. dans Je cas de mystification. C'est le premier point d'appui de toute analyse. Pour simplifier, nous ne retiendrons que la situation du témoin IJrincipal, même s'il y en a plusieurs. Dans 82 cas, ces précisions sont fournies. NouB pouyons alors distinguer deux catégories :

l 0 Dans 45 cas, le témoin est immobile chez lui, ou îait quelques pas devant chez lui ; il se trouve soit à son lieu de tl'avail, soit à 3on domicile dans le village qu'il habite ; tout au pins il circule à pied sur un chemin de terre dans un domaine familier. C'est dire qu'il rencontre la « chose impossible » dam le genre d'endroit le moins compatible avec le fantastique: le

76 périmètre d'existence qu'il connaît p ar cœur et qui lui est le plus familier, là uù il est habitn ~ à reconnaître sans peine tout ce qui ee p asse. 45 cas, c'est à p eu près la moitié des incidents. On peut m~me flonn~r quelques dé tails : dans 17 cas, le tém oin est chez lui ; da n e 8 cas, il eat à sun ]ieu d~ travail {ch fM. 11 , n. 50).

n

88 Mais, cotte appat·ence de meule qui forme la première repréiiPntation de l'objet dans l'esprit du témoin reçoit presque aussitôt un premie1· coup : cette couleur s'accorde mal a''ec Ja couleur raisonnablement admise p our les meules. D'où la première exclamation de Renard. Alors, l'attention aiguisée, il I"egarde davantage et cette fois, il prend garde à ce nouveau détail : la prétendue meule oscille très légère~ent sur le sol. Voilà qui n'est plus compa· tihle avec le paisible objet champêtre qu'il avait supposé. D'où la seconde exclamation : (sic), 9 cas où le mot de scaphandre est fol'>mellement employé, 2 cas où . . ' ]. a d escnphon sen r.approch e nF-ttement. _l , •• 1 0 7 cas manqnant nFprectstons : Mitto, près dP. Briatexte (Tarn), 9 octobre 1954, Gallois, près de Clamecy (Saône-et~Loire), l i octobre 1954, Automobilistes bordelais, prèi>. de Royan (Cl1arente-Marit.), 11 octobre 1954~ Chasseurs de Saint-Ambroix (Gard), 14 octobre 1954, Robert, Baillolet (Seine-Maritime) 16 octobre 1954. Labassière, prè.s de Saintes (Charente-Marit.), lS octobre 1954, Un habitant de Pons (Charente-Marit.), 21 octobre 1954,

M. Mitto, en automobile, a seulement '\'U deux petits êtres traverser la route, sans pouvoir les détailler. Même la sou· coupe a été mal vue. Les observations Gallois et Robert sont honne.s au point de vue soucoupe, mais eux non plus ne

Le prQblèmc des pilotes

105

purent détailler les petits êtres. L'observation de Saint-Am· broix manque de précisions : il y aurait eu 7 petits êtres, mais pas de détails sur eux. Vohservation faite à Pons est bonne au p oint de vue de la soucoupe : elle s'est posée au bord de la route, puis s'est envolée. Pendant le bref atterrissage, le témoin a vu den..'{ petits êtres de 1 m 25. Rien sur leur équipement. L'observation de l\:I. et Mme Lahassière est remarquable., nous y reviendrons, mais s'ils ont bien vu quatre petits êtres et deux soucoupes, ils ne précisent rien sur l'équipement. L'observation des automobilistes de Bor· deaux est anonyme, mais remarquablement précise et détaillée, nous en reparlerons. 2o 6 cas parlant de combinaisons ou de tenues ordinaires :

Stramue, entre Fronton et Villemur (Haute-Garonne), 11 octobre 1954, Ingénieur de lVIeknès (Maroc), 14 octobre 1954, Castello, à Cap Massuelo (ILalie), 18 octobre 1954, Bourriot, à Vézenay (Jura ) , 13 octobre 1954, Cheminot, près de Curitiba (Brésil), 13 novembre 1954. Lepot, près de Beaucourt-sur-Anne (Somme ) , 10 mai 1957. En fait, quatre témoins 1•arlent de « combinaisons », un (Stramare) parle d'uniformes g1·is fOiu~és, le dernier, cle LÎM!'Iu gris luisant. ' h , , sur 1 ,. N oua n ' avons que d e tres re sf .resume!:! e.s temmgnages venant du Brésil et du Maroc. L'analyse est impos.o;;ible. Le témoin italien Castello, a beau parler d'une durée d'une demi-heure, il s'agit d'un atterrissage sur le toit de la villa de l'écrivain Malaparte; ce n'est pas suffisant. Quant à Mlle Boru·riot qui roulait à bicyclette la nuiL, vers 22 h 45, elle aperçoit très rapidement un être plus petit que la moyenne, puis deux nains qui traversent la route, après quoi ~Ile verra s'envoler un objet lumineux. L,incident est peut· etre très réel, mais les données du t émoignage ne forment qu' une mosaïque permettant l'intrusion. de nomhteuses mé· pri.ses. L'incident Lepot et Serket n 'a été observé qu'en pleine mut ausRi, à partir de 22 h 30 et à une centaine de mètres. Le t émoin Lepot certifie hien avoir vu « trois petits êtres »,

106 mais dit seulement qu'ils lui ont semblé vêtus d'un tissu gris luisant. Le témoignage Stramare est le plus précis. C'était encore la nuit à 22 h 30, mais le témoin n'était qu'à une ' 'ingtaine de mètres eL cal~hé derrière un arbre, pendant qu'il regardait une ~Soucoupe placée au bord de la route, tout près Ùu poteau supportant l'éclairage électrique. n a vu en même temps les pilotes, trois petits hommes avec des casques d' aviateura des uniformes gris foncé et des pantalons co11ants. La visibilité était donc excellente. Enfin, la soucoupe s~envola en faisant un léger bruit de moteur électrique. Le témoin attrait donc pu voir des détails caractéristiques. Les a-t-il hien vus '! Les coiffures en question lui unl paru des casques d'aviatem·s, mais ju.squ'à quel point ? Emboîtaientils seulement le crâne ou toute la tête, avec une partie vitrée, voilà le point essentiel qui reste non précisé. Si ron ajoute que cet incident se place sur l e trajet de journalistes mystificateurs et munis de très réels scaphandres (cf. infra,), on est rempli de perplexités qui me permettent pas de retenir ce témoignage comme dûment établi. Bref, dans cette suite de 6 caR, il doit emter des incη dents possibles, mai s aucun n'apporte de d étails suffisamment , . caracten8tlques. Cette incertitude tient à la brièvet é des observations ou à leur manque de garantie ; elle tient amsi à ce que l'esprit des témoins n'a jamais été attiré sur la signification précise et l'imporhmce de ce problème. Tis ont regardé ce qu'ils ont pn, comme ils ont pu, sans que leur attention soit polarisée sur les détaih qui au:raicnt été instructifs. Ou bien ils ont saisi du premier coup la présence des scaphandre!', commP. nous pourrons le voir, surtout si le pe tit pilote était proche et bien éclairé, ou bien, ils n'ont noté que des détails disparates. La notion de combinaison n'exclut null ement œJle de 3caphandre. D'abord parce qu'un scaphandre peut se réduire a' un protègc-tête (enveloppe hermétique et tram;pa reul·e englobant les organes de la respiration et de la vue). Ensuite parce que le scaphandre lourd englobant tout le

.

Le problème des pilotes

107

corps est précisément formé d' une combinaison complète liée au protège-têLe. C'est ce que paraît avoir nettemenl vu ~bne Lebœm (cf. infra.), lorsqu'elle diL que le petit pilote était enveloppé de cellophane. II est donc intére~Ssanl de noter que selon l'ingénieur de Meknès le p e lit pilule portaiL une combinaison « brillante ». De même M. Lepot parle de tissu « lui8ant ». Nons pouvons conclure que ces 6 cas rejoignent les 7 précé· dents : précisions admissibles, en ce qui concerne les soucoupe.'il et les petits pilotes, insuffisances de caractéristiques quant au problème des scaphandres. 3° 5 cas de petits pilotes « poilus » : Lucas~

à Loctudy (Finistère), oct. 1954, Barrault, à Lavoux (Vienne), 9 oct. 1954, Ca1ba, à Pournoy-la-Chétive (Moselle), 9 oct. 1954, Laugère, à :M~ontluçon (Allier), 12 oct. 1954, Stawstky, à Lewarde (Nord), 27 oct. 1954,

C'est l'aspect le plua cocasse de notre problème. Passe encore que ]e Martien soit imberbe et. présenté sous cellophan.e , mais harh14 non, c'est trop ! Le fait est que la notion de « fantômes >> qu'à des objets r éels. Tout juste v.is.ibles elles seraient absolument silencieuses, impalpables, incapables d'apporter jamais la moin· dre preuve ma térielle de leur existence. En fait, comme n ous le savons maintenan t, l'œil humain n'est pas seul à avoir perçu des soucoupes volantes . .Elles produisent des effets sur les radars et les compteurs de Geiger. Elles ont produit en outre une série d~effets physiques, souvent singtùiers que nous allons maintenant préciser.

1° EFFETS AUDITIFS.

Le silence est une d~R grandes caraclé.ristiques habituellement attribuées aux soucou pes. Il n'est pourtant pas toujours absolu. A l'instant de l'allerrissage d'une soucoupe~ le témoin Gachi· gnard a observé un bruit mat, ct le témoin Bastiani, Wl léger sifflement. Au départ de l'engin, le témoin Gachignard observe un bruit comme celui cl'nne petite f us ~c, ·e t Baet iani, un nouveau süflement. Ce sifflem ent d'ell\'ol a été noté aur;;Fi, au même moment, par Jes témoins DewHde et Lebœuf. Deux h abitants d u Gard out entendu tm léger bruit ; Gatey, un fort siffle· ment ; P.t ::\'I azaud, un bourdonn~men t comme celui des abeilles. Enfin, dans des ci rconstances très dilférentes : en plein vol, au moment d 'un vira ge et alors que l'engjn était entonré

Les effets physiques

127

de vapeur, le témoin Chermanne, à Bouffioulx (Belgique) a perçu comme lUI hcui t d'explosion. Il semble qu'il existe des cas an.aloguca (cf. infra.) . Le silence des soucoupes est certainement très généra4 il explique que lanl de témoins ai ent été surpris à l'improviste par la présence de soucoupes au sol TI n'a rien d'imp-ensable. Nos propres machines font beaucoup moins de tapage qtJ'autrefois et le mode de propulsion est évidemment d'une grande importance. Il n 'en est pas mo:ins utile de noter que les soucoupes n'éch appent pas, en toute occasion, à ]a possibilité de faire quelque bruit. 2° EFFETS PAR,\LYSANTS.

On les attribue, en général, au f ameux « rayon vert ». En fait, il est hien qnestion d'un 1·ayon vert, ou seulement à r efle ts verdâtres, dans l'incident Dew:ilde. De m ême dans l'incident David, mais seulement d'après une version très contestée. Un témoin italie~ désigné sous le pseudonyme de Carlo, à propos d~un incident du 24 jui llet 1952 p arle bien d'un rayon vert, mais il en fut seulement ébloui. Au sur· plus, la « soucoupe » décrite ressemble comme deux gouttes d'cau à un hélicoptère et toute l'histoire est très su!'!pecte (G. 1, p. 74). Il ne r esterait en fait que la lumière verdâtre signalée par des ouvriers du Mane (10 octobre 1954), lumière accompagnée d'effets de picotements et de paralysie. P eu importe, s'il a pu y avoir, en quelques cas t rès rares concomitance entre l'apparition d'un ra}·on vert ou d'une lumière verdâtre, ce n'est que par juxtaposition et non en ve1·tu d'une relation de causalité, car on verra se produire hien d'autres cas d'effets paralysants, très sérieusement attestés, mais sans aucune mention de rayon vert (l ) . Car cet effet paralysant est Lrè:; fortement attesté. En deLors des cas que nous avons déjà eu l'occasion de signaler, nou s comptons 18 cas d'effets paralysant s observés (1) Il est remarquable d'observer que Ja légent'IP. ou rayon vert, si complaisamment diffusée n'est pas arrivée à suggestionner Iea témoin$.

128 par des conducteurs de véhicules à moteur (13 automobiles, 1 tracteur, 1 vélomoteur ct 1 cyclomoteur). L'intérêt de ces incidents esl d 'autant plus 1·emarquable q ue l'effet p uraJy!>ant ne porte pas seulemen t sur les hommes, mais aussi sur l es machine."!. En voici la lil'te : 7 octobre 1954 (Sarthe) - Tremblay. Auto. Survol d'une lueur bleue. Moteur r.al~. Phares éteints. (M. II, p. 239.) 8 octobre 1954 (Dordogne) - .M. M. électricien à Bergerac. Auto. Rayon lumineux provenant d'un engin mMallique posé à 150 rn en avant sur la route. Ralentissement, puis arrêt. (No uveUe R épublique du 11 octobre 1954. 9 oct obre 1954 (Seinc-ct-Marnr.} • B artoH et Lalevée, toll.8 ilfmx m écaniciens professionnels. Survol d'un engin jaune orangé eu forme de cigare. Moteur calé. Phares éteints. ().{, n, p. 257.) 10 octobre 1954 (Saône-et-Loire) - Jeannet et Garnier. Auto. Survol d'un bolide rougeâtre. Moteur calé. Phares é te ints. (M. TI, p. 294.) Il octobre 1954 (Haute-Loire) - Jourdy. Auto. Survol d'un objet lumineux multicolore. Moteur calP.. Phares éteints. (M. n, p. 267.) Il octobre 1954 (Saône-et-Loire) - Gallois et Vigneron. Auto. Engin rond et petits pilote;; à 50 m du bord de la route. Les témoins ressentent une déch arge électrique. lVIoteur calé. Phares éteints. (M. Il, p. 268.) 14 octobre 19~4 (Saône-et-T.oire) - M. B. de 1\Iontcealt-leeMines. Vélomoteur. Lumièn: ja illis!lant d'un objet circulaire, pareil à deux n65iettes renversées, posé à une cinquantaine de mètre~ Anr la route devant le témoin. Moteur calé. (M. n, p . 293.) 16 octobre 1954 (Seine Maritime) - Robert. Auto. Atterrissage à l OO m d'une soucoupe lumin euse, avec apparition de petits pilotes. T éwo.in ressent une comotion électrique. Moteur calé. Phares éteints. (M. ll, p. 309.) 18 octobre ] 954 (Puy-de-Dôme) • Bach el ard. Auto. Soucoupe obscure posée dans 1m champ voisin de l a route. Témoin se sent à moitié paralysé. Moteur .: s'essouffle » et vheSI!e tombe à 30 km(h. (M. n, P· 335.)

129

Les effets physiques

20 octobre 1954 (Moselle) - Schuhrenner. Auto. Engin 1nmintmx posé sur la roule à une vingtaine de m ètres devant le témoin . Outre tme impr~!'IRÏon de chaleur, le témoin s-e s~nt comme paralysé, « les maina rivées an volant ». Moteur s'arrête. (M. II, p. 340.) 21 octobre 1954 (Charente- :Maritime) - Habitant de La Rod1~l1 P. et 8on fils âgé d e 3 ans. Auto. Engin arr êté sur la route, d'abord sombrP., puis lumineux. T émoins ressen· tent impression de chaleur et d'électrisation. 1\fot~ur calé. Phares éteints. (M. TI, p. 341. ) 25 octobre 1954 (Moselle) - ~- Louis. Tracteur. Soucoupe prPSIJllf' an ras elu sol. Tracleur stoppé. (Journal de province, in dossier Garreau.) 27 octobre 1954 (Pas-de-Calais) - L'n commerçant de Linzeux et son livreur. Auto. Survol d\me lumière aveuglante. Témoins ressentent une décharge électrique. Moteur calé. Phares ~t~i nt.'l. (M. II, p . 341.) 27 octobre 1954 (Eure) · Marais. :.vToto. Engin à lumière éblouissante dans un pré et p etits pilotes. Moteur bloqué net. tF.S. du 30 oct. 1954.. ) 13 u ovemLre 1954 (Seine-Maritime) - M. R. L. Auto. Un engin vip,nt op, cléco1ler à lOO m devant lui, au bord de la route, avec une lueur blanc verdâtre intennit.tente. En arri· vant à ]a hauteur où sc trouvait l'engin, témoin sent picotements et effets de paralysie. (G. II, p. 170.) 13 novembre 1954 (Italie) • Quatre ouvriers agricoles de Forli, sur cl~ux traf' fenrs. l'nisF.ant rayon rouge dirigé vers le sol. Un tracteur est stoppé. L'autr~ continu~ à fon ~tiooner. Le premier marche à l'essence, le second est un diesel. (G. Il, p. 207.) 23 uovembre 1954 (Deux-Sèvres) · Chaillou. Cyclomoteur. Survol d'nn disqne hlen qui s'approche et e nveloppe ]e témoin d'une lumière bleu e « aussi violente qu e r-elle d'un arc électrique ». Moteur ca1é. Phare éteint. T ém oin saisi de picotements dans les mains. Paralysé plusieurs minutes des bras et des jambes, et sans pouvoir articuler une parole. (F .-S., 24 nov. 54.) 4 novembre 1954 (à Lcvclland, au Texa.,, Etate-Unis) Chauffeur de camion. Soucoupe ressemblant à un « œuf » et

s

130

posée sur un chemin. Moteur calé. Phares éteints. (F.S., 5 nov. 54.) Tous ces incidents ont cu lieu la nuit ou en fin de soirée. Tout 4: ra}·on :» de lumière était donc facilement visib]e. Or, ]es témoins n'ont pn en observer pro~enant des Aoucoupes que dans quatre ou cinq cas. Deux fois même, les témoins ont noté des soucoupe~ contplèl em ent ohscures. D'une façon génér ale, ces témoins ont simplement remarqué qu'un effet paralysant avait coïncidé avec la présence d,une soucoupe, lumineuse ou non, avec rayon ou n on. Ces e:ft'ets sont de deux sortes : ]es uns portent sur le conducteur ; les autres sur la maclline. Nous avons déjà aperçu quelques cas du premier effet, mais IP. se~on(l nous est complètement nouveau. Do:ns 16 cas sur 18, r action sur lœ machine est fo·rm.ellement indiquée : 6 càs d'arrêts de moteurs et 10 cas d'arrêts de moteurs avec mention ~ l'extinction den.iok de mars 58. (Y.l. li, p. 356). Il s~mble donc qu'il y ait des points de repère très net~ qui marquent Je déplacement cles aires géographit]ues pros· pectées par le phénomène. 11 serait indispensable de poursuivre leur recherch ~ juaqu'au bout. Au point de vue quantitatif, nous rappelons que l'année maximum se place en 1952 pour lel'l Etats-Unis avec 1600 rapports environ, ct en 1954 pour la France avec 500 ou 600 obeer· • • valwns env1ron.

Progr~.,

dans la proximi.té des approches

Alors que l es observations signalées aux Etats-Urus, même dans la grande période de 1952 n e concernent qne des cas de survol, les observations françaises lors dn maximum de septembre et octobre 1954 comptent une énorme proportion d'un phfuomène jusqu'a lors rarissime : les alterrjssages : 95 cas d'atterrissageb contre 403 cas de survols. Ce phénomène nouveau esL encore renforcé par l'apparition de petits pilotes hors de leur machine. Lai~ant d~ côté les cas que nous avons classés comme douteux, nous r elevons au moins 29 observations de petits pilotes. Cette importance tout à fait insolite des atterrissages et de

154 petits pilotes donne cette fois nn aspect encore plus étonnant aux observations françaieeA. Certes, il avait été question, déjà, d'atterrissages et de petits pilotes, aux Etats-'l"n1 s, voire au Mexique, l'.omme il r essort dea livres de Scu lly mais ses fléclaratiom ~ont terri· blement dépourvues de justificatio.nl! testimoniale~!. Le seul témoignage précis porte snr l'att.e rri1111age d'une soucoupe miniature devant le jeune Lightfood, à Amarillo, dans le Texas le 9 avril 1950 (S., p. 200) . f: 'eo;t l'unique ca11 d'atterrissage proprement dit que nous ayon.'l retrouvé. ame Etata-Unis (1). On peut en rapprocher les incidents D esvergers (le 19 août 52, en Floride - K. II, p. 102 et R. pp. 217-230) et Squires (le 27 août 52, en Pennsylvanie - K. ll, p. 104) . Dans ces deux cas, la soucoupe est immobile à environ 3 rn du sol, et tout près du témoin. Les atterrissages massü s de l'automne 1954, en France., représentent donc une nouveauté tout à fait extraordinaire. A cette innovation fondamentale s'ajou1e l'obsen·ation : - de petits scaphandriers, - des eJiets de paralysie sur ]e corps humain et sur les machines, - des manœuvres détaillées de cigared et de soucoupes. On pettt clone conclure à une extraordinaire progression d'ensemble, géographique, quantitative ct qualitative, dans l'approche du phénomène soucoupe sur le territoire françaiB. A quoi a ltrihuer cette progression ? Il paraît uormal que les pilotes de soucoupes se soient approch~.s de plus en plus de ]a Terre et même des agglomérations et rles habitants pour les observer de plus près. Maïa pourquoi la France est-elle ainsi favorisée? L'absence de toute chasse à la soucoupe pourrait y être pour quelque chose. Pour conclure, nouA pouvons aruneltre que loin d'aboutir à un bric-à-brac de fantômes absurdes, l'ensemble des témoi· (1) Comparer le cas tout à fait isolé de Linke en AllemagneOrientale, en juin 1952.

Prusrès dans les manif estatiuns

15.5

gnages sur les soucoupes volantes nous fournit un tableau cohérent ct solide. Malgré lous Bel:i e:ITorts le Pentagone n'est arrivé à supprimer le problème. Les témoignages des aviateurs et deH sa\·ants am éricains, ceux de l'homme de la rue, en France ou ailleurs, la réalité d~ certain:~ effets physiques produits par les t:~oucoupes, la découverte de l'orthoténie par Ain1é :Michel, tout nous confirme la réalité du phénomène soucoupe. On est mf.mP. en droit de penser que ce phénomène a été suffisamment hien p erçu el décrit pour conclure qne los soucoupes sont effectivement des engins réels en provenance d'une haee inconnue. Cependant l'esprit reste encore iwatisfait. Dans toute autre af'faire, en géuét·al, on accepterait d'être convaincu. .Pourquoi s'y 1·efuser dans le cas présent ?

A notre avis il y a une double raison à cette résistance. La première est que le phénomène soucoupe a suscité tout de suite l'hypothèse de son origine martienne. Cela suffit pour que le phénomène lui-même paraisse fantastique et pour qu'ou perde son sang-froid au profit de l'enthousiasme ou de la dérision. Nous continuons à écarter ces réactions. Les Martiens existent ou n'existent pas. Ce problème n'a ri~n de fantastiqu~ et la seule question eAt de savoir si oui ou non les soucou pes volantes sont des engins réelH el proviennent ou non de notre planète. C'est ce que nous examinerons danA la dernière partie de cet ouvrage.

La secunde raison, la seule qui soit vraiment trouhlante, c'est qu'en face de l'ensemble des témoignages valables parais· sant démontrer l'existence réelle des soucoupes el même leur qualité d'engin, on a pu recueillir une foule de témoignages aberrants. D'une manière générale, à notre époque, · on tend à discréditer la valeur du témoignage humain. Dans le cas du phénomène soucoupe, nom pouvons constater cette étrange situation : d'un côté, une première série de t~.moignagcs qui à eux seuls paraissent coh~rents et solides, mais de l'autre côté un fojAonn cment de t émoignages si absurdes qu'ils paraissent

156 confiner à l'hallucination ou au d éliTe et qui ont été e.ffectivement démenti"! par les fait..s. Comment concilier l'existence de ces deux masses concur· rentes et incompatibles? Est-ce que l'avalanche de mauvais témoignages n 'est pas suffisante pour contrebalancer et même ruiner de fond en comble la masse des témoignages apparernmeht sérieux ? C'est ce que nous allons examiner inunédiatement dans la seconde partie de ce livre.

SECONDE PARTIE

Valeur des témoignages

J usr!n'ici nous avons étudié l'em emhle des témoignages ordinaires, comme ph énomène sociologique. :Kous avon3 pu constater qne loin d'apparaître comme un chaos ces témoignages forment 1111 ensemble général cohéreut.

C'est déjà u ne sérieuse présomption à l'appui de leur valeur objective.

n

convient cependant, à présent, d'en faire la critique.

J .'ensemble tle ces témoignages est-il r éductible à d~ interprétations subjectives, telles que mystifications~ hallnciuations, délires ou illusions de toutes sortes, ou bien correspond-il à des r éalités objectives telles que ph~nomènes physiques ou engins m écaniques, voilà cc que nous allons tenter d'éclaircir. Dans cette étude critique nous devrons fait·e intervenir à titre comparatif les témoignages les plus aberrants, les cas de mystifications avérée..s. c~est en partie par un favoritisme naïf, mais aussi parce que nous savons pourquoi nouA nous sommes trompés, alors que nous ne saiAissona rien des raisom qui ont provO()llé l cR illusions des autres. Pour ne pas être dupes de cette vaniteuse partialité quj nons P.gare, nous devons doue essayer de comprendre les confusions comrnises, autant q ue nonR pouvons nous les repré· senter au travers fl'une information déficiente. "Ri~n de plus naturel que les illusions oc Momy et de Limeyrat. Les villageois n 'ont pas littéralement confondu des dttou illes avec dflR soucoupes. Ils ont vu des l ueurs insolites. A qu elque distance, ils ont supposé (]U 'il pouvait y avoir là d es 1mucoupes et quand ils sont arrivés à l'endroit suspect, ils ont constaté la supercherie. Un homme raisonnable ne fait pas au lremenl. Quoi qu'il suppose, il va voir sur place ce qui l'intrigue et déeouvre la cause réelle. Les vio1ences de Tain et de Sinceny sont fâcheuse.s, non P.~nlcment en elles-mêmes, mais aussi parce qu'elles supposent un véritable état d 'affolement à la suite de mauvaises perceptionA. Ici nous sommes sur une limite inquiétante, sans qu'on puisse préciser davantage, f aute a~informations détaillées. On c.omprend m ieux Je cas des témoins O. ~t P. qui, à Toulouse, vtms la tombée de la nuit, bloquent dans une m ême représentation fall acieuse l'automobile mal vue, les effets de feu d'artifice et l'élrange apparition d'un Ar.aphandrier qui est Lien un scaphanilder, quoiqu'il n'ait rien de martien, et qui est doublement réduit. de taille par la persp~r.tivc et par la largeur du costume.

186

La bizarre histoire d'Anzin où des reflets de lumière sur des isolateurs d e verre sont pris pour des lumières dans le ciel aussitôt interprétées comm e soucoupes, n'est qu'une illu· sion d'optique un pen trop prise au sérieux. On aimerait d'ailleurs posséder un récit non légendaire qui préci~e exac· tement le nombre des badauds qui se sont attron pés e t de ceux qui ont réellemfml. l:ru voir le vol des soucoupes. En un mot, toutes les erreurs des témoin!! de pseud.o-sou· coupes ct de pseudo·Mart.1P.ns sunt tout à fait naturelles. Elles ne rel ~venl que des illusions de la perception, parce que la perception est nonnalement constellée d'erreurs. Pourquoi ? « Dans la perception courante ... , écrit Quercy, on sc hâte de voir pour penser ct agir ; ct plus on a de perception pratique, moins on a de perception réelle. » (Q., p. 33.) On se h âte. Ceue expression est capitale. On regarde d'un coup d'œil, comme on lit « en diagonale » ; on juge séance tenante ct l'on passe à J'action. Ainsi va le monde. Mais alors l'on 1·isqu ~ perpétuellement de se tromper dès que les choses ne sont pas tout à fait comme d'habitude ·~ Alors, l'erreur est partout ? Certainement. Pjéron n'hésite pas à le dire avec une belle audace : « Ce qui devrait être ohjel J'explication en matière d'« illusion >>, c'est, en général, non l'illusion m êm e, mais sa correction éventuelle, car il n'est pas normal de percevoir avec exactitude des formes, des g•·auJeurs, des couleurs, d es cl arté~, m ai11 seu]ement de reconnaître des objets de maniHre à réagir correctement vis-à-vis d'eux, a55ez vite pour que la r éaction ne survienne pas en t·eta rd. >) (Psychologie expérimentale, p . 122.)

Assez vite, dit Piéron. L'expression fait juslement écho à celle de Quercy : en hâte. Nous sommes toujours pressés. La vic n'attend pas. L'explica tion est soli de. Mais l e résultat est là. Il n'est pas norma.l de percevoir avec P..xactitude. Voilà une parole terrible pmu les témoins et leurs Mar~ien..~. Eh llien ! tant pis et tant mieux. SouscrivQns sans

m





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Valeur positive des te1n oinages •

Le changement de qualification des erreurs commises par les témoins en modifie complètement ]a pot'l ft!. En excluant hallucination et d élire, nou s excluons les puisaances irrémédiables de la psychopathologie, nous réiulrutluisons les témoins " Jans la sphère d u normal. Or, dans cette sphère, quelle que soit l'importance rl r. l'erreur, le pro}>re Ùe la normale, c'est que la vérité l'emporte. R eprenons l'~xcell ente pl'olwsitiun Je Pié1·on . Ne nous laissons pa8 h ypnotiser par le membre de phrase qui met scan· daleuaemr.ut en vedette la p uissance de l'erreur. Car aussitôt à côté, indissolublement liée à la p récédente, la seconde propo· silion nom ra ppeJle que ce qui est n ormal, par contre, c'est de reconnaitrc des objets de manière à agir correctem~nt t;i.~­ à-vis d'.e ux, a.uez vite puur que la réaction ne parvienne pas en retard. La peHept.ion n'e:sl pas contemplative, mai3 active, elle n'est pas descriptive, mais fonctionnelle. Et cette fonct ion doit être remplie, correctement assumée, sinon toute vic deviendrait impossible, l'esp èce humaine n': représente pour une autre « humanité » interplanétaire notre expam~ion astronaut ique.

10° Si nous nous référons aux curieuses indications fournies par un certain nombre de té-moins sur les effets paralysants que les soucoupes volantes peuvent produire a n lour d'eUe:~, on p eut se demander si les progrès de notre astronautique ne se heurter ont pas eux-mêmes dans quelque temps à une ::tction paralysante de m ême type. lJO En l'état actuel, il est impossible d' affirmer q ue les •

« Martiens » prendront l'initiative d'une prise de contact. Mais il faut prévoir que les progrès rapides de notre a!iltrnnautique vont fatalement au-devant d'une rencontre interplané• taue.

Car tes départementales cl es témoignages concernant des survols et atterrissages des soucoupes de 1950 à 1960 en France

Les survols sont indiqués par des points noirs ; les atterrissages par des cercles. On notera trois principales régions de polar isation autour

de la Saône-et-Loire, des Bouches-du-Rhône et de la Vendée.

Nous n'avons pas indiqué les témoignages concernant des pilotes luunains puisque, nous l'avons vu, ils ne Jleuvent

concerner des soucoupeE.

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1954 (Janvier à Août inclus)

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